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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 1
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Duret, Théodore: Les expositions de Londres: Dante Gabriel Rossetti
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0061

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LES EXPOSITIONS DE LONDRES.

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œuvres dont l’intérêt subsistera, et il demeurera, comme peintre et
comme poète, une des physionomies les plus originales de l’Angleterre au
xix° siècle.

L’aquarelle occupe en Angleterre une position qu’elle n’a jamais tenue
ailleurs. Elle s’est élevée à la dignité d'un 'art complet en lui-même, vivant
d’une façon propre et séparée. 11 y a eu et il y a en Angleterre un grand
nombre d’artistes qui n’ont été et ne sont que des aquarellistes. Dans ces
conditions, il était tout naturel que les aquarellistes anglais s’organisas-
sent en sociétés spéciales. La Société royale des peintres en waier-
colours en est, cette année, à sa 99e exposition. La seconde société, formée
par les aquarellistes, l’Institut des peintres en water-colours, est plus
jeune et ouvre seulement sa 65e exposition. C’est cependant encore fort
respectable. Ces deux sociétés sont très florissantes. L’aquarelle est, pour
les Anglais, comme une spécialité nationale dont ils sont fiers et qu’ils
savent soutenir et encourager par leurs achats.

Quand on parcourt les salles d’exposition des deux sociétés, on est
frappé du haut point de perfection technique auquel les aquarellistes ont
porté leur art. Toutes les ressources, les secrets, les roueries du métier
leur sont connus. Ils n’ont plus rien à apprendre de ce qu’au point de
vue du rendu et de l’effet on peut obtenir de l’emploi de la couleur dé-
layée dans l’eau. On observe en même temps que tous les exposants des-
sinent correctement, sans ces imperfections et ces gaucheries que Ton
découvrait, il y a encore quelques années, dans les produciions de
nombre d’entre eux, et par là on peut juger que les efforts faits de tous
côtés, en Angleterre, pour répandre l’étude du dessin, portent leurs fruits.
Les aquarellistes de nos jours me paraissent donc l’emporter sur leurs
devanciers, en tout ce qui concerne la technique de leur art. Comme ré-
sultat, on a un ensemble d’œuvres dont l’exécution est aussi bonne que
possible, mais, en art, cela est tout à fait insuffisant et, en effet, qu’y
gagne-t-on? L’aspect général des expositions n’en est pas moins terne
et monotone, et Ton cherche en vain, dans l’ensemble, les œuvres d’ar-
tistes ayant le genre d’attrait que possèdent celles de certains des
anciens aquarellistes David Cox ou Walker, par exemple. Certes, David Cox
paraît avoir ignoré une partie de ce que savent ceux qui l’ont suivi, sa
technique était assez primitive; mais que de sincérité, de sentiment de
la nature dans les paysages que, d’une touche légère, il jetait sur le
papier ! Et Walker, dont le dessin était parfois incorrect, est-il un
artiste dont les œuvres pourraient aujourd’hui nous procurer les émo-
tions mélancoliques et tendres que nous retirons de la vue des siennes?
Les aquarellistes actuels — je parle de ces artistes cantonnés exclusive-
 
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