DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Cochin, Henry: À propos de quelques tableaux impressionistes
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24814#0115
A PROPOS
DE
QUELQUES TABLEAUX IMPRESSIONNISTES1
Les belles feuilles toujours vertes,
Qui gardent les noms de mourir,
sont celles que cueillent les poètes, —- et aussi les autres disciples
des Muses, musiciens, peintres, sculpteurs. L’Art nous défend contre
l’âge et contre la mort. C’est ce que pensaient les artistes du passé et
surtout leurs grands protecteurs, ces Mécènes de la Renaissance qui
ne favorisaient souvent les artistes que pour se garder, avec eux, de
mourir et recevoir d’eux quelque reflet d’immortalité. C’était bien là
le sentiment de Corne l’ancien de Médicis; car s’il aimait toutes les
œuvres d’art, il savait pourtant attacher une estime particulière à
celles qui présentaient les plus grandes chances de durée; et c’est
ce qui fait que ce vieux sage donnait la préférence, nous dit un chro-
niqueur, aux sculptures sur les peintures et recherchait, plutôt
que les peintres, les sculpteurs. Car, encore qu’il sût bien qu’il n’est
point d’œuvre humaine exempte de mort et inattaquable à la
1. «Exposition temporaire de quelques chefs-d’œuvre de maîtres contemporains
organisée avec le concours de la Société clés Amis du Luxembourg » (avril-mai 190ï).
DE
QUELQUES TABLEAUX IMPRESSIONNISTES1
Les belles feuilles toujours vertes,
Qui gardent les noms de mourir,
sont celles que cueillent les poètes, —- et aussi les autres disciples
des Muses, musiciens, peintres, sculpteurs. L’Art nous défend contre
l’âge et contre la mort. C’est ce que pensaient les artistes du passé et
surtout leurs grands protecteurs, ces Mécènes de la Renaissance qui
ne favorisaient souvent les artistes que pour se garder, avec eux, de
mourir et recevoir d’eux quelque reflet d’immortalité. C’était bien là
le sentiment de Corne l’ancien de Médicis; car s’il aimait toutes les
œuvres d’art, il savait pourtant attacher une estime particulière à
celles qui présentaient les plus grandes chances de durée; et c’est
ce qui fait que ce vieux sage donnait la préférence, nous dit un chro-
niqueur, aux sculptures sur les peintures et recherchait, plutôt
que les peintres, les sculpteurs. Car, encore qu’il sût bien qu’il n’est
point d’œuvre humaine exempte de mort et inattaquable à la
1. «Exposition temporaire de quelques chefs-d’œuvre de maîtres contemporains
organisée avec le concours de la Société clés Amis du Luxembourg » (avril-mai 190ï).