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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 32.1904

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Marquet de Vasselot, Jean Joseph: Deux émaux de Jean Fouquet
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https://doi.org/10.11588/diglit.24814#0160

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DEUX ÉMAUX DE JEAN FOUQUET

Dans un article récent1, relatif à l’exposition des Primitifs fran-
çais, M. de Mély a émis une hypothèse nouvelle au sujet du
célèbre émail en camaïeu d’or, représentant Jean Fouquet,
que le musée du Louvre doit à la générosité de M. de Janzé. D’après
notre savant confrère, cet émail ne serait pas, comme on l’a toujours
cru, une pièce française du xve siècle, une œuvre de Jean Fouquet,
mais aurait été fabriqué en Italie, au xvie siècle.

Cette opinion, que nous ne saurions admettre, repose sur quatre
arguments principaux, qui vont être examinés successivement.

Suivant M. de Mély, ce camaïeu d’or sur émail ne pourrait pas
être attribué à Jean Fouquet, lequel mourut avant 14812, parce que
la dorure au feu n’aurait été inventée qu’en 1484, par un faïencier
de l’école des Abruzzes3. On pourrait répondre à cela que si la dorure
n’avait pas, à cette date, été encore appliquée à la céramique, il
n’en résulterait pas nécessairement qu’elle ne l’eût pas été à l’émail
sur cuivre, car le développement de ces deux arts n’est aucunement
parallèle; mais il faut suivre M. de Mély sur le terrain qu’il a choisi.
Or voici les arguments sur lesquels il s’appuie.

Un acte citéjadis par M. Cherubini mentionnerait1 deux céramistes,

1. F. de Mély, Une promenade aux Primitifs (Revue de l’art ancien et moderne,
juin 1904, p. 460 et suiv.).

2. Cf. Paul Leprieur, Jean Fouquet {Revue de l’art ancien et moderne, 1897,
t. H, quatre articles). C’est le meilleur travail d’ensemble sur Jean Fouquet.

3. Il faut signaler ici une assez singulière erreur de M. de Mély. Dans son
article (p. 460) il dit que ce procédé fut inventé par Nardo di Castelli, et renvoie
le lecteur à sa Céramique italienne, p. 134. Or, dans ce livre, M. de Mély attribue
l’invention à un compatriote de ce Nardo, nommé Antonius Lollus; on va voir
que ce dernier nom doit seul être retenu.

4. F. de Mély, La Céramique italienne. Paris, 1884, in-8°, p. 133-139, iig.p. 137.
 
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