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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 1
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Wallis, Henry: La céramique persane au XIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0088

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CÉRAMIQUE PERSANE.

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pastiches, non, le Persan est né céramiste, et il joint à ses qualités
de coloriste brillant, de peintre harmonieux doué d’une riche palette,
les ressources d’une imagination chaude et poétique. On peut rappeler
ici qu’il faut placer au premier rang des plus anciennes manifesta-
tions de l’art céramique chez les Persans, les Frises des Lions et des
Archers provenant des Palais des rois de Suse, découverts et portés
au Musée du Louvre par M. Dieulafoy. Ces œuvres sont des exemples
uniques de la céramique appliquée à la décoration architecturale
dans l’antiquité.

Si on voulait, à l’aide d’illustrations et de rapprochements, donner
les preuves de l’influence exercée par les potiers persans sur les
diverses écoles de l’Europe, il nous faudrait de longs développements
qui ne sont point du domaine d’une revue ; mais les amateurs peuvent
aisément établir la comparaison entre les spécimens de l’art céramique
chez les Persans du xme siècle, avec les plus anciennes productions
des potiers de Faënza, de Gubbio, de Diruta et de Monte-Lupo; ils
reconnaîtront à première vue de qui relèvent les céramistes italiens
du xve siècle, et où ils ont pris leurs modèles.

Dans un récent article de la Gazette, M. Darcel nous montrait les
historiens modernes de la céramique italienne peu disposés à chercher
leurs ancêtres au delà des murs de leurs cités natales; dans l’ardeur
de leur patriotisme local, chacun des écrivains nationaux combat
pour l’honneur de sa région et attribue volontiers à un de ses conci-
toyens la découverte des procédés les plus importants de son art.
L’étude des œuvres des céramistes persans doit, dès le premier pas,
éclairer les écrivains eux-mêmes et ceux qui les lisent; une fois en
possession de la technique de leur art, les aptitudes naturelles des
Italiens et leur génie pour les arts avaient la carrière ouverte. A
l’heure qu’il est, par exemple, qui oserait encore attribuer aux délia
Robbia (1400-1481), l’invention de l’émail stannifère, alors que
les potiers persans l’employaient couramment plusieurs siècles
avant eux ?

HENRY WALLIS.
 
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