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Lenormant, François: Notes archéologiques sur Tarente
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0156
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NOTES ARCHÉOLOGIQUES SUR TARENTE (1).
(planches 25, 26, 30, 31 et 36.)
Depuis plusieurs aimées déjà mon attention est tournée d’une manière
toute spéciale vers les antiquités de Tarente, jusqu’ici fort négligées, et
bien à tort, car cette grande cité a été certainement une de celles qui
ont joué le rôle le plus capital dans l’introduction de la civilisation et
des arts de la Grèce en Italie. Il y a deux ans, je visitais pour la seconde
fois Tarente, j’y passais plusieurs jours, et j’ai exposé dans un chapitre
de mon livre sur la Grande-Grèce (2) les principaux résultats des études
que j’avais été à même d’y faire. Depuis lors le champ de l’archéologie
tarentine s’est singulièrement enrichi. On a exécuté sur ce point de nom-
breuses recherches ; on y a fait d’abondantes découvertes. 11 y a là toute
une moisson de faits dont je me suis soigneusement tenu au courant à
mesure qu’ils se produisaient, et que je viens d’aller contrôler sur les
lieux (en octobre 1881). Ils méritent d’être connus dans la science et sur
bien des questions ils ouvrent des points de vue nouveaux.
Quand j’étais à Tarente, en 1879, l’esprit des habitants de la ville
n’était aucunement tourné vers les recherches des antiquités, même
dans un but de spéculation. Personne n’en formait de collection et n’en
faisait le commerce. Les objets que l’on exhumait fortuitement de ce sol
classique s’y vendaient à vil prix, quand ils n’étaient pas détruits, et pre-
naient la route de Naples, où ils arrivaient chez les marchands sans cer-
tificat d’origine. Quelques pièces que j’acquis presque pour rien me
frappèrent comme ouvrant des séries encore inconnues ou jetant une
précieuse lumière sur la véritable origine de certains monuments aux-
quels on était déjà habitué. Je reconnus plusieurs points des alentours
de la ville où des fouilles devaient être faciles et fructueuses. Je m’abou-
(1) Ce mémoire a été écrit en janvier 1882; de-
puis lors je suis retourné une fois de plus à Ta-
rente. Les nouvelles observations que j’ai pu y
faire seront publiées un peu plus tard dans la
Gazette archéologique.
(2) Tome icr, chap. Ier.
NOTES ARCHÉOLOGIQUES SUR TARENTE (1).
(planches 25, 26, 30, 31 et 36.)
Depuis plusieurs aimées déjà mon attention est tournée d’une manière
toute spéciale vers les antiquités de Tarente, jusqu’ici fort négligées, et
bien à tort, car cette grande cité a été certainement une de celles qui
ont joué le rôle le plus capital dans l’introduction de la civilisation et
des arts de la Grèce en Italie. Il y a deux ans, je visitais pour la seconde
fois Tarente, j’y passais plusieurs jours, et j’ai exposé dans un chapitre
de mon livre sur la Grande-Grèce (2) les principaux résultats des études
que j’avais été à même d’y faire. Depuis lors le champ de l’archéologie
tarentine s’est singulièrement enrichi. On a exécuté sur ce point de nom-
breuses recherches ; on y a fait d’abondantes découvertes. 11 y a là toute
une moisson de faits dont je me suis soigneusement tenu au courant à
mesure qu’ils se produisaient, et que je viens d’aller contrôler sur les
lieux (en octobre 1881). Ils méritent d’être connus dans la science et sur
bien des questions ils ouvrent des points de vue nouveaux.
Quand j’étais à Tarente, en 1879, l’esprit des habitants de la ville
n’était aucunement tourné vers les recherches des antiquités, même
dans un but de spéculation. Personne n’en formait de collection et n’en
faisait le commerce. Les objets que l’on exhumait fortuitement de ce sol
classique s’y vendaient à vil prix, quand ils n’étaient pas détruits, et pre-
naient la route de Naples, où ils arrivaient chez les marchands sans cer-
tificat d’origine. Quelques pièces que j’acquis presque pour rien me
frappèrent comme ouvrant des séries encore inconnues ou jetant une
précieuse lumière sur la véritable origine de certains monuments aux-
quels on était déjà habitué. Je reconnus plusieurs points des alentours
de la ville où des fouilles devaient être faciles et fructueuses. Je m’abou-
(1) Ce mémoire a été écrit en janvier 1882; de-
puis lors je suis retourné une fois de plus à Ta-
rente. Les nouvelles observations que j’ai pu y
faire seront publiées un peu plus tard dans la
Gazette archéologique.
(2) Tome icr, chap. Ier.