BIBLIOGRAPHIE.
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costumes, le paysage, toute la couleur locale, enfin; et quant à ses personnages,
paysans, paysannes, fonctionnaires petits et grands, juge d’humeur rabelaisienne, cet
enragé casseur de cruches, jeune fille dont l’innocence court de si près le risque d’ètre
mise à mal, mère bavarde et malcontente qu’on lui ait cassé sa cruche « sa belle
cruche où était représentée la remise de toutes les provinces néerlandaises à Philippe
d’Espagne », ce n’est pas auprès des lecteurs de la Gazette qu’il est besoin d’insister
pour dire avec quelle conscience, quel souci de la vérité Menzel les a traduits et les
a fait parler et agir. Ils se souviendront, en effet, des superbes études, prémices de
ces illustrations de la Cruche cassée, publiées dans nos numéros de mars et
d’août 1880, études qui nous révèlent, mieux que tout ce que nous pourrions dire, à
l’aide de quelle méthode d’observation sur le vivant et le vrai l’artiste en arrive à
rendre dans son expression la plus saisissante le caractère, la physionomie de ses
personnages, en leur communiquant cette intensité de vie et d’action qui forme la
dominante et comme la marque de son merveilleux talent.
Une édition allemande avec les illustrations de Menzel avait paru précédemment.
Celle que publie aujourd’hui M. de Lostalot offre, avec la première, cette différence
que les grandes planches, qui dans l’édition allemande n’étaient que des photographies
d’après des dessins de Menzel, sont, cette fois, gravées sur bois et précisément
par les mômes habiles graveurs qui avaient déjà traduit les dessins de moindre
format. Cette unité dans l’illustration donne donc à la nouvelle édition une homo-
généité et un prix que ne possédait pas l’antérieure.
Au surplus, l’édition française, sortie des presses de MM. Firmin-Didot, est, sous le
rapport de la correction, du luxe et du goût, une œuvre typographique de premier
ordre.
PAUL LEFORT.
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costumes, le paysage, toute la couleur locale, enfin; et quant à ses personnages,
paysans, paysannes, fonctionnaires petits et grands, juge d’humeur rabelaisienne, cet
enragé casseur de cruches, jeune fille dont l’innocence court de si près le risque d’ètre
mise à mal, mère bavarde et malcontente qu’on lui ait cassé sa cruche « sa belle
cruche où était représentée la remise de toutes les provinces néerlandaises à Philippe
d’Espagne », ce n’est pas auprès des lecteurs de la Gazette qu’il est besoin d’insister
pour dire avec quelle conscience, quel souci de la vérité Menzel les a traduits et les
a fait parler et agir. Ils se souviendront, en effet, des superbes études, prémices de
ces illustrations de la Cruche cassée, publiées dans nos numéros de mars et
d’août 1880, études qui nous révèlent, mieux que tout ce que nous pourrions dire, à
l’aide de quelle méthode d’observation sur le vivant et le vrai l’artiste en arrive à
rendre dans son expression la plus saisissante le caractère, la physionomie de ses
personnages, en leur communiquant cette intensité de vie et d’action qui forme la
dominante et comme la marque de son merveilleux talent.
Une édition allemande avec les illustrations de Menzel avait paru précédemment.
Celle que publie aujourd’hui M. de Lostalot offre, avec la première, cette différence
que les grandes planches, qui dans l’édition allemande n’étaient que des photographies
d’après des dessins de Menzel, sont, cette fois, gravées sur bois et précisément
par les mômes habiles graveurs qui avaient déjà traduit les dessins de moindre
format. Cette unité dans l’illustration donne donc à la nouvelle édition une homo-
généité et un prix que ne possédait pas l’antérieure.
Au surplus, l’édition française, sortie des presses de MM. Firmin-Didot, est, sous le
rapport de la correction, du luxe et du goût, une œuvre typographique de premier
ordre.
PAUL LEFORT.