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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Schwab, Moϊse: Les cérémonies funèbres des juifs et des égyptiens
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0200

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192

qui ont lieu à l'enterrement d’un personnage de rang élevé (1). Une troupe de gens
des deux sexes accompagnait le chant funèbre, selon le rit du Livre des funérailles
égyptiennes, en frappant ensemble dans les]paumes des mains (2). En effet, les francs-
maçons, qui se piquent de rattacher l’origine de leur rituel aux hiérophantes, ont
une coutume singulière lors de l’ensevelissement d’un des leurs : ils exécutent ce
qu’ils nomment une batterie funèbre, en frappant de la main droiLe sur le bras gau-
che (couvert) ; ils produisent ainsi des sons assourdis par l’étoffe, qui ne manquent
pas d’un certain caractère étrange.

Il reste à expliquer d’autres usages perdus. Dans la même Mischnâ, il est question
d’exposer le mort en public (usage maintenu chez les musulmans et perdu chez les
juifs), puis des repas funèbres, accomplis avec une certaine solennité. Mais le pas-
sage suivant du Talmud de Jérusalem (3), où l’on ne craint pas de troubler le repos
du mort, nous a rendu perplexe : <- En principe, on enterrait les défunts dans des
cavités sous l’eau (4) ; une fois la chair dissoute, on recueillait les ossements et on les
enterrait dans des localités élevées (3), priNi.En ce jour, les parents étaient en deuil ;
mais le lendemain, on ne manifestait plus aucune affliction, pour bien désigner qu’à
partir de ce moment le défunt a échappé au jugement dernier, et que désormais il
repose en paix. » Il y a un autre passage analogue, non moins formel, où un Rabb
dit à son disciple (6) : « Ensevelis-moi d’abord dans une vallée (aussitôt après mon
décès) ; plus tard, recueille mes os,mets-les dans une boîte, sur un lieu élevé. »

Enfin, dans un autre passage du même traité (7), une coût urne bizarre est signalée :
« A la mort de R. Gamaliel Naçi(prince, chef de la captivité), tout Israël fut tenu de
se découvrir 1 épaule », signe de deuil sans doute semblable à l'action de se déchirer
les vêtements, pour manifester un extrême chagrin.

D où proviennent ces usages ? Nul doute que quelque savant lecteur de la Gazette
résolve ces problèmes.

Moïse SCHWAB.

(t) Ëd. W. Lane, An Account of the mn.nners
and customs of the modem Eyyptians, t. II, ch.
XV, p. 293.

(2) Schiaparelli, Ib., p. 5, d'après Lepsius,
Denkmæler, II. Voir ce qu’Homère dit des funé-
railles d’Hector, lliad., Q, 719-22.

(3) Tr. Moëd Qaton, I, 5. Cf. tr. Synhédrin,
VI, 12 (f. 23d del’éd. Venise).

(4) G. Lévy, Neuhebr. Wœrterbuch, fait dériver

nïïionn de mn, et traduit : Wasserstrom, Tiefe
tr. Pesahim, II, (trad. française, t. V. p. 51,
n° 2), ce mot est usité comme nom de lieu.

(5) Mot sans doute dérivé de "jn dit Lévy, avec
N prosthétique.

(6) Tossefta au tr. Synhédrin, ch. 12 ; tr. Se-
mahoth. ch. 12.

(7) Babli, tr. Moëd Qaton. f. 22b.

L'Éditeur-Gérant : A. Lévy.
 
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