GAZETTE DES BEAUX-ARTS
142
vaux récents sur la céramique italienne. Et il n’y a, bien entendu,
aucune conclusion à en tirer quant au camaïeu d’or de Jean
Fouquet.
Pour 1 es autres arguments de M. de Mély, nous serons beaucoup
plus bref. L’émail du Louvre, dit-il, ne saurait dater du xve siècle,
parce que son auteur y a pratiqué la technique de « l’enlevage » à
l’aiguille, et que ce procédé est caractéristique du milieu du
xvie siècle. Sans doute quelques détails de cet émail sont indiqués
JEAN FOUQUET PAR LUI-MÊME, ÉMAIL EN CAMAÏEU D’OR
(Musée du Louvre.)
par ce moyen, l’artiste ayant gratté à l’aiguille, avant la cuisson,
certains points de sa pièce, pour faire reparaître le fond d’émail noir
sur lequel l’or est posé. Mais ii ne La fait que rarement, pour obtenir
certaines lignes très nettes, dans les yeux et la bouche, notamment,
etclans quelques ombres. Or, est-ce là un procédé tellement caractéris-
tique et tellement difficile à imaginer, que l’on doive supposer qu’il
n’ait jamais été usité1 avant l’époque où son emploi devint plus
général?
i. Oa le retrouve sur certains émaux de la fin du xvesiècle ou du début du xvic,
témoin le Mariage de la Vierge de l’école de Monvaerni au Louvre (D. 202).
142
vaux récents sur la céramique italienne. Et il n’y a, bien entendu,
aucune conclusion à en tirer quant au camaïeu d’or de Jean
Fouquet.
Pour 1 es autres arguments de M. de Mély, nous serons beaucoup
plus bref. L’émail du Louvre, dit-il, ne saurait dater du xve siècle,
parce que son auteur y a pratiqué la technique de « l’enlevage » à
l’aiguille, et que ce procédé est caractéristique du milieu du
xvie siècle. Sans doute quelques détails de cet émail sont indiqués
JEAN FOUQUET PAR LUI-MÊME, ÉMAIL EN CAMAÏEU D’OR
(Musée du Louvre.)
par ce moyen, l’artiste ayant gratté à l’aiguille, avant la cuisson,
certains points de sa pièce, pour faire reparaître le fond d’émail noir
sur lequel l’or est posé. Mais ii ne La fait que rarement, pour obtenir
certaines lignes très nettes, dans les yeux et la bouche, notamment,
etclans quelques ombres. Or, est-ce là un procédé tellement caractéris-
tique et tellement difficile à imaginer, que l’on doive supposer qu’il
n’ait jamais été usité1 avant l’époque où son emploi devint plus
général?
i. Oa le retrouve sur certains émaux de la fin du xvesiècle ou du début du xvic,
témoin le Mariage de la Vierge de l’école de Monvaerni au Louvre (D. 202).