Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

DOI issue:
Nr. 6
DOI article:
Guiffrey, Jules: Le sculpteur Claude Michel dit Clodion (1738 - 1814)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0525

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LE SCULPTEUR CLODION.

483

Gïodion se trouvait tout indiqué. Il est probable que ses premiers
essais dans la maison paternelle avaient de bonne heure marqué sa
vocation véritable. Aussi Lambert-Sigisbert Adam le recevait-il
dans son atelier avant qu’il eût atteint sa dix-septième année.

Yoici notre jeune apprenti sculpteur installé à Paris, se, prépa-
rant avec ardeur aux concours académiques ; à côté de lui, trois
de ses frères, destinés à devenir plus tard ses collaborateurs, tra-
vaillent dans l’atelier de leur oncle. Ils se nomment, en suivant
l’ordre des naissances, Sigisbert, Nicolas et Pierre. L’aîné a dès lors
joint au nom paternel le nom de sa mère qui rappelle sa proche
parenté avec une dynastie d’artistes renommés. Il signe Sigisbert-
Michel Adam au bas de l’acte de décès de son oncle Lambert-Sigisbert,
mort le 12 mai 1759.

Ainsi, quatre des enfants de Thomas Michel avaient montré de
précoces dispositions pour la sculpture. Mais, seul, Clodion sut
s’élever par un talent original au-dessus des artistes nombreux qui
se disputaient alors les premières places dans le monde de l’art.

Pour ne plus revenir sur des personnages secondaires, rappelons
tout de suite qu’à l’exemple de ses oncles et de son père, Sigisbert
Michel alla tenter la fortune en Allemagne. En 1761, il partit pour
Berlin. L’expérience ne lui réussit pas mieux qu’aux autres membres
de sa famille. Quand il revint, après huit années de séjour à la cour
de Frédéric, il n’était riche que de promesses ; c’était à peu près la
seule monnaie dont le roi de Prusse payât les services de ceux qu’il
appelait à sa cour. De là sans doute le dicton populaire bien connu.
En vain Sigisbert Michel adressa-t-il requêtes sur requêtes, sans
ménager les reproches les plus sanglants, à son insaisissable
débiteur; ses réclamations n’obtinrent aucun résultat. Le roi de
Prusse était de longue date habitué à de pareilles misères, et n’en
était guère ému.

Sigisbert Michel revint donc en France sans un sou vaillant. Nous
le retrouverons dans l’atelier de Clodion, dont il emprunta le nom
quand il crut celui d’Adam trop démodé et celui de Clodion plus en
faveur auprès des amateurs. Il signait, dans les derniers temps de
sa vie, Sigisbert Clodion. Nous insistons sur ces infimes particula-
rités, pour prévenir des confusions possibles si Ton rencontrait
ces noms de Sigisbert-Michel Adam ou Sigisbert Clodion, au bas
d’un acte authentique ou de quelque terre cuite dans le goût du
véritable Clodion.

Yoici donc notre jeune sculpteur, j’entends Claude Michel ou
 
Annotationen