EXPOSITION DE CENT Cil EFS-D’OEUVRE.
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Signalons aussi un Paysage d’Italie, ouvrage brillant d’un peintre
ignoré chez nous, William-John Muller (1812-1845), qui s’est rap-
proché parfois de Constable, mais en l’exagérant, et qui a fait preuve
de vigoureuses qualités de coloriste. A ces ouvrages, presque tous
d’un grand intérêt pour l’étude de l’école paysagiste d’outre-Manche,
se joignent encore deux marines lumineuses de Richard Parkes
Bonington (1801-1828) qui fut un élève de Gros, l’ami de Géricault,
d’E. Delacroix et de Paul Huet, et qui a tant aimé à lithographier et
à peindre notre Normandie, ses monuments et nos ports des côtes
normandes.
Si la peinture de nos voisins semble, en raison sans doute de sa
rareté chez nous, piquer plus vivement à cette exposition la curiosité
des visiteurs, la part qu’on y a faite aux Ecoles hollandaise et
flamande n’en est cependant pas moins belle et moins heureuse.
Un Portrait de Rembrandt, par lui-même, déjà décrit par Waagen,
dans ses Arts Treasures in Great Britain, alors qu’il faisait encore
partie d’une collection anglaise; deux paysages d’Hobbema, dont
l’un, reproduisant un site ombragé de grands arbres sous lesquels
sont tapies de pittoresques chaumières, nous a paru de premier
ordre; un très beau portrait de Vieille dame par Frans Hais, superbe
de vie et de réalité, peint dans sa manière tranquille et daté de
1635, est un morceau du plus grand intérêt. A côté de la Vieille dame
on a placé, en l’attribuant à Frans Hais, sans doute par erreur, un
charmant petit portrait d’homme, en costume de cérémonie, couleur
olive, que de bons juges autour de nous estiment être l’œuvre de ce
Pieter Codde, dont on confond si souvent les œuvres avec celles des
Palamèdes.
De Johannes Verspronck, qui l’a signé et daté 1641, nous retrou-
vons un portrait de femme, paru jadis à l’Exposition des Alsaciens-
Lorrains et appartenant à la belle collection formée par le regretté
M.. Cottier. .C’est un maître que ce Verspronck, dont la biographie
est encore à faire et dont les peintures, à en juger du moins par celle
que nous avons sous les yeux, s’inspirent de Frans Hais dont il
essaye d’imiter la bravoure.
C’est à la fraternelle et si heureuse collaboration de Van der
Heyden et de Van de Velde qu’est due l’importante Vue de la grande
place d’Amsterdam, entourée de ses édifices pittoresques et peuplée de
passants affairés. Quelque opinion qu’on se soit formée à l’égard de
Van der Heyden et de sa manière minutieuse et précise, on n’en sen-
VIII. — 3e PÉRIODE. 7
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Signalons aussi un Paysage d’Italie, ouvrage brillant d’un peintre
ignoré chez nous, William-John Muller (1812-1845), qui s’est rap-
proché parfois de Constable, mais en l’exagérant, et qui a fait preuve
de vigoureuses qualités de coloriste. A ces ouvrages, presque tous
d’un grand intérêt pour l’étude de l’école paysagiste d’outre-Manche,
se joignent encore deux marines lumineuses de Richard Parkes
Bonington (1801-1828) qui fut un élève de Gros, l’ami de Géricault,
d’E. Delacroix et de Paul Huet, et qui a tant aimé à lithographier et
à peindre notre Normandie, ses monuments et nos ports des côtes
normandes.
Si la peinture de nos voisins semble, en raison sans doute de sa
rareté chez nous, piquer plus vivement à cette exposition la curiosité
des visiteurs, la part qu’on y a faite aux Ecoles hollandaise et
flamande n’en est cependant pas moins belle et moins heureuse.
Un Portrait de Rembrandt, par lui-même, déjà décrit par Waagen,
dans ses Arts Treasures in Great Britain, alors qu’il faisait encore
partie d’une collection anglaise; deux paysages d’Hobbema, dont
l’un, reproduisant un site ombragé de grands arbres sous lesquels
sont tapies de pittoresques chaumières, nous a paru de premier
ordre; un très beau portrait de Vieille dame par Frans Hais, superbe
de vie et de réalité, peint dans sa manière tranquille et daté de
1635, est un morceau du plus grand intérêt. A côté de la Vieille dame
on a placé, en l’attribuant à Frans Hais, sans doute par erreur, un
charmant petit portrait d’homme, en costume de cérémonie, couleur
olive, que de bons juges autour de nous estiment être l’œuvre de ce
Pieter Codde, dont on confond si souvent les œuvres avec celles des
Palamèdes.
De Johannes Verspronck, qui l’a signé et daté 1641, nous retrou-
vons un portrait de femme, paru jadis à l’Exposition des Alsaciens-
Lorrains et appartenant à la belle collection formée par le regretté
M.. Cottier. .C’est un maître que ce Verspronck, dont la biographie
est encore à faire et dont les peintures, à en juger du moins par celle
que nous avons sous les yeux, s’inspirent de Frans Hais dont il
essaye d’imiter la bravoure.
C’est à la fraternelle et si heureuse collaboration de Van der
Heyden et de Van de Velde qu’est due l’importante Vue de la grande
place d’Amsterdam, entourée de ses édifices pittoresques et peuplée de
passants affairés. Quelque opinion qu’on se soit formée à l’égard de
Van der Heyden et de sa manière minutieuse et précise, on n’en sen-
VIII. — 3e PÉRIODE. 7