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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 3.1870

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Nr. 6
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Burty, Philippe: L' exposition de Bordeaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.21406#0576

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L'EXPOSITION DE BORDEAUX.

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route pour étudier ces expositions. Ils seraient assurés d'un cordial
accueil, car Bordeaux est une des villes les plus hospitalières de France,
et les membres du bureau de la Société sont d'une rare complaisance.
Ils trouveraient dans ces galeries l'occasion de publier leur sentiment sur
des artistes d'une valeur réelle, dont le nom n'a point encore complète-
ment émergé, et qu'ils sont souvent obligés de passer sous silence, faute
d'espace, dans le compte rendu des Salons parisiens.

C'est ici par exemple que M. Ghauvel a été remarqué pour la pre-
mière fois. Il a cette année deux paysages d'un elfet très-puissant et
d'une tenue excellente. Les ciels sont vraiment pathétiques et impriment
à l'ensemble une tournure très-mâle. — Je rencontre d'un débutant,
M. Arnoud, deux études à'Intérieur de cuisine de la plus rare délica-
tesse de tons. — M. Hippolyte Boulanger est un paysagiste dont le faire
est un peu indécis, mais dont les intentions sont franches et claires. —
M. Lépine peint la Seine au-dessus de Paris avec cette palette lumi-
neuse et cette simplicité de moyens qui rendent Jongkind si précieux aux
artistes. — M. Paul Guigou traduit avec une incroyable intensité les
effets de lumière des paysages de la Provence. — M. Richet, élève de
Diaz, atteint et dépasse parfois les œuvres actuelles de son maître. —
Mlle Daru peint les fleurs avec autant d'énergie et certainement plus
d'éclat que M. Philippe Rousseau. — M. Linder lave l'aquarelle avec
une verve étourdissante. M. Linder n'aurait aucune chance pour le
grand prix dans les concours à l'École ; mais l'extrême modernité de ses
fillettes et la coquetterie de leurs ajustements nous remplissent d'une cou-
pable indulgence à l'endroit de ce Parisien corruptible et corrompu.

Naturellement, je passe sous silence les envois des artistes dont la
réputation est faite. Ces œuvres ont pour la plupart été vues et jugées
aux Salons parisiens. MM. Corot, Baudry, Daubigny, Millet, Bracquemond,
Jacque, Yan Marcke, de Cock, de Curzon, Chaplin, Leleux, Courbet,
Lévy, Brown, Heilbuth, etc., etc., figurent ici avec des fortunes diverses
qu'il serait oiseux de relever.

Il y a aussi des morceaux inédits : peu dans la peinture, mais plus
nombreux dans la sculpture. Ainsi M. Carrier-Belleuse a un buste en
marbre, Y Innocence, que je ne connaissais pas. M. Garpeaux, outre deux
bronzes du Pêcheur napolitain et de la Jeune fille à la, coquille, a ex-
posé un moulage en terre cuite de l'esquisse de la Mater dolorosa.

M. Barye a aussi plusieurs modèles de bronzes nouveaux : un Lévrier
au repos, une Levrette rapportant un lièvre, un Loup qui marche et
un Loup pris au piège. Ce maître énergique et si grandement observa-
teur de la nature ne cesse donc point de produire. Voilà une admirable
 
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