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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
jamais assez louer la prévenance et la bonté, conjecturait que les deux
premiers de ces dessins pouvaient être de Raphaël ; mais c'est unique-
ment en comparant quelques-unes des annotations qu'ils portent avec
des photographies de manuscrits de Raphaël, que nous avons pu acquérir
la certitude que le tout avait été tracé réellement par la main du grand
artiste.
La première de ces deux feuilles représente en perspective l'inté-
rieur du portique du Panthéon, avec la grande porte d'entrée au fond.
La disposition de l'ensemble et celle de la décoration sont reproduites
fidèlement. Les détails et surtout les chapiteaux sont indiqués sommai-
rement, comme par quelqu'un qui n'a pas cru nécessaire de les copier
rigoureusement pour être en mesure de les utiliser, le cas échéant. L'en-
semble du dessin respire une grande élégance dans les proportions, et
on y sent quelque chose de cette « vastità » propre aux intérieurs des
meilleurs édifices d'Italie, bien que le dessin soit uniquement au trait.
Les trois grands arcs sont décrits au compas, tandis que les lignes droites
sont tracées toutes à main levée, ce dont au premier aspect on a quelque
peine à se convaincre.
Les bases des colonnes de droite sont dessinées avec une sûreté et
une facilité admirables. Elles nous montrent ce profil d'une beauté
presque désespérante, que l'on retrouve également dans la cour clu
palais de la Chancellerie, et dans le grand ordre de l'intérieur de Saint-
Pierre. Notons, comme pouvant avoir quelque valeur archéologique,
ce fait que les bases ne sont pas continuées au pied du mur jusqu'à
la porte, ainsi que cela se trouve représenté dans les recueils de quel-
ques auteurs.
Au bas de la feuille est un détail du candélabre et des guirlandes qui
décorent le mur, plus quelques profils ; puis, près de la porte est écrit,
de la main de Raphaël, « délia ritonda », nom que porte aujourd'hui le
Panthéon, et plus bas « cholone achanali de la ritonda. »
Le fragment de charpente du toit est dessiné comme s'il était de
bois, quoique les fermes en bronze existassent encore à cette époque.
Raphaël en a-t-il simplement voulu indiquer la forme générale, ou la
ferme la plus rapprochée de la porte était-elle réellement de bois? C'est
ce que nous ne saurions préciser.
Le deuxième dessin nous montre une vue également en perspective
de l'intérieur du même monument, et en représente la moitié de droite
en entrant, Ce dessin n'est évidemment qu'une étude faite par l'artiste
pour avoir le caractère d'ensemble et la disposition générale de l'inté-
rieur; car, afin d'embrasser dans ce dessin la partie du monument qui
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
jamais assez louer la prévenance et la bonté, conjecturait que les deux
premiers de ces dessins pouvaient être de Raphaël ; mais c'est unique-
ment en comparant quelques-unes des annotations qu'ils portent avec
des photographies de manuscrits de Raphaël, que nous avons pu acquérir
la certitude que le tout avait été tracé réellement par la main du grand
artiste.
La première de ces deux feuilles représente en perspective l'inté-
rieur du portique du Panthéon, avec la grande porte d'entrée au fond.
La disposition de l'ensemble et celle de la décoration sont reproduites
fidèlement. Les détails et surtout les chapiteaux sont indiqués sommai-
rement, comme par quelqu'un qui n'a pas cru nécessaire de les copier
rigoureusement pour être en mesure de les utiliser, le cas échéant. L'en-
semble du dessin respire une grande élégance dans les proportions, et
on y sent quelque chose de cette « vastità » propre aux intérieurs des
meilleurs édifices d'Italie, bien que le dessin soit uniquement au trait.
Les trois grands arcs sont décrits au compas, tandis que les lignes droites
sont tracées toutes à main levée, ce dont au premier aspect on a quelque
peine à se convaincre.
Les bases des colonnes de droite sont dessinées avec une sûreté et
une facilité admirables. Elles nous montrent ce profil d'une beauté
presque désespérante, que l'on retrouve également dans la cour clu
palais de la Chancellerie, et dans le grand ordre de l'intérieur de Saint-
Pierre. Notons, comme pouvant avoir quelque valeur archéologique,
ce fait que les bases ne sont pas continuées au pied du mur jusqu'à
la porte, ainsi que cela se trouve représenté dans les recueils de quel-
ques auteurs.
Au bas de la feuille est un détail du candélabre et des guirlandes qui
décorent le mur, plus quelques profils ; puis, près de la porte est écrit,
de la main de Raphaël, « délia ritonda », nom que porte aujourd'hui le
Panthéon, et plus bas « cholone achanali de la ritonda. »
Le fragment de charpente du toit est dessiné comme s'il était de
bois, quoique les fermes en bronze existassent encore à cette époque.
Raphaël en a-t-il simplement voulu indiquer la forme générale, ou la
ferme la plus rapprochée de la porte était-elle réellement de bois? C'est
ce que nous ne saurions préciser.
Le deuxième dessin nous montre une vue également en perspective
de l'intérieur du même monument, et en représente la moitié de droite
en entrant, Ce dessin n'est évidemment qu'une étude faite par l'artiste
pour avoir le caractère d'ensemble et la disposition générale de l'inté-
rieur; car, afin d'embrasser dans ce dessin la partie du monument qui