Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 30.1903

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Koechlin, Raymond: La sculpture belge et les influences françaises aux XIIIe et XIVe siècles, [1]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24812#0014

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
8

GAZETTE DES BEAÜX-AliTS

nières années seulement, quelques-uns d’entre eux ont reconnu la
vérité, mais il semble qu'à part M. Destrée, qui, le premier, l’a
aperçue nettement1, nul ne l’ait proclamée, que nul surtout n’ait
tiré de cette observation toutes les conséquences qu’elle comportait.
Peut-être y a-t-il lieu aujourd’hui de considérer franchement cette
sculpture primitive des Pays-Bas à la lumière de l’art français et
sans doute une telle étude sera pour en singulièrement éclairer révo-
lution.

Le xue siècle, qui avait vu s’épanouir en France et en Allemagne
des écoles de sculpture d’une vitalité et d’une grandeur admirables,
ne semble pas avoir produit dans les Pays-Bas d’imagiers compa-
rables, même de loin, à ceux du Languedoc, de Chartres ou de la
Saxe. Il faut d’ailleurs distinguer les régions où l’influence de l’Al-
lemagne était toute-puissante, comme la vallée de la Meuse, de
celles où dès lors les modèles semblent plutôt venir de France.
Ces dernières, notamment la Flandre et le Brabant, paraissent avoir
été particulièrement inexpérimentées, car, pour ne citer que quelques
monuments, la porte de Samson à Sainte-Gertrude de Nivelles2, la
frise de Saint-Germain de Tirlemont3 4 *, le Baptême de la chapelle du
Saint-Sang à Bruges et les innombrables fonts baptismaux qu’expor-
taient jusqu’en France et en Angleterre les ateliers de Tournai '', sont
d’une rudesse qui touche à la barbarie; pourtant les sculptures de la
porte Mantile à la cathédrale de Tournai3 paraissent d’un art supé-
rieur, autant du moins que l’effritement de la pierre permet d’en
juger, et le double bas-relief des Miracles de saint Bavonh l’abbaye
de Saint-Bavon de Garni6 se recommande de certaines qualités vérita-

1. Voir ses Études sur la sculpture brabançonne. M. Fiérens-Gevaert a éga-
lement indiqué ces influences françaises dans sa Psychologie d’une ville, essai sur
Bruges (Paris, 1901, in-18).

2. Repr. dans Alvin, Notice sur les sculptures du xic siècle appartenant à l’église
Sainte-Gertrude à Nivelles (Bulletin de l’Académie royale des sciences, lettres et
beaux-arts de Belgique, 1850,1, p. 560). Voir aussi Destrée, La Sculpture brabançonne,
fig. 1, p. 7 du tirage à part.

3. Repr. dans Destrée, op. cit., fig. 2, p. 11.

4. Lagrange et Cloquet, op. cit., t. I, p. 97 ; —- P. Saintenoy, Prolégomènes à
l’étude des fonts baptismaux (Annales de la Soc. arch. de Bruxelles, 1891 et
1892) ; — Enlart, Manuel d’archéologie (Paris, 1902, in-8°). t. I, p. 767.

o. Repr. dans Jean Rousseau, op. cit., 2e art. (Bulletin des commissions roy.
d’art et d’archéologie de Belgique, 1874, p. 135).

6. Repr. dans van Lockeren, Histoire de l’abbaye de Saint-Bavon (pl. XXII,
et p. 73), et du même, Imagerie du portail de l’ancienne abbaye de Saint-Bavon de
Gancl (Messager des sciences de Gand, 1852, p. 113).
 
Annotationen