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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Ledrain, Eugène: Notes sur quelques monuments à inscriptions sémitiques provenant des pays Assyro-Babyloniens
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0078

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L’onomastique est un élément très important, on le sait, pour l’histoire religieuse
et psychologique des peuples antiques. Le Juif s’est représenté la divinité moins
comme un objet d’adoration que comme un être tout-puissant dont il faut essayer
d’obtenir le plus possible de biens ici-bas. Je ne veux pas dire qu’en Phénicie ce
qu’on espère du dieu ne soit jamais marqué dans les noms théophores ; Tiyjctrx,
Eschmounazar, signifie « qu’aide Eschmoun, » bjDTïjii Azroubaal (Asdrubal),
« qu’aide Baal, » mais c’est loin d’être l’idée dominante de l’onomastique comme en
Israël et en Aram. Ce qui préside surtout à la formation des noms théophores phéni-
ciens, c’est la pensée du servage.

Le nom propre bsmiy a donc par son premier élément une origine plutôt
phénicienne. Quant au deuxième, il n’est pas araméen. Aram n’emploie pas le nom
divin bjn, Baal, proprement phénicien, mais ceuxde rtn, Hadad, ou de Sx, El. Dans
les noms araméens des monuments trouvés en Babylonie, on peut même dire que El
apparaît uniquement. El ou Ilou avait l’avantage d’être à la fois babylonien, araméen
et assyrien. Ainsi on lit les noms de Sxidd, Sasraël; (1) SxHni, Irphaël (2).

L’étude du nom de Abdbaal semble ainsi devoir faire ranger parmi les inlailles
phéniciennes le scarabée-sceau du Louvre sur lequel nous le lisons. Les représenta-
tions de la pierre achèveront de former la conviction sur ce point. Toutes sont par-
faitement égyptiennes : le disque solaire ailé, lecroissant, l’épervier aux ailes àdemi
déployées, les deux uræus. Et si les représentations sont ainsi égyptiennes, l’art lui-
même qui les a exécutées est phénicien, comme l'a fort bien reconnu le regretté M. de
Longpérier. Il est donc permis de supposer que notre gemme d’Abdbaal aura été
transportée de Phénicie en Assyrie vers le via? siècle avant l’ère chrétienne. C’était
le temps des expéditions de Salmanassar et de Sargon, le roi dans les fondations
du palais dequi, sous un des taureaux des portes, a été retrouvé ce curieux petit objet.

IL — Pour un grand nombre des raisons qui viennent d’être alléguées à propos
du scarabée d’Abdbaal, je proposerai de retirer encore de la classe des monuments
araméens la gemme publiée dans cette série par A.Levy (3) et portant le nom de
■pnny, Abdmolok. Ce petit monument, rapporté de Babylonie par M. Oppert et
donné pour la première fois par M. de Longpérier (4), nous offre en effet un nom
propre qui appartient spécialement à l’onomastique phénicienne. Les Abdmolok
sontfort nombreux dans les textes de l’épigraphie des Phéniciens’; aussi le faisions-
nous figurer tout à l’heure dans la liste des noms en *ny usités chez le peuple. De

(1) Levy, Phcenizische Studien, II, 32. (3) Siegel und Gemmen, pl. I, no 5.

(2) Vogüé, Revue archéologique, nouv. sér., t. (h) Journal asiatique, 1855, t. II, p. 456.

XVII, pl. XV, n° 25; Mélanges d'archéologie j

orientale, p. 122, pl. VI, n° 2o ; Levy, Siegel und
Gemmen, pl. I, n °2.
 
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