Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

DOI article:
Babelon, Ernest: Urne étrusque d’albâtre du musée de Florence
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0073

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
63

et des détails qui diffèrent sensiblement de la plupart des compositions analogues.
Étéocle et Polynice, épuisés et mourants, tombent tous deux à la renverse, dans le
même mouvement. Leur pose est presque symétrique, leur armure est exactement
semblable, et rien ne permet de les distinguer l’un de l’autre. Chacun des héros est
soutenu par un ay.euo^cpoç ou valet d’armée,! entièrement nu, sauf un péplos agrafé
sur la poitrine. Au-dessus de la scène, plane Thanatos, le génie de la Mort.

Telle n’est pas tout à fait la donnée classique du combat des frères ennemis. Sur le
coffre de Cypsélos, d’aprèsPausanias(l), des deuxftls d’Œdipe, l'un, Polynice, tombé
un genou à terre, se défend contre la charge vigoureuse d’Étéocle; derrière Polynice
est une Furie qui excite les combattants. C’est une composition analogue qui est
représentée sur une urne publiée par Gori, où Etéocle saisit par les cheveux son
frère tombé à terre (2), ainsique sur une autre urne publiéepar Millin : ici Polynice,
à qui son frère plonge son épée dans le sein, est renversé sur le genou droit, mais en
même temps il enfonce son glaive dans le ventre de son adversaire (3). Sur les
monuments recueillis par Inghirami et par Overbeck, tantôt les deux frères sont
représentés saisissant leurs boucliers et se préparant au combat, tantôt l’artiste paraît
s’être inspiré de la description de Pausanias, tantôt enfin la lutte des deux frères
fait partie d’une bataille où ilsjouentle principal rôle, ou bien elle a lieu au milieu
d’un groupe de personnages parmi lesquels on reconnaît Jocaste en pleurs et les
Furies qui activent la haine des deux héros.

Cequi fait l’intérêt tout particulier de notre urne du Musée Etrusque de Florence,
c’est l’armure des deux guerriers et surtout la forme particulière de leurs casques.
Comme les héros d’Homère, ils ont des cnémides en bronze moulées sur les jambes;
leur grand bouclier rond et légèrement convexe est orné intérieurement de deux
énarmes, l’une presque au bord, pour la main, l’autre au centre, pour le bras.
L’épée est le ordinaire, court, et élargi aux trois quarts de sa longueur avantde se
terminer en pointe. Mais les deux adversaires ne portent pas la cuirasse de bronze
qui s’arrêtait à la taille; ils sont revêtus d’une longue tunique en squammes de cuir,
tressées dans certaines parties, imbriquées dans d’autres, et qui se termine au-
dessous du buste par deux rangées de lambrequins en cuir, posées à recouvrement.
Les épaulières et le baudrier sont des lanières de cuir articulées et tressées de la
même manière.

Les casques enfin méritent particulièrement de fixer notre attention. Au-dessus
du -/.pdvcç qui emboîte la tète et affecte une forme très évasée, le timbre est fermé par
l’èiuxpdyoç de forme sphérique ; la partie antérieure du -/.pays; est protégée par 1 2 3

(1) Pausan., V, 19, 6. pl. xxxi, n° 2; Cf. Creuzer-Guigniaut, Reli-

(2) Gori, op. cit., pl. exxv. ! gions de l'Antiquité, pl. clxxii, n0 726.

(3) Millin, Voyage au midi de la France, Atlas, I

9
 
Annotationen