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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Robiou, Félix: L’Apollon des mystères dans les textes littéraires de l’antiquité
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0070

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public au mythe secret de la grande divinité delphique, puisqu’il s agit d’une
tradition connue de toute la Grèce, et que les détails des figures contiennent des
allusions assez frappantes aux rites mystérieux de lalustration.

Le premier groupe (cxxxvn,!) est formé seulement de deux personnages : Apollon
debout tient dans la main gauche une phiaLé, et de la main droite il étend quelques
feuilles de laurier au-dessus d’Ôreste à demi-agenouillé et tenant l’épée nue à la main,
le fourreau dans la main gauche et la chlamyde sur le bras. M. Bœtticher pense que le
dieu consacre ainsi la main et l’épée d’Oreste pour le meurtre qui lui est prescrit.
C’est exactement l’attitude qu’il adans le second groupe (même planche, 2) où Athéné
le protège comme une Erinnye, en présence d’Apollon lauré, porteur de la tige de
laurier et de la bandelette lustrales. Dans la seconde planche (cxxxvm, i), Oreste
avec deux lances et l’épée dans le fourreau, en présence d’Electre vengée et souriante,
s’approche d’Apollon assis sur l’omphalos décoré de bandelettes: le dieu tient la
branche de laurier, symbole de lustration, et la lyre, symbole apparemment de l’har-
monie rétablie par la justice exercée et la purification du sang vei’sé. Pylade armé
d’une lance et la Pythie assise sur le trépied, tenant une autre bandelette, assistent
à cette scène complétée par la dernière peinture (même planche, 2), où Electre étend
la main au-dessus de son frère endormi (1), la tête reposant sur les genoux de
Pylade. Là, par un procédé naïf qui semble rappeler l’enfance de l’art, Oreste est peint
une deuxième fois, l’épée à la main, au pied de l’omphalos; il est purifié par Apollon,
qui, portant un vêtement constellé, tient le rameau de laurier dans sa main gauche
et, de la droite, étend un jeune porc au-dessus de la tête du héros (2).

Un vase de Naples, reproduit, décrit et expliqué par Millin (3), représente la même
scène, avec le même caractère, mais encore plus accentué. Oreste est accueilli par
Apollon et défendu par Athéné contre les Euménides, mais il a sur les épaules une
chlamyde constellée, qui semble destinée à rappeler le monde ultra-terrestre ; il
porte en sautoir une bandelette à nœuds. Son épée, instrument du meurtre, est
reléguée dans sa main gauche, tandis que la droite soutient la double lance dont
nous connaissons le sens. Derrière lui est le trépied, et le laurier delphique est
décoré de bandelettes.

J’ai dù revenir en terminant à la description de ces monuments figurés, puisqu’ils
établissent une liaison étroite entre l’Apollon des textes classiques et celui des vases
de mystères. Une fois de plus les conjectures émises dans mon premier mémoire sont
confirmées, et la répugnance naturelle que l’on pouvait éprouver à la pensée d’assi-
miler à une divinité des enfers la divinité de la lumière est réfutée par un ensemble 1 2

(1) Allusion probable à une scène d’EschvIe. 1 symbole de victoire dans les bandelettes retracées

(2) Je ne vois rien là qui indique l’envoi en ici.

Tauride dont parle M. Bœtticher, non plus qu’un | (3) Monuments antiques inédits, pl. ixm.
 
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