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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

DOI issue:
Nr. 6
DOI article:
Mantz, Paul: L' art japonais: par M. Louis Gonse
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0512

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492

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

inexpliqué et flottant s’il n’est pas fixé par les solides points d’attache de
la chronologie. Cette nécessité paraît avoir été la préoccupation constante
de M. Gonse. Je remarque avec joie que, du commencement à la fin, il
s’est montré attentif à placer les hommes et les œuvres dans leur cadre
historique. C’est même là l’originalité particulière de Y Art japonais, qui,
séduisant à feuilleter pour des mains distraites, demeure absolument

instructif pour ceux qui consi-
dèrent l’ignorance comme la ca-
lamité suprême.

Le livre s’ouvre donc, de la
façon la plus logique du monde,
par un, coup d’œil sur l’histoire
du Japon. Ce chapitre était indis-
pensable. Il n’a pas dû être com-
mode à écrire, car pour les pre-
mières périodes le fait réel est
tellement voilé par la légende,
l’imagination orientale-a pris de
telles licences que l’on ne sait plus
parfois si l’on a affaire à des
événements d’ordre positif ou
aux caprices d’un conte de fée.
M. Gonse paraît avoir dit tout ce
que l’on peut savoir sur cette loin-
taine histoire qui, très nuageuse
au début, s’éclaire peu à peu et
devient humaine à mesure que le makimono du temps se déroule sous
nos yeux. L’auteur a du moins tracé les grandes lignes et désormais on
apercevra dans cette chronique religieuse, féodale et tourmentée toutes
les cimes qui doivent servir de points de repère à la critique.

Peut-être l’écrivain est-il un peu bref sur les questions relatives à la
mythologie des Japonais. J’aurais voulu lire un chapitre sur le panthéon
de ces insulaires, dont le rêve aux temps primitifs a eu des audaces si
imprévues et qui se sont forgé, pour satisfaire aux nécessités de leur
idéal, des divinités si étranges et parfois si amusantes. M. Gonse a l’air
de les supposer connues, ces choses que nous ignorons si bien, nous, les
nouveaux venus dans les îles du soleil levant, nous, les laïques du japo-
nisme. Il est bon de lui dire, à lui et aux autres savants de son école, que
nous avons un très grand désir d’apprendre et que notre appétit dépasse
de beaucoup en intensité celui dont Ugolin, enfermé dans sa tour, a

C KO QUI S DE HOKOUSA1.
 
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