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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Collignon, Maxime: La sculpture antique au British Museum, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0435

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

venance tanagréenne, ce vase a été fabriqué à Alexandrie; c’est
une hypothèse fort plausible d’admettre que, sous les successeurs
d’Alexandre, des potiers alexandrins avaient remis à la mode ce
genre de céramique, produit de l’industrie nationale de l’Egypte.

Les deux salles où sont réunis les bronzes antiques contiennent
d’intéressants spécimens d’un art où les Grecs ont excellé. On sait
quelle place occupent dans l’histoire de la sculpture grecque ces
écoles de bronziers qui comptent, parmi leurs représentants les plus
illustres, les premiers des maîtres de la statuaire. Malheureusement,
nous 11e pouvons entrevoir leur œuvre que confusément, à l’aide des
textes, et des répliques en marbre qui sont loin de rendre toutes les
qualités des originaux. Les grandes statues en bronze sont de
véritables raretés; on est trop heureux d’en posséder des fragments
échappés par hasard à la destruction. A ce point de vue le British
Muséum est fort bien partagé. Il faut compter parmi les pièces
capitales du musée la belle tête en bronze d’Aphrodite, trouvée près
d’Erzindjân, en Arménie. M. Reinach en ayant donné récemment
un dessin ici même S je crois inutile d’en faire la description. Les
lecteurs de la Gazette se rappellent cette tête à la bouche souriante,
à l’ovale d’un contour plein et ferme, et dont la chevelure, largement
massée, offre des lignes d’une grâce infinie. M. Iiayet n’hésite pas à
l’attribuer à l’école de Praxitèle. Un autre fragment de statue, de
grandeur naturelle, attire aussi l’attention. C’est une tête en bronze,
trouvée à Cyrène par deux officiers de la marine anglaise, MM. Smith
et Porcher, et représentant un Libyen. Par le réalisme dont elle est
empreinte, par le soin minutieux avec lequel l’artiste a rendu la
chevelure drue et bouclée, les lèvres saillantes, la barbe courte et
rare, ce bronze mérite de figurer à côté de la curieuse tête d’un
vainqueur aux jeux olympiques, découverte dans les fouilles
allemandes. O11 y retrouve le même souci de réalisme, qui s’attaque
aux traits les plus particuliers du type individuel, et qui se fait jour
dans l’art grec avec les successeurs de Lysippe. La jambe de bronze
achetée par le British Muséum à M. E. Piot est bien connue à Paris.
O11 a pu la voir à l’Exposition du Trocadéro en 1878, et la Gazette en
a fait mention 1 2. Cette jambe, chaussée d’une cnémide que décore

1. Courrier de l’art antique, Gazette du 1er septembre 1886, p. 249. O. Rayet
en a donné une belle héliogravure dans le t. Il des Monuments de l’art antique.

2. T. XVIII, 1878, p. 116. Elle a été récemment publiée dans le Journal of
hellenic studies, pl. LXIX, 1886.
 
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