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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Babelon, Ernest: Terre-cuite de la collection Basilewsky
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0154

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l’archéologue de fixer a priori la provenance d’une figurine, et de caractériser les
procédés des diverses fabriques. Peut-être même n’a-t-on pas, jusqu’ici, fait
suffisamment ressortir les différences plastiques des ateliers des coroplastes comme
ceux de Gymé et de Tanagra. Les quelques exemples que nous avons cités plus haut
suffisent pour démontrer qu’il y avait à Cymé une école, qui s’est plus que toute
autre montrée dans ses produits la digne rivale des écoles de la Béotie.

Mais il est temps, après ces divers rapprochements faits au point de vue esthéti-
que, d’en venir à l’explication du groupe qui fait l’objet de cette notice. Une femme
vêtue du chiton et de l’himation, un diadème sur le front, et tenant sur son bras
un enfant à demi-enveloppé dans les plis de l’himation, s’efforce de retenir au moyen
d’un lien, un taureau vigoureux attaché parles cornes. Le sens de cette scène nous
est donné par le rapprochement que nous en pouvons faire avec une composition des
sculptures de la balustrade du temple de la Victoire Aptère à l’Acropole d’Athènes.
Parmi ces bas-reliefs, il en est un célèbre connu sous le nom de la Victoire domp-
tant le taureau. Ce groupe tel que nous le montre l’ouvrage récent de M. Reinhard
Kekulé (1) est fort mutilé ; mais on en possède dos copies antiques qui ont permis
d’en donner une restitution complète. Tel est, par exemple, un bas-relief du Vatican
que M. Kekulé reproduit à la p. 5 de son ouvrage. On y voit deux Victoires aptères
conduisant un taureau au sacrifice. L’une des deux Victoires, tenant des bandelettes,
marche un peu en avant, tandis que sa compagne s’efforce de retenir par un lien
1 animal furieux. C’est une partie de cette scène que reproduit la figurine de la col-
lection de M. Basilewsky. La Victoire qui marche en avant n’a pu être figurée ici
parce que l’art délicat du coroplaste et la fragilité extrême de la terre-cuite ne per-
mettent ni la même multiplicité de personnages ni le même déploiement de scène
qu’un bas-relief. Mais il suffit de jeter un coup d’œil sur le marbre du Vatican pour
être frappé de la ressemblance presque parfaite qui existe entre ce bas-relief et
notre terre-cuite.

Il y a bien entre le bas-relief do l’Acropole d’Athènes et le groupe de terre cuite de
M. Basilewsky, des différences importantes, notamment dans l’arrangement des plis
du vêtement; de plus, tandis que sur le monument original, la Victoire retient le
taureau par un lien qu’elle saisit des deux mains, ici, au contraire, elle tient le lien
de la main gauche seulement, et elle porte sur le bras droit un enfant entièrement
nu. Pourquoi ce changement? à quelle conception mythologique correspond cet
enfant sur les bras de la figure de femme qui tient la place de la Victoire ? J’avoue
ne point m'en rendre un compte exact, et je ne connais aucun sujet analogue. Il faut

(l) Die reliefs an der Balustrade der Alliena
ISike, nach neuen Zeichnungen und Entwûrfen von

Ludivig Otto, Stuttgart, 18S1.
 
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