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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 38.1888

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Nr. 1
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Chennevières, Henry de: Chardin au Musée du Louvre, [1]
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GAZETTE DES BEAUX ARTS.

ne resta indifférente à la Conservation. Le 29 avril 1852, M. Ferdi-
nand Laneuville proposait de céder trois œuvres du maître, et
M. Villot pressait auprès du directeur cette acquisition degré à gré.
Son style, d'ordinaire plutôt rassis, se ressentait même tout de suite
d'une impatience de possession.
« Les trois Chardin de M. Laneuville seraient absolument dési-
rables pour le Louvre, moyennant la somme de 3,000 francs. Ce sont
un mAA/7/As' d A/, Ampc et deux morAy sur
cuivre. Le Smpe gravé sous le nom de Smpc œnO'ymCre est une peinture
de la plus belle exécution du maître et sa couleur peut rivaliser pour
la richesse et l'harmonie avec les meilleures productions de Watteau.
Quant aux AdUMras ?no?7ey les tableaux de Chardin sur cuivre sont
excessivement rares, et ceux-ci qui réunissent un extrême fini à une
touche grasse et large prouvent que l'Ecole française a possédé des
artistes qui égalent, s'ils ne les surpassent même, les plus habiles
Flamands. » L'AnA<yM%?'rc et les deux petits pendants d'F^^?mAg &
CMfswe vinrent faire connaître une face bien délicate de Chardin.
Sont-elles assez ravissantes de pâte et heureuses de lignes combinées,
ces minuscules natures mortes, à détails si précieux! Connaissez-
vous rien d'exquis comme le poireau du numéro 101 posé là si bien en
point pour rompre la ligne de la table ! Et les trois harengs du mur !
Et les répétitions de cet intraduisible gris ardoisé !
Le 3 mai de la même année 1852, c'est-à-dire à quatre jours de la
proposition Laneuville, le peintre Jules Boilly ajoutait à cette bonne
fortune un Lupwwory au prix de 700 francs. Le faire de Chardin,
dans ce morceau, rappelle touche pour touche les deux de la
collection Marcille. Les effets de poils, cette chose grumeleuse
impossible à définir, sont attribués par M. Marcille à l'emploi de la
pâte sèche devenue aux mains du maître une matière à petits reliefs
rugueux.
A quinze ans de distance, une vente de 1867, celle du cabinet
Laperlier, mettait M. Reiset à même de belles acquisitions. Il
devait s'otfrir là des Prud'hon et des Chardin d'un choix supé-
rieur. Toutefois le Louvre n'était pas sans inquiétude sur les prix
problématiques de cette collection. L'influence des Goncourt et de
leurs biographies de la GAzrUc * avait créé en peu d'années tout un
public de goût, très au guet de l'art du xviiP siècle. Aussi, renchéris-
sement absolu et concurrence redoutable, à chaque occasion. Le
Musée put néanmoins se rendre possesseur de trois toiles : deux
1. JUiMcr-ArA, për., t. XV, p. 5i4.
 
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