LE CHEVAL DANS L’ART.
415
Nous sommes de l’avis de l’auteur, lorsqu’il trouve au général Fran-
cesco de Narni, surnommé Gattamelata, à cause de son astuce et de la
rapidité féline de ses mouvements en temps de guerre, l’attitude à la fois
aisée et imposante, solidement campé sur son cheval, mais sans raideur
aucune, ainsi qu’on devait s’y attendre d’un sculpteur ayant étudié l’ana-
tomie de l’homme bien plus que celle du cheval; le cavalier est de beau-
coup supérieur à la monture, dont la tête, le cou et le poitrail sont hors
de toute proportion avec la croupe et les membres de derrière.
Puisque nous avons parlé de Venise, la ville des lagunes, dans la-
quelle il n’y a pas un seul cheval vivant, l’observation précédente nous
fournit l’occasion d’ajouter qu’il semble que l’idée d’honorer les grands
hommes ait voulu s’y spécialiser par la représentation des statues
équestres ; aucune ville n’en offre autant de spécimens décorant des tom-
beaux dans les églises : elles sont toutes à l’allure régulière du pas.
Monumentales comme facture, ces œuvres en bois doré ont beaucoup
d'analogie entre elles.
Dans Saint-Jean et Saint-Paul, nous avons le comte de Pitiliano, Nicolo
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Nous sommes de l’avis de l’auteur, lorsqu’il trouve au général Fran-
cesco de Narni, surnommé Gattamelata, à cause de son astuce et de la
rapidité féline de ses mouvements en temps de guerre, l’attitude à la fois
aisée et imposante, solidement campé sur son cheval, mais sans raideur
aucune, ainsi qu’on devait s’y attendre d’un sculpteur ayant étudié l’ana-
tomie de l’homme bien plus que celle du cheval; le cavalier est de beau-
coup supérieur à la monture, dont la tête, le cou et le poitrail sont hors
de toute proportion avec la croupe et les membres de derrière.
Puisque nous avons parlé de Venise, la ville des lagunes, dans la-
quelle il n’y a pas un seul cheval vivant, l’observation précédente nous
fournit l’occasion d’ajouter qu’il semble que l’idée d’honorer les grands
hommes ait voulu s’y spécialiser par la représentation des statues
équestres ; aucune ville n’en offre autant de spécimens décorant des tom-
beaux dans les églises : elles sont toutes à l’allure régulière du pas.
Monumentales comme facture, ces œuvres en bois doré ont beaucoup
d'analogie entre elles.
Dans Saint-Jean et Saint-Paul, nous avons le comte de Pitiliano, Nicolo