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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 1
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Wallis, Henry: La céramique persane au XIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0081

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72

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

l’Orient en matière de céramique est une tradition qui remonte à
bien des siècles déjà; et cette supériorité, l’Orient lui-même la
reconnaît ; à telle enseigne que la poterie décorée y est désignée
sous le nom de kaschani, mot qui dérive de Kaschan, ville persane
célèbre dès le moyen âge par l’excellence de ses poteries

L’initiation de l’Angleterre à l’étude de la céramique de la Perse
ne date d’ailleurs que de 1876, alors que le Musée de South Ken-
sington reçut, par l’entremise du général sir Robert Murdoch Smith
B. E., alors simple major, une importante collection d’art persan,
la plus nombreuse représentation de cet art qui existe en Europe.
Les poteries, à l’exception de quelques bols en bleu et blanc, et
d’autres d’un seul ton, qui doivent être des imitations des plats
de Martabana ne remontent pas plus loin que le règne de Shah
Abbas (1585-1627), mais il y a là de nombreuses plaques à émaux
de couleur et à reflets métalliques servant de revêtement dans la
construction, qui appartiennent aux diverses périodes, du xme au
xvie siècle. Peu de temps après cette première acquisition, d’autres
types du même genre importés en Angleterre prirent place dans des
collections privées. Une série très importante, formée par feu
M. Henderson, fut léguée par lui au British Muséum; elle contient
des spécimens dont l’admirable décoration, la qualité de la matière
et de l’exécution excitent l’enthousiasme de tous les amateurs. Il va
sans dire que l’existence à une époque si reculée de plaques cérami-
ques d’une telle supériorité, implique la fabrication de poteries de
même nature; et comme les vases de ces collections n’appartiennent
évidemment pas au même temps, on a le droit de se demander ce
que sont devenus ceux qui sont contemporains de ces merveilleuses
plaques. On en trouve, dans la collection de sir R. Murdoch, quelques
fragments provenant des buttes de terre qui marquent la place où
s’élevait jadis l’ancienne cité de Rey ou Rhayes, à faible distance
à l’est de Téhéran; mais quoique leur caractère indique à coup sûr
la même origine que les plaques, ces vestiges sont trop fragmentaires
pour donner une idée de la forme des vases, et surtout pour nous
fixer sur le caractère précis de la poterie d’une époque.

La question est donc restée stationnaire jusqu’au jour où,
en 1885, le Burlington Fine Arts Club ouvrit une exposition de l’art

1. Le géographe persan Yacout (1178-1229), lorsqu’il décrit la ville de Kaschani,
ajoute ces mots : « On y fabrique ces belles faïences qu’on appelle ordinairement
Kuschi. » —Voir le Dictionnaire géographique de la Perse de Jacout, par G. Barbier
de Meynard, 186E
 
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