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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 2
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Laforgue, Jules: Le salon de Berlin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0188

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LE SALON DE BERLIN.

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raclures de palette éclaboussant un sous-bois pour y simuler le vibrant
du soleil tamisé pompant une ondée; — Kirgberg est un sous-Butin
un peu raide et froid; — enfin, une des bonnes toiles du Salon, Un
chemin dans les prés, d’une verve assez solide, est signée Julius
Jacob.

Quelques talents non’ consacrés : Müller-Breslau, une Vue de vallée,
curieusement prise, bien bâtie, un tempérament d’avenir ; Petersen
Angeln, un Crépuscule d’un délicat effet; Julie Àmberg, deux jolis coins
choisis et interprétés avec un charme original ; Konrad Lessing, une
bonne chose pleine de sincérité ; Irmer, un bon paysage du Hartz ; Went-
scher, une marine d’un fin talent.

■Le plus célèbre des animaliers, P. Meyerheim, l’auteur des neuf char-
mantes frises à la Nalional-Galerie, d’une invention et d’un coloriage si
frais, a ses habituels lions superbes, quoique un peu mous et lâchés
parfois. On peut mettre à côté d’eux un petit lion, très-nerveusement
brossé, de R. Friese dont une paire d’antilopes, à l’aquarelle, fait égale-
ment bonne figure auprès de mauvais chimpanzés de Meyerheim. Krœner,
une célébrité, montre toujours, dans ses cerfs et biches sous les pins,
une science réelle, quoique peu variée, et surtout une grande habitude.
Enfin de Koch, qui a étudié les chevaux en liberté dans les prés — tous
roux— et les aime, un poulain malade, presque sentimental.

Comme nature morte, un bon melon de Hedinger et des fleurs de
tapisserie d’un nom assez à la mode, Hermine de Preuschen.

Restent quelques envois intéressants, réservés, faute de mieux, sous
la rubrique : genre.

Du plus grand nom de l’Allemagne, Adolph Menzel, une merveilleuse
petite chose qu’on a passée ici un peu sous silence, et que je préfère
absolument aux populaires images de sa première manière : Voltaire à
Sans-Souci} Frédéric donnant un concert de flûte, etc. C’est un Souvenir
de Paris, 1868, des gens en toilettes d’été, sous l’ombrage déjà rouillé
d’automne de quelque jardin public; une merveille de grosse chaleur
et de fraîcheur, d’air, de profond et de vie de tons et de lignes, tout
d’impression. Je ne connais de Menzel que son petit Départ du Foi pour
la guerre de 1870 et son prodigieux Une rue de Paris, en ce moment
à l’Exposition internationale de Munich, dans cette jolie note vivante qu’il
considère peut-être, après.tout, comme une petite débauche, un délasse-
ment à des œuvres plus sérieuses,et plus écrites. Encore un ou deux pré-
jugés à noyer dans la palette d’où sont sortis ces deux tableautins, et cet
œil peu ordinaire y verrait clair. — Doffrcger est peut-être aussi popu-
laire que Knaus. Qui ne connaît une de ses scènes du Tyrol? En voici
 
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