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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 3.1870

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Duplessis, Georges: Roger de Gaignières et ses collections iconographiques
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https://doi.org/10.11588/diglit.21406#0485

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ROGER DE GAIGNIÈRES.

occupait dans l'hôtel de Guise que vers l'année 1701, époque à laquelle
il alla s'établir rue de Sèvres, en face des Incurables, et c'est clans cette
maison qu'il mourut le 27 mars 1715. Son goût pour les collections se
manifesta de très-bonne heure, et une heureuse organisation, jointe à
une intelligence peu commune, le porta à ne pas agir comme un grand
nombre d'amateurs, qui préfèrent le nombre à la qualité; il donna à ses
recherches un but sérieux, s'entoura autant que possible de documents
parfaitement authentiques et triés avec soin, ayant l'ambition louable
d'avoir, à un moment donné, une histoire générale, composée non-seule-
ment de documents originaux écrits, mais formée pour une part au moins
égale de monuments figurés. Nous n'avons pas à nous occuper ici des
nombreux manuscrits ou liasses de papiers transmis par Gaignières à ses
successeurs; ce travail a été fait avec une conscience et un savoir au-
dessus de tout éloge par M. Léopold Delisle S et le recommencer serait
aussi impossible que peu profitable. Nous entendons parler uniquement
de la collection immense de documents figurés laissée par Roger de
Gaignières, et pour cela nous mettrons plus d'une fois à contribution
l'excellent travail de notre savant prédécesseur.

Les collections iconographiques de Roger de Gaignières se divisent en
une infinité de branches qui toutes intéressent l'histoire : costumes, por-
traits, pierres tombales, tapisseries, sceaux, armoiries, vues de monu-
ments et vues de villes, rien n'a été négligé par l'intelligent amateur
pour donner à son cabinet un intérêt historique presque universel2. Une
réunion considérable d'estampes occupait également une place impor-
tante dans cette collection; mais les estampes, envisagées au point de vue

1. Le Cabinet des Manuscrits, par Léopold Delisle. Paris, Imprimerie impériale,
1868, tome Ier, p. 335-356. Ouvrage faisant partie des Documents publiés par la ville
de Paris.

2. Dans le Mercure de France de juin M%1 se trouve une « Lettre sur le choix
et l'arrangement d'un cabinet curieux, écrite par M. Dezallier d'Argenville,
secrétaire du Roy en la grande chancellerie à M. de Fougeroux, trésorier-payeur
des rentes de l'Hôtel de ville » dans laquelle il est encore parlé de la collection de
Gaignières et dans laquelle on blâme, sans se rendre assez compte du but particulier
de l'amateur, la façon dont il procédait pour former ses collections. Voici ce passage
(p. 1306). «... Il faudrait éviter dans ces recueils de faire ce que faisoient Mrs de Gar-
er nières, Clément et Lottier, qui plutôt en historiens qu'en vrais connoisseurs mettaient,
« parmi de belles estampes, les morceaux les plus communs, jusqu'aux almanachs. On
« voyoit dans leurs recueils de portraits ceux de Larmessin et de Montcornet mêlez
« avec les portraits de Nanteuil et d'Edelinck, ils ne se donnoient pas même la peine
« de s'informer si la personne qu'avoient gravée Larmessin et Montcornet n'étoit pas
« gravée par une meilleure main; il suffisoit qu'ils l'eussent dans leurs recueils sans
« s'embarrasser du choix; c'est ce que je leur ai souvent reproché.... »
 
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