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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Babelon, Ernest: Sculptures décoratives du musée de Vienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0094

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plus intéressants, car je ne crois pas qu’on puisse citer, dans l’antiquité, un grand
nombre de chapiteaux de piliers, avec des décorations sculpturales du genre de celles
que nous allons décrire.

Disons d’abord que ces bas-reliefs ont été tous trouvés au même lieu, à Vienne;
ils proviennent, nous apprend Delorme, de la démolition de l’ancien palais archié-
piscopal, et c’est à cet endroit même que les historiens de la capitale de la Vien-
noise placent l’ancien gymnase de la ville (1). Il est donc probable que les monu-
ments dont il s'agit ici formaient la partie décorative du couronnement des piliers
de cet édifice antique; la nature des sujets qui y sont figurés convient admirable-
ment, d’ailleurs, à un bâtiment spécialement affecté aux jeux publics.

Le premier est un bloc en pierre calcaire, île 93 centimètres de haut, sur une lar-
geur de 1 mètre 2b environ et 63 centimètres d’épaisseur. Les deux petites faces, ou,
pour nous exprimer plus clairement, les tranches sont ornées de feuilles d’acanthe
en saillie sur les angles ; les deux grandes faces ou les plats, son t occupées par des
sujets en relief. L’un qui, en raison de la mutilation qui l’a atteint, n’est pas figuré
ici, représente deux sphinx assis, posant une patte sur un trépied; sur l’autre face
[pi. 22, fiq. 1), on reconnaît facilement, malgré les cassures, l’enlèvement de Gany-
mède. On aperçoit les deux grandes ailes de l’aigle dont l’envergure se déploie sur
toute la largeur du bas-relief, et qui sont d’une taille bien proportionnée à la force
qu’on doit supposer, dans cette circonstance, à l’oiseau de Jupiter, dont les serres
saisissent vigoureusement Ganymèdc parla taille. Lejeune et beau chasseur est
entièrement nu, sauf une chlamyde qui flotte sur ses épaules; il est chaussé du
cothurne et de la main il tient le pedum. Son chien est à ses côtés; il paraît, en
levant la patte, faire un effort pour retenir son maître sur la terre ou pour le suivre
dans les airs, et il aboie contre l’oiseau ravisseur.

Ne semble-t-il pas que l’artiste ait voulu mettre en scène ce passage de l’Énéide où
le poète décrit la chlamyde tissue d’or, qui fut donnée en récompense à Cloanthc vain-
queur dans les jeux nautiques. On voyait, représenté sur cette tunique, Ganymède.

.quem præpes a b Ida

Sublimera pedibus rapuit Jovis armiqer /mois.

Longævi palmas nequidquam ad sidéra tendant
Custodes, sævitque canam latratus in auras (2).

D'ailleurs, le groupe célèbre attribué par Pline à Leocharès (3) devait figurer la
même donnée, si nous en jugeons par les représentations assez nombreuses de l’en-

(1) T. Delorme, Descript. du Musée de Vienne,
p. 260. .

(2) Virgil., Æneid., V, 252 et s.

(3) Plin., Hist. nat., XXXIV, 8.
 
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