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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 3.1870

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Nr. 6
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Blanc, Charles: Grammaire des arts décoratifs pour faire suite à la grammaire des arts du dessin, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21406#0532

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516

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Quelle différence pourtant de la grâce d'un être vivant à la beauté
d'un objet inerte ! Un vase, .un lustre, un plateau de laque, un flambeau,
si l'art s'en est mêlé, sont faits pour nous réjouir la vue, et rien de plus ;
mais quand nous voyons une femme que la nature et l'art ont élégam-
ment parée, si nous avouons qu'elle nous plaît, il n'y a pas loin de cet
aveu à l'émulation de lui plaire, et une telle réciprocité suffit pour que
l'embellissement de la figure humaine soit, de toutes les décorations, la
j)lus intéressante, la plus aimable, la plus noble, parce qu'elle touche à
la sympathie des esprits, à l'échange des âmes.

Il nous est donc commandé, clans le présent ouvrage, de commencer
par les créatures animées, et si nous voulons suivre la marche qu'a suivie
la formation du monde où nous sommes , de passer du simple au com-
posé. L'individu, la famille, la société, tels sont les trois aspects sous
lesquels se présente le genre humain. Il nous paraît donc naturel de
diviser ce livre en trois parties, dont la première sera consacrée à la
parure des personnes, la seconde aux ornements de la maison, la troi-
sième à la décoration des villes et des monuments.

LIVRE PREMIER.

DE LA PARURE DES PERSONNES.

Avant d'aborder ce sujet délicat, subtil et attrayant, il importe de
rappeler quelques-unes des idées que nous avons émises dans la Gram-
maire des arts du dessin touchant le caractère esthétique des lignes et
des couleurs.

Qui le croirait? c'est par des lignes arides, c'est par l'austère géo-
métrie que doit commencer l'étude de la parure. Cette jolie femme qui
passe, si souple et si aisée en sa démarche, si élégante ou si fi ère, elle
est enfermée à son insu clans un réseau de parallèles inexorables, comme,
le serait un oiseau dans sa cage; un invisible treillis de verticales et
d'horizontales emprisonne sa beauté mouvante et libre. Il semble qu'elle
ait été mise au carreau par un suprême dessinateur, qui, effaçant les
angles droits qu'il avait tracés pour construire sa figure, n'en laisserait
plus voir que la grâce.

Le type du corps humain étant libre en dépit de sa symétrie, et
 
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