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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 3.1870

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Nr. 1
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Galichon, Émile: La galerie de San Donato, [1]
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Clément, Charles: Prud'hon, [3]: sa vie, ses œuvres et sa correspondance
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https://doi.org/10.11588/diglit.21406#0022

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PRUD'HON,

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ne possédait de l'auteur de la Cène que la petite fresque de san Ono/rio,
qui n'est appréciée et attribuée à Léonard que depuis quelques années;
car l'ébauche du Saint Jérôme de la galerie Fesch, aujourd'hui au
Vatican, n'était pas connue à cette époque *.

Quant à Corrége, il n'était représenté dans la ville des papes que par
la Banal' de la galerie Borghèse. Où donc Prud'hon avait-il étudié Cor-
rége et Léonard'/ Sa correspondance va nous donner le mot de cette
énigme. Le jeune peintre a visité le nord de l'Italie, où il a fait un et
peut-être deux voyages. Il a va Florence, Parme et Milan. Nous possé-
dons en effet une lettre que Prud'hon écrivit de Turin à son ami Faucon-
nier, à l'occasion de la mort de sa mère. Or, on ne va pas à Turin, on y
passe; ce n'est qu'une étape à l'aller ou au retour. Il est vrai que cette
lettre n'est pas datée; mais elle est bien certainement de la lin de 1785
ou de l'armée suivante, car à partir du 7 décembre 1785 on ne retrouve
plus dans la correspondance le nom de M"le Fauconnier, à laquelle Prud'hon
ne manquait jamais de se rappeler. Deux autres lettres écrites de Rome,
peu de temps sans doute après un premier voyage, et où Prud'hon parle
longuement de la Cène de Sainte-Marie -des-Grâces, ne permettent pas de
douter qu'il ait vu l'ouvrage original. En effet, bien que ces lettres aient
trait à la copie en tapisserie de la Cène que l'on voit au Vatican, le peintre
entre dans des détails précis sur les dégradations qu'a subies la fresque
et dont il n'y a pas trace dans la reproduction. Quant à Corrége, il a pu
l'admirer au dôme et au musée de Parme; il est plus que probable
que Prud'hon, qui s'était bien promis, comme on s'en souvient, de
ne se plus risquer sur l'élément perfide, aura pris sa route par Florence
et par les duchés : c'est la plus belle, la plus directe, celle qui lui
fournissait le plus grand nombre de sujets d'étude. On peut donc sup-
poser avec toute vraisemblance que Prud'hon, suivant en cela l'exemple
des élèves de l'Académie de France, de la plupart des étrangers et même
des Romains aisés, faisait, pendant les mois d'été, des voyages d'étude
dans la Péninsule. Quoi qu'il en soit, il était à Rome le "20 septembre
1785, comme on le verra par l'une des lettres où ^il parle avec tant de
jugement et d'enthousiasme de la Cène de Léonard.

(( Mon cher ami, écrit-il à M. Fauconnier, sur la perte d'une mère
qu'on aime tendrement et qui nous est autant attachée que la vôtre
l'était à ses enfants, quelle consolation peut-on donner? Il n'est que la
temps qui en puisse modifier la douleur. Cependant, mon ami, il ne faut

4. J'ai dit d'ailleurs que je me refusais absolument à admettre comme œuvres de
Léonard la Modestie et la Vanité^ de la galerie Sciarra.
 
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