Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (7.1881-1882)

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qui s’élève au nord-est de l’ancienne Capoue et a toujours été une position stratégi-
que d’une importance capitale, dans les guerres des Samnites (1), dans colle d’Han-
nibal (2) et dans la lutte de Sylla contre l’armée démocratique du consul C. Norba-
nus, aussi bien que de nos jours, dans les combats engagés autour du Vulturne en
1860, entre les troupes de Garibaldi et celles du roi de Naples François II. C’est sur
le flanc occidental delà montagne que le temple de Diane était construit, à l’empla-
cement qu’occupe actuellement la basilique de Sant’Angelo in Formis, intéressant
édifice duxe siècle (3), dans le voisinage de sources thermales (4) et d’un lac (5), au-
jourd’hui complètement desséché, qui était encore au temps de Pellegrino (6) un fond
marécageux.

Les origines du temple et, du culte de Diane Tifatine sont mises en relation avec
la légende de Capys et de la fondation de Capoue (7). C’était, semble-t-il, le sanc-
tuaire fédéral des’Campaniens au temps de leur pleine indépendance (8). Lors de la
réorganisation du pays à la suite de l’établissement de la domination romaine, le
Tifata fut constitué en un pagus, dont les magistri avaient l’administration des biens
du temple. Une inscription de 99 av. J.-C. parle des constructions qu’ils élèvent dp
stipe Dianæ (9). Sylla, en action de grâces de la victoire qu'il avait remportée en cet
endroit sur Norbanus, consacra tout le territoire de la montagne à la déesse (10), sur
une étendue fort considérable (11).Les assignations postérieures respectèrent ce ter-

(t) T. Liv., VII, 29.

(2) Hannibal y campa pendant le siège de Cu-
poue par les Romains : Sil. Ital., XII, 489 et s.
La Table de Peutinger marque encore sur la mon-
tagne les Castra Hannibalis.

(3) C’est en cet endroit même qu’ont été dé-
couvertes les deux inscriptions dédicatoires à la
déesse : 1° Mommsen, Inscr. regn. Neapol.,
n° 3576; 2° Hermes, t. I, p. 157 (article de Nis-
sen). Tout à côté Novi a découvert des favissæ
remplies de terres-cuites votives. Le Vicus Dianæ,
dont les ruines ont été explorées à fond par le
même Novi, était situé au-dessous du temple :
Novi, Iscrizioni, monumenti e vico scoperti,
Naples, 1861 ; voy. aussi le plan de Costa publié
dans le Poliorama pittoresco, t. XIX, n° 32. On
mit là, dans le Fondo de Paolis, les soubasse-
ments d un arc de triomphe, qui avait été élevé en

1 honneur de Septime-Sévère et à l’érection duquel
se rapporte 1 inscription no 3594 du grand recueil
de M. Mommsen.

La voie qui conduisait de la Porta Volturni de
Capoue au Vicus Dianæ, aujourd’hui route de
Santa-Maria di Capua à Sant-Angelo in Formis,
portait le nom de Via Dianæ : Mommsen, Inscr.
regn. Neapolu n° 3633.

(4) Vell. Paterc., II, 25, 4.

(5) Fest.,v. Tifata. Ce lac est encore marqué
sur la Table de Peutinger.

(6) Apparato aile antichità di Capua, ovvero
Discorsi délia Campagna Felice (1651), I, p.
380 de l’édition de Gravier (1772.)

(7) Vig., Æneid., VII, 483-494; Sil. Ital., XIII,
115.

(8) Beloch, Campanien, p. 362.

(9) Mommsen, Inscr. regn. Neapol., n° 366»;
Corp. inscr. lat., t. I, n* 569.

(10) Vell. Paterc., II, 25, 4.

(11) La localité Syllæ, que la Table de Peu-
linger marque à six milles de distance à l’est dir
temple, indique clairement de ce côté la limite du
territoire consacré à la déesse par Sylla.