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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Babelon, Ernest: Terre-cuite de la collection Basilewsky
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0153

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145

TERRE-CUITE DE LA COLLECTION BASTLEWSKY.

(Planche 16.)

Le groupe de terre-cuite de la riche collection de M. Basilewsky, reproduit à la
pl. 16, est un des plus beaux morceaux sortis des mains des coroplastes grecs,
qu’il nous ait été donné de rencontrer. On y retrouve l’art sculptural dans toute son
ampleur et sa hardiesse; l'ensemble et les détails sont traités avec un pareil souci de
la perfcclion plastique, et l’on ne remarque point ici, ce qu’on reproche en général
avec raison aux coroplastes de l’antiquité, un dédain fâcheux dans l’achèvement
des extrémités, des pieds et des mains. Il y a aujourd’hui une sorte d’engouement
parmi les collectionneurs pour les terres-cuites grecques, et l’on comprend aisément
cette passion légitime, qui devait exister déjà chez les Grecs du siècle de Périclès.
Si l’on parcourt les deux fascicules déjà publiés de la collection de M. Camille
Lécuyer, et que l’on y cherche des termes de comparaison avec le groupe de
M. Basilewsky, on s’arrêtera, du premier coup, à plusieurs statuettes que je vais
signaler et qui ont avec celle-ci un air de parenté incontestable.

C’est d’abord le groupe que M. A. Cartault a appelé Dionysos et Méthé (Premier
fasc. pl. G) et qui représente Dionysos sous les traits d’un jeune homme assis sur
un rocher, auprès de Méthé qui lui présente une grappe de raisin. C’est ensuite la
statuette qui figure une jeune femme rattachant sa sandale (.Premier fasc. pl. T) ;
puis, la magnifique statue de Thalie debout appuyée sur un cippe et tenant des deux
mains un masque comique (Deuxième fasc. pl. C.). Nous pourrions citer encore
les grands et beaux masques satiriques à double face et celui de Dionysos couronné
d’arbouses, de feuilles de lierre et de grappes de raisin.

Toutes ces figurines sont d’un art identique ; on devine la même main, le même
artiste ou au moins la même école, dans les traits de ces visages féminins, dans
l’agencement des plis des vêtements, dans l’harmonie du groupe tout entier. Toutes
les statuettes de la collection de M. Lécuyer que nous venons d’énumérer provien-
nent de Cymé, et c’est là aussi le lieu d’origine du groupe de M. Basilewsky, qui
n’a rien de tanagréen. Qu’on veuille bien seulement comparer la base de cette terre-
cuite avec celle des figurines qui viennent de Cymé, on verra partout le même
procédé de travail qui fait que le potier a placé l’image au-dessus d'un socle taillé
en biseau, assez élevé et faisant corps avec la statuette. A Tanagra au contraire,
ce piédestal fait défaut ou a été moulé à part, et il n’atteint pas la même élévation.
C’est ainsi que la seule inspection du travail du potier permet à l’œil exercé de
 
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