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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

DOI article:
Lenormant, François: Notes archéologiques sur Tarente
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0157

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chai avec divers individus en leur recommandant de me recueillir tout
ce qui se trouverait, en leur désignant même les endroits où ils feraient
bien d’exécuter des excavations. Elles furent faites en 1880 d’après mes
indications, et bientôt certaines antiquités tarentines commencèrent à
m’arriver par centaines. C’est ainsi qu’une riche série, qui sous certains
rapports est destinée à rester sans rivale, commença à s’en former à
notre Musée de Louvre.

Bientôt ces trouvailles s’ébruitèrent. Les gens de la Tarente moderne
comprirent qu’ils pouvaient trouver dans la recherche des objets antiques
une source de gains considérables. Les grands marchands d’antiquités
de Rome et de Naples se rendirent sur les lieux pour voir s’ils ne pour-
raient pas à leur tour se procurer de beaux spécimens analogues aux
monuments qui avaient pris la route de Paris. Et certains d’entre eux,
suivant leur habitude, pour s’assurer la préférence sur le nouveau marché
qui s’ouvrait ainsi, payèrent à des prix fort élevés des morceaux d’une
beauté exceptionnelle. De tout ceci est résultée une véritable fièvre de
fouilles qui maintenant possède les Tarentins. Quiconque, parmi eux,
possède un champ dans lequel il soit possible d’espérer découvrir des
antiquités, en retourne le sol avec acharnement pour en extraire le plus
d’objets bons à vendre. En particulier l’espace où s’étendait, à l’intérieur
des murs de la ville, la nécropole principale aura été d’ici à quelques
années entièrement bouleversé. Ce que les habitants de Tarente ont
appris le plus vite, du reste, ç’a été la manière de tirer parti de ce qu’ils
découvrent. Dans les quelques acquisitions que j’ai faites, je n’ai plus
retrouvé les prix modestes d’il y a deux ans, ceux qu’on me demandait
encore pour les premières caisses de terres-cuites qui me sont parvenues
en 1880. Les prétentions sont tout autres aujourd’hui. Ce ne sont pas
encore les prix de Paris et de Londres, mais ce sont déjà ceux de Naples.
Et même pour certains objets les prétentions des possesseurs sont tout
à fait insensées. Ils comptent par milliers de francs là où il faudrait seu-
lement parler de centaines. Pourtant encore cette fois mon voyage n’a
pas été sans fruit pour les collections nationales et leur a procuré de
bonnes occasions.

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