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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 23.1881

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Nr. 5
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Chennevières-Pointel, Charles Philippe de: Les décorations de Panthéon, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22843#0442

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412 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

celui du déluge, aurait été le dernier de la série, dont on n'a pu exposer qu'une par-
tie à cause de l'état trop incomplet où se trouve le reste. »

A la dernière page de son livret de l'exposition de Lyon, Ch. Blanc a
inséré un catalogue chronologique des cartons de P. Chenavard. Ce
catalogue, d'un ordre plus logique, cela va sans dire, que celui rédigé à
la hâte par l'artiste, au point de vue du placement de ses vastes toiles,
complète la série donnée ici par nous; on y trouve, en effet, des compo-
sitions que ne connut point l'Exposition universelle de 1855 : « les Ber-
gers chaldéens; —■ les Rois d'Egypte jugés après leur mort; —Moïse
sur la montagne ; —Hérodote, commencement de l'histoire: — Hippo-
crate au lit des malades; —■ Démosthène à la tribune; — la Séparation
des apôtres; — la Découverte de l'Amérique; —■ la Philosophie de l'his-
toire, pavement circulaire sous la coupole; — les Statues d'Alexandre et
de GhaiTemagne (pour les deux extrémités de la croisée), et celles de
Moïse, Homère, Socrate, Galilée (qui devaient être adossées aux quatre
piliers de la coupole). » — Dans cette énumération fournie par M. Ch.
Blanc, on apprend que les grands cartons du Baptême de Constantin,
des Poètes d'Italie et de YEscalier de Voltaire ont été perdus. Ces com-
positions n'existent plus que par des dessins de moindre format.

L'exposition des cartons de M. Chenavard, en 1853, valut à l'artiste
la décoration de la Légion d'honneur, et l'Empereur, au dîner qui eut
lieu à Saint-Cloud, le soir de la solennité, prit un plaisir extrême à la
causerie neuve pour lui et indépendante de ce philosophe d'une simpli-
cité antique, dont la voix enrouée engluait et charmait les oreilles, de ce
rêveur plein de vues nourrissantes et ingénieuses.

Deux ans après, je l'ai dit, les cartons de Chenavard reparaissaient
à l'Exposition universelle des beaux-arts, dans la même salle du palais
de l'avenue Montaigne où Kaulbach avait exhibé les siens, et l'on put
juger alors combien, en ces sortes d'ouvrages austères et pensés, l'ar-
tiste français avait à la fois plus de clairvoyance instinctive, de sobriété
et de tenue, et plus de réelle science historique, et, malgré son appa-
rence un peu lourde, un sentiment autrement fin des vraies traditions de
l'art.

Depuis lors, ces vastes toiles étaient demeurées enroulées et perdues
pour le public, quand, après 1870, elles reparurent un moment dans
l'une des galeries supérieures du palais des Champs-Elysées. Ne voulant
point que désormais elles restassent inutiles et cachées et dépérissent
dans d'éternels magasins, je proposai, dès la première répartition qui fut
faite, sous ma direction, aux collections publiques des départements, de
les attribuer au musée d'Amiens, qui me paraissait le mieux en état, par
 
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