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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 2
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Gout, Paul: Exploration archéologique de la ville de Saint-Émilion, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0138

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130

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

opposé où, au milieu d’une litre couverte de fleurs de lis d’or, on lit le
mot humalum en caractères du xve siècle.

Le seul ouvrage du xve siècle qui présente un réel intérêt, c’est un
petit édifice situé derrière le maître-autel. Il est de forme carrée et recou-
vert de voûtes d'arêtes à nervures. On y pénètre par deux portes latérales
surmontées de linteaux à contre-courbe. A côté des portes, deux petites
fenêtres géminées à compartiments flamboyants donnent du jour à l’inté-
rieur. Les angles sont renforcés de contreforts surmontés de clochetons
qui se silhouettent au-dessus de l’autel. Au fond de ce petit réduit, du
côté de l’est, se trouve une niche qui renfermait, dit-on, les reliques de
saint Émilion. Une autre cavité grillée recevait une lampe continuelle-
ment allumée. Du côté de l’autel est une autre petite niche carrée sur-
montée d’une rainure communiquant à un trou circulaire qui perce la
voûte et d’où partait la chaîne à l’extrémité de laquelle était suspendue
au-dessus de l’autel la colombe.qui renfermait les saintes espèces.

Il est fort probable que le cloître actuel en remplace un autre
bâti vers la fin du xne siècle. Car on remarque dans le mur de la galerie
orientale des arcades plein cintres, aujourd’hui bouchées, qui devaient
donner dans la salle capitulaire. Le mur sud de la galerie méridionale
est tapissé de tombeaux qui datent à peu près de l’époque de la construc-
tion du cloître lui-même; nous en donnons une vue.

Il nous reste à mentionner la chapelle du chapitre et le réfectoire où
se trouvent des fragments de peintures représentant des personnages et
des animaux terminés par un trait tantôt noir, tantôt rouge. La plus inté-
ressante de ces peintures se trouve sur l’extrémité orientale du réfectoire.
Elle représente un Christ bénissant, plus grand que nature, dans une
auréole ogivale, entouré des symboles des évangélistes. Ce Christ sur fond
bleu est vêtu d’une robe verte et d’un manteau rose ; sa tête est entou-
rée d’un nimbe jaune circonscrit par un filet rouge et timbré d’une croix
blanche. La moitié inférieure de cette figure ayant disparu, on ne voit
plus que l’aile jaune de l’aigle et l’ange ailé, nimbé et vêtu d’une robe
rose et d’un manteau vert. Ces peintures nous paraissent dater du
xnr siècle.

VIII

COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES ET CHAPELLES.

Nous avons dit en commençant que les Cordeliers qui habitaient en
dehors des murs du rempart, ayant eu leur couvent détruit pendant les
 
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