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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Wyzewa, Teodor de: Thomas Lawrence et la Société anglaise de son temps, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0072

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THOMAS LAWRENCE.

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étaient ce qu’on peut appeler extrêmement polies, qualité qui devient
de plus en plus rare avec les années. Il portait une large cravate et
ressemblait beaucoup à M. Canning. Je ne puis pas dire qu’il fût
amusant; mais ce qui m’a le plus frappée pendant ces séances de
deux heures dans son atelier de Russell-Square, c’est la perfection du
dessin de ses portraits avant qu’il n’y ait mis encore une seule touche
de couleur. Le dessin, par lui-même, était d’une beauté si achevée
que d’y ajouter de la couleur paraissait un péché. Lawrence avait
une grande chambre pleine de portraits inachevés, où les têtes seules
étaient entièrement peintes : car c’est toujours par la tête qu’il com-
mençait, avant de dessiner aucun des accessoires. J’imagine que
beaucoup de ses portraits ne furent jamais terminés. On m’a dit qu’il
était très extravagant pour ce qui touchait les matériaux de son
métier, et que jamais il ne consentait à employer deux fois le même
pinceau. »

En 1822 Lawrence envoya à la Royal Academy quatre portraits,
dont chacun était traité dans un style différent : le Duc de Wellington
(gravé cinq fois, notamment par Taylor en 1827 et par Cousins
en 1828), le Duc de Bedford (gravé par Dean en 1832), Miss Anderson
en Petit Chaperon Rouge (gravé par Richard Lane en 1824) et la
Comtesse de Blessington (gravé en 1837 par S.-W. Reynolds et par
Cousins).

En 1823 il envoya sept portraits, mais moins importants que
ceux de Tannée précédente. De 1824, au contraire, date une des
œuvres les plus fameuses de Lawrence, le portrait des deux enfants
de M. Calmady, plus connu sous le titre allégorique de Nature.
Ce portrait qui appartient aujourd’hui encore à la famille Calmady
a été le point de départ d’une série de portraits d’enfants tous plus
ou moins traités en allégories. Mais aucune de ces œuvres posté-
rieures, pas même le Petit Lambton assis byroniquement sur un
rocher, aucune n’a obtenu une faveur aussi universelle que ces deux
enfants de M. Calmady, peints en effet avec une délicieuse fraîcheur
de coloris, et une franchise d’expression qui rappelle Rubens. Le
Petit Lambton (appartenant aujourd’hui au comte de Durham) a été
exposé à la Royal Academy en 1825. Sa valeur artistique, malgré
le convenu un peu ridicule de la pose, égale au moins celle des
Enfants de M. Calmady.

Mais à ces deux peintures célèbres et à toute la série des Enfants
de Lawrence je préfère infiniment la série des Mères avec leurs
Enfants qu’il peignait vers la même époque. Le portrait de Lady
 
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