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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
progrès que, sous la Restauration et le commencement du règne de
Louis-Philippe, la plupart des livres n’étaient illustrés que par ce procédé.
IL faut dire que la lithographie produisit un certain nombre d’œuvres
remarquables.
Vers 1835 à 1840, la gravure sur bois, remise à la mode par quelques
éditeurs intelligents, comme Curmer par exemple, fit de rapides progrès
et atteignit en peu d’années une perfection et une finesse jusqu'alors in-
connues, même aux plus belles époques du xvr siècle. Le fameux Paul
et Virginie, édité par Curmer en 1838, contenant un nombre considérable
de gravures sur bois, est un des plus beaux types de ce genre.
Depuis quelques années l’eau-forte a donné des résultats merveilleux.
Les célèbres éditeurs Jouaust et Quantin ont publié d’importantes séries
d’ouvrages, ornés de charmantes eaux-fortes, et plusieurs éditeurs ont
suivi leur exemple. Puis est venue la gravure tirée en couleur, mise à la
mode surtout par Quantin et ensuite par Rouveyre et Blond, puis par
Lahure. Enfin de nombreux procédés de reproduction par l’héliogra-
vure sont venus changer complètement la manière d’illustrer les livres.
Ces procédés, qui se perfectionnent journellement, ont déjà donné des
résultats si remarquables, qu'il est permis de se demander si bientôt la
décadence de l’estampe ne doit pas arriver fatalement, pour céder la place
à la science et à la mécanique, les deux reines du jour, qui partagent
toutefois le sceptre avec un souverain moins digne, Sa Majesté l’Ar-
gent !
JULES LE PETIT.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
progrès que, sous la Restauration et le commencement du règne de
Louis-Philippe, la plupart des livres n’étaient illustrés que par ce procédé.
IL faut dire que la lithographie produisit un certain nombre d’œuvres
remarquables.
Vers 1835 à 1840, la gravure sur bois, remise à la mode par quelques
éditeurs intelligents, comme Curmer par exemple, fit de rapides progrès
et atteignit en peu d’années une perfection et une finesse jusqu'alors in-
connues, même aux plus belles époques du xvr siècle. Le fameux Paul
et Virginie, édité par Curmer en 1838, contenant un nombre considérable
de gravures sur bois, est un des plus beaux types de ce genre.
Depuis quelques années l’eau-forte a donné des résultats merveilleux.
Les célèbres éditeurs Jouaust et Quantin ont publié d’importantes séries
d’ouvrages, ornés de charmantes eaux-fortes, et plusieurs éditeurs ont
suivi leur exemple. Puis est venue la gravure tirée en couleur, mise à la
mode surtout par Quantin et ensuite par Rouveyre et Blond, puis par
Lahure. Enfin de nombreux procédés de reproduction par l’héliogra-
vure sont venus changer complètement la manière d’illustrer les livres.
Ces procédés, qui se perfectionnent journellement, ont déjà donné des
résultats si remarquables, qu'il est permis de se demander si bientôt la
décadence de l’estampe ne doit pas arriver fatalement, pour céder la place
à la science et à la mécanique, les deux reines du jour, qui partagent
toutefois le sceptre avec un souverain moins digne, Sa Majesté l’Ar-
gent !
JULES LE PETIT.