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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 38.1888

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Chennevières, Henry de: Chardin au Musée du Louvre, [1]
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CHARDIN AU MUSÉE DU LOUVRE.

Cl

natures mortes, UVr72Vù?$d7rers (1,700 francs) et le P<rm'e?'&Prc/2e3
(1,380 francs), puis, la PoMr?xn/cM3e (4,050 francs). Ces Wr72$2As étaient
désignés au catalogue de vente sous le titre de Ils
ont de ces blancs rutilants à tonalité de vieille porcelaine. Les PdcAcs
semblent faites en pendant exact aux PdcA<?$ de M. Marcille. Mais la
PoMfno?/eMse allait être pour le Louvre un morceau principal. On
s'accorda tout de suite à reconnaître en elle le meilleur Chardin de
la galerie française. Debout et face au spectateur, une grande servante,
retour du marché, arrive dans son office. Elle dépose sur la huche à
tiroirs ses deux tourtes de pain tout en regardant vers sa droite. A
son bras pend la serviette de boucherie d'où dépasse le manche d'un
gigot. Au fond, le pas de porte est occupé par une petite servante et un
homme, un visiteur sans doute. Voilà toute la description possible,
car comment rendre avec des mots les blancs laiteux de la jupe de la
femme, l'aspect unique des bleus passés de son tablier! Et la panse
de la huche, et la croûte dorée, farineuse, des pains! Et les deux bou-
teilles à terre, et le cachet rouge de l'une d'elles faisant rappel avec
le ruban du relève-manches! Et le jaune-orange du costume de la
soubrette répondant aux tons de la huche ! Et la silhouette de la
fontaine! L'adroite gravure de M. Guérard rend ici une bonne impres-
sion de ce tableau.
Le Louvre a dû, comme au reste les amateurs les plus avisés, faire
son deuil des dessins de Chardin. M. de Goncourt parait le seul à
pouvoir montrer une sanguine vraiment authentique, le Jemae
d M L C'est à peine si nos deux %U7'^Md$ ; la 7'd^e Dicmuie de la
collection His de la Salle et le PG73DY semblent d'évasives
probabilités. On en est réduit, même pour la très vraisemblable Ldfr
rw Diconze, à une supposition fantaisiste. Une inscription douteuse
C/u77Y^77, mu. 1774, a naturellement frappé les érudits, car ils savent
Chardin en plein pastel à cette date précise : or cette tête est faite au
pastel presque en entier. Il y a donc peut-être lieu de grandir ce
détail à la portée d'une coïncidence.
Cette suite de peintures du Musée formait déjà un ensemble des
plus enviables, et, au moment du Legs la Caze, les bons esprits avaient
pu se mûrir pour goûter de leur mieuxle règne de Chardin au Louvre.
HENRY DE CHENNEVIÈRES.

(La /ia proc/tame/aeaL)

I. Gravé dans la des TUuïur-ArU, 2° për., 1. XX, p. 20).
 
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