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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Lenormant, François: Les tombes des juifs et celles des égyptiens
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0089

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ment au Talmucl de Jérusalem, assez obscur s’il est envisagé isolément, mais que
les hiéroglyphes nous aideront probablement à comprendre. Dans le Rituel de
fembaumement égyptien, analysé par M. Maspero (1), « les matières énumérées
dans les instructions et employées à l’ensevelissement peuvent être classées sous
quatre chefs : liquides d’origines diverses, plantes, minéraux, tissus. Les liquides
employés sont l’eau, les huiles, le miel, la poix et les parfums, etc. » Le passage
talmudique auquel il est bon de faire attention s’exprime ainsi (au sujet du reliquat
d’argent réuni dans le but de rendre les derniers honneurs à un mort) :

irraa 135 by qibn 'b nutÿiv « On lui fera une libation sur son lit funèbre. »

Il ne s’agit pas d'une simple aspersion d’eau, pour laquelle d’ailleurs on 11’aurait
pas eu besoin de grands fonds. Était-ce une libation de vin, comme le suppose
Lattes, dans son Lessico talmudico, s. v. ? C’est peu probable. D’autre part, voici ce
que dit le commentaire hébreu Pné-Maschê, qui accompagne ce texte dans l’édition
de Jitomir (1866, fol) : « On fera ces aspersions sur le cadavre même, pour l’entre-
tenir intact et éloigner de lui le mépris provoqué par la mauvaise odeur, mais non
au-devant du lit funèbre pour répandre une bonne odeur, agréable aux survivants. »

11 est donc à présumer qu’il n’y a qu’un moyen de faire face aux diverses conjec-
tures : c’est de voir dans cette libation ainsi autorisée, sinon une imitation complète
d'un usage égyptien, au moins une réminiscence, l’emploi partiel d’un préservatif
parfumé jusqu’à l’ensevelissement.

Evidemment, pour se rendre compte de la façon d’enterrer les morts chez les
Hébreux après les temps bibliques, il est indispensable de consulter les Évangiles.
Voici la succession des faits qu’ils nous offrent. Dès le décès, on passait à l'a-
blution, comme il est dit de la femme Tabithe, à Joppé (Act. apost., IX, 37) :

« Et après qu’on l’eut lavée, on la mit dans une chambre haute. » Le défunt était
enveloppé dans un grand drap : « Joseph, ayant pris le corps, l’enveloppa dans un _
linceul bien propre » (Matt/i., XXVII, 59). C’est dans le récit de la résurrection de
Lazare que l’on constate encore maints usages égyptiens : « Et soudain, est-il dit de
lui, celui qui avait été mort sortit, ayant les mains et les pieds liés de bandelettes
et le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : Délivrez-lc et laissez-le aller »
Johann., XI, 44). Même chose dans l’intervention des disciples secrets de Jésus :

« Et Nicodème, celui qui était venu trouver Jésus kla première fois, durant la nuit,
vint aussi, apportant une composition de myrrhe et d’aloës, du poids d'environ cent

Étude sur l ancienne Eqypte,* la Momie, dans
le Contemporain, janv. 1876, p. 146-161.

(1) Mémoire sur quelques papyrus du Louvre,
dans les Notices et extraits des manuscrits, t.
XXIV, lr0 partie, p. 51. Voir aussi Ledrain.

Il
 
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