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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 3.1870

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Nr. 4
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Michiels, Alfred: Les paysagistes flamands des XVIe et XVIIe siècles, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21406#0365

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PAYSAGISTES FLAMANDS DES XVIe ET XVIIe SIÈCLES. 353

col rabattu et noué par un cordon garni de houppes blanches, une cape
enfin, bordée aussi d'un rang de boutons.

Ce jeune homme amoureux des grands arbres, des frais buissons, de.s
vertes clairières, se nommait Jacques d'Arthois. Dans son amour sin-
cère et patient de la nature, il allait fonder une nouvelle école de
paysage, une école toute flamande, ne devant rien aux maîtres hollan-
dais, sortie, comme leur manière, de l'observation des choses et d'un
sentiment personnel.

Jacques d'Arthois (il écrivait ainsi son nom) avait vu le jour à
Bruxelles en 1613. On ne possède aucun renseignement sur sa famille.
Le 11 janvier 1625, il entra comme élève dans l'atelier de Jean Mertens,
peintre si obscur maintenant qu'on cherche en vain dans tous les livres
quelques détails qui le concernent. Son apprenti devint membre de la
corporation de Saint-Luc, à Bruxelles, le 3 mai 163/i. Il passe donc à
tort pour avoir été le disciple de Jean Wildens, qui habitait Anvers.
Peut-être eut-il quelques rapports avec lui, peut-être lui demanda-t-il
des conseils ; mais il forma lui-même son talent, sous la direction de la
nature. Les arbres, les halliers, les terrains sablonneux, les grands
horizons de la forêt de Soignes furent ses vrais instituteurs. Cette forêt,
qui, par le bois de la Cambre, atteint les murs de Bruxelles, et qui était
alors bien plus vaste, occupe un sol accidenté. On trouve là en petit des
elfets de montagnes, des côtes abruptes, des ravins aux tons dorés, de
grands étangs où sommeille le nénufar, des chênes, des ormes, des
frênes centenaires et de la plus belle prestance. Les vallons de Groenen-
dale, de Tervueren et de Boisfort, avec leurs nappes d'eau, avec leurs
charmants villages, sont des sites admirables, des paysages tout faits,
que la nature semble avoir combinés exprès pour les artistes. Jacques
d'Arthois le comprit et fouilla ces amples bocages, ces vieilles retraites
aux tons d'émeraude, comme une vaste collection d'études et de motifs.

Le petit village d'ixelles même, qui touche à la capitale du Brabant,
devenait pour lui une source d'inspirations. Il se groupait à l'est d'un
étang, au fond d'une vallée. Trois longues pièces d'eau, se déversant
l'une dans l'autre, recevaient les pluies, qui se précipitent en flots trou-
blés le long des collines. Des aunes, des charmes et des peupliers, bor-
dant les rives, formaient alentour une draperie de feuillages. Plusieurs
troupes de cygnes voguaient, parmi les nénufars, sur ces lacs en minia-
ture. Càet là une guinguette flamande animait le rivage ; de ses bosquets
garnis de tables, l'œil embrassait tout le vallon. Assis sous leurs frais
rameaux, on voyait fumer devant soi les maisons d'ixelles, escaladant
une partie du coteau méridional, ou les couples amoureux naviguer dans

III. — 2e PÉRIODE, 45
 
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