Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Revillout, Eugène: Coup d'oeil sur les origines de l'art Égyptien: à propos d'une tête de l'ancien empire au Musée du Louvre
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0207

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES ORIGINES DE L’AllT ÉGYPTIEN.

187

artistiques de l’ancien empire, cette affirmation est exactement le
contraire de la vérité. Comment ne voir là que l’imitation servilement
tentée d’un simple décalque, d’un moulage sans âme et sans vie?
Ajoutons-le, d’ailleurs, il est tout aussi inexact de dire avec
M. Perrot que le portrait, l’unique portrait, fut le point de départ de
la sculpture égyptienne antique, quand les tombeaux contemporains
des premières dynasties sont couverts des sculptures les plus variées,
des scènes les plus vivantes, les plus mouvementées. On peut affirmer,
au contraire, que si les portraits de l’ancien empire sont parfois si
admirables, même dans la pose du repos, c’est qu’ils ont été inspirés
par les représentations journalières de la vie la plus débordante.

Ce qui est une caractéristique toute spéciale dans l’art de cette
période reculée, ce qui le différencie absolument de l’art de l’époque
classique égyptienne, c’est la liberté. L’artiste n’a alors pour maître
que la nature. Est-ce là ce qu’on veut dire par portrait? Mais, s’il en
est ainsi, tout art est portrait, car la sculpture et la peinture repo-
sent toujours sur l’imitation, plus ou moins animée, des objets réels.

Seulement, sous l’ancien empire, nulle convention n’existe encore ;
tandis que, dans les temps postérieurs, tout est devenu conventionnel,
et que le canon commun s’impose, en règle d’airain, aussi bien pour
le type consacré de la figure, que pour les proportions à donner
entre les diverses parties du corps.

On ne connaît plus guère alors que quatre types : ceux des
quatre races souvent représentées par les Egyptiens et dont le Musée
du Louvre possède une si charmante peinture dans des émaux
récemment acquis. Il y a l’Egyptien, le Sémite, le Nègre et le Grec
ou Méditerranéen. Là s’arrête l’iconographie. Passez d’un souverain
à un autre, d’un particulier à un autre, le Portrait est identique ou
à peu près. Aussi a-t-on été fort surpris lors de la découverte des
momies royales de Deir-el-Bahari. Tandis que dans les sculptures
ou les bas-reliefs Séti Ier ressemble absolument à Ramsès II, qui
ressemble absolument à son fils Xaemuas ressemblant à son tour
à n’importe quel Pharaon 1, rien n’est plus dissemblable dans la
réalité que les tètes de Séti Ier et de Ramsès IL Cette dernière surtout
a un type ethnique tout particulier faisant songer à une race un
peu mélangée, —- c’est ce que M. de Rougé avait déjà soupçonné d’après

1. Lepsius a essayé d’établir une iconographie royale. Mais, en dépit de ses
dessinateurs dont l’attention était attirée sur les plus légères différences, presque toutes
les figures vraiment égyptiennes se ressemblent. C’est bien pis encore quand on
recourt aux originaux.
 
Annotationen