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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 30.1903

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Nr. 1
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Cochin, Henry: Quelques réflexions sur les Salons, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24812#0056

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QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LES SALONS

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le lendemain, et — ce qui est bien pis •— des palais par paire, qui
doivent défier les siècles. On parsème le tout, au petit bonheur, d’un
peuple de statues.

C’est dans de pareils moments que s’élève une voix officielle
pour s’écrier, sans crainte d’aucun démenti : « Ne vous figurez pas
que nous allons faire du Gabriel! »

Je plains les architectes bien plus que
je ne les accuse. J’entends leur juste récla-
mation : nous les critiquons quand ils cher-
chent des formes nouvelles, clefs de voûte
en points d’exclamation, mansardes en anses
de pot, combinaisons ingénieuses de néo-
cambodgien et de rococo allemand ; et si,
pour nous plaire, ils alignent, comme autour
du volumineux édifice qui nous contient en
ce moment, des kilomètres de colonnades
antiques, il se lève une voix gouailleuse de
gamin de Paris, pour crier : « Terminus de
Caracalla ! »

Je n’en veux pas rire pourtant, et je
n’en veux pas désespérer non plus. Nombre
d’architectes sont gens d’un rare mérite, et,
pour moi, leur exposition, très injustement
délaissée du public, est souvent la partie la
plus intéressante des Salons. Et d’abord,
c’est chez eux que je retrouve les plus belles
aquarelles qu’on voie depuis la mort de Jac-
quemart. Parmi les modèles de cet art libre

. * PAR M. I. ROUCHOMOWSKI

et rapide, ai noté les vues de Bretagne de

° (Société des Artistes français.)

M. Janin, et les études prises dans le parc

de Versailles par M. Delaporte et par M. Jaulme. Et puis, c’est ici
encore que nous pouvons rencontrer, sur les confins de l’art et de la
science, de bons, ingénieux el consciencieux archéologues. Il est à
peine besoin de dire le haut intérêt qui s’attache aux grands travaux
de M. Ghaussemiche sur l’antique citadelle d’Anxur. C’est un charme
de voir M. Nodet décrire le palais des Papes d'Avignon, M. Guilmant
ressusciter les vieux rois égyptiens; et je ne serais pas 1 ami que je
suis du xv° siècle, si je ne remerciais M. Chauvet de m avoir intro-
duit au féerique manoir d’issoigne, au A al d’Aoste.

Et voilà, je m’en aperçois, que je me laisse aller au plaisir d errer
 
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