DOI Artikel:
Lenormant, François: Notes archéologiques sur la terre d’Otrante
DOI Artikel:Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: Le tireur d’Épine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0135
127
importance que l’époque médiévale a laissés dans cette province. Ce qu’on
y rencontre malheureusement partout, ce qui a remplacé presque tout
ce qui remontait à une date plus ancienne, ce qui poursuit le voyageur
comme un vrai cauchemar jusque dans les moindres localités, c’est un
xviic siècle bâtard, dont l'ornementation, d’une exubérance folle et dis-
gracieuse, dépasse de bien loin les plus ridicules fantaisies du Bornomini.
Il semble qu’à ce moment Lecce tout entier et les neuf dixièmes des églises
de la province aient été rebâtis dans un intervalle d’une quinzaine d’années
au plus. Il y a vraiment alors un goût d’architecture propre à la province
de Lecce, mais il est déplorable, et les autres parties de l’Italie ont bien
fait de ne pas le copier. Ce qui a été dépensé à ce moment de richesse d’ima-
gination et d’habileté de main par les architectes et les sculpteurs ornema-
nistes du Leccese (1) pour arriver à produire des œuvres monstrueuses est
incroyable. On a nommé Lecce « la Florence du rococo ; » il eût fallu
être plus sévère.
François LENORMANT.
LE TIREUR D’ÉPINE
BRONZE DE LA COLLECTION DE M. LE BARON EDMOND DE ROTHSCHILD
(planches 9, 10 et 11)
L’admirable statuetle de bronze, reproduite sous trois aspects (pl. 9, 10 et 11) au
moyen de l’héliogravure Dujardin, est une de ces merveilles de l’art hellénique dont
on n’a que de rares spécimens. Ce bronze, haut de 0,24 centimètres (2), long égale-
ment de 0,24 cent, et large de 0,19, a été acquis vers la fin de l’année 1880 par
M. le baron Edmond de Rothschild, et c’est à l’obligeance et à la générosité du pos-
sesseur qu’il nous est permis de le publier dans notre recueil.
Le style de ce bronze annonce une époque plus ancienne que celle de Praxitèle ou
(1) Sur ces artistes, voy. L. de Simone, Lccce
e suoi monumenti, tome 1er, le seul qui ait paru ;
Architectonica, Lecce, 1872 ; C. de Giorgi, Archi-
tetti e scultori leccesi. dans le Gazzcltino letterario
de Lccce. 1879, t. Il, P- 147-152.
(2) Dans l’héliogravure, le bronze a été ré-
duit à 0,18 1/2 centim. pour rendre la dimension
des planches conforme au format de la Gazette.
importance que l’époque médiévale a laissés dans cette province. Ce qu’on
y rencontre malheureusement partout, ce qui a remplacé presque tout
ce qui remontait à une date plus ancienne, ce qui poursuit le voyageur
comme un vrai cauchemar jusque dans les moindres localités, c’est un
xviic siècle bâtard, dont l'ornementation, d’une exubérance folle et dis-
gracieuse, dépasse de bien loin les plus ridicules fantaisies du Bornomini.
Il semble qu’à ce moment Lecce tout entier et les neuf dixièmes des églises
de la province aient été rebâtis dans un intervalle d’une quinzaine d’années
au plus. Il y a vraiment alors un goût d’architecture propre à la province
de Lecce, mais il est déplorable, et les autres parties de l’Italie ont bien
fait de ne pas le copier. Ce qui a été dépensé à ce moment de richesse d’ima-
gination et d’habileté de main par les architectes et les sculpteurs ornema-
nistes du Leccese (1) pour arriver à produire des œuvres monstrueuses est
incroyable. On a nommé Lecce « la Florence du rococo ; » il eût fallu
être plus sévère.
François LENORMANT.
LE TIREUR D’ÉPINE
BRONZE DE LA COLLECTION DE M. LE BARON EDMOND DE ROTHSCHILD
(planches 9, 10 et 11)
L’admirable statuetle de bronze, reproduite sous trois aspects (pl. 9, 10 et 11) au
moyen de l’héliogravure Dujardin, est une de ces merveilles de l’art hellénique dont
on n’a que de rares spécimens. Ce bronze, haut de 0,24 centimètres (2), long égale-
ment de 0,24 cent, et large de 0,19, a été acquis vers la fin de l’année 1880 par
M. le baron Edmond de Rothschild, et c’est à l’obligeance et à la générosité du pos-
sesseur qu’il nous est permis de le publier dans notre recueil.
Le style de ce bronze annonce une époque plus ancienne que celle de Praxitèle ou
(1) Sur ces artistes, voy. L. de Simone, Lccce
e suoi monumenti, tome 1er, le seul qui ait paru ;
Architectonica, Lecce, 1872 ; C. de Giorgi, Archi-
tetti e scultori leccesi. dans le Gazzcltino letterario
de Lccce. 1879, t. Il, P- 147-152.
(2) Dans l’héliogravure, le bronze a été ré-
duit à 0,18 1/2 centim. pour rendre la dimension
des planches conforme au format de la Gazette.