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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 32.1904

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Nr. 6
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André, Edouard: Swebach-Desfontaines, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24814#0563

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SW EBAC H-DES FONTAINE S

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gravures de même sorte dues à Carie Yernet. Ici encore, il déployait
le même zèle dans la représentation véridique de la réalité et rom-
pait avec les traditions en usage dans la représentation des chevaux
de courses ou de bataille.

En ce sens, Swebach peut prendre rang parmi les artistes qui
inclinèrent vers une rénovation de l’art, rénovation aussi éloignée
de la conception traditionnelle d’arrangement et d’ennoblissement
de la nature que d’une reproduction pure et simple de la vie ordinaire.

Quand Swebach mourut, à cinquante-quatre ans, le 10 décembre
1823, il venait de donner le coup de pinceau final à une dernière
Marche d'équipages militaires et à une Foire de village, où la légè-
reté et la transparence de son coloris, la délicatesse et la fermeté de
sa touche s’affirmaient plus que jamais. Il laissait une foule de
croquis, de dessins, d’études de plein air et d’essais de portraits
hippiques. Selon toute vraisemblance, il projetait de donner une
suite à Y Encyclopédie pittoresque, parue en 1806 C

Bien d’autres projets étaient conçus par son esprit jamais las.
Après avoir pris conseil de Carie Yernet pour aborder de vastes
compositions sur les fastes de la Grande Armée, il rêvait à quelque
toile de proportions colossales. Ces victoires qu’il avait dessinées
pour les Campagnes des Français, il méditait de les fixer par son
pinceau. La Bataille de Rivoli, la belle page d’histoire que nous lui
devons, l’autorisait-elle à former des desseins aussi ambitieux?...

Pourtant, Swebach-Desfontaines continuera de survivre comme un
artiste qui — sans appartenir à la famille des maîtres -— manifesta
une adresse incomparable dans ses pochades militaires et une intel-
ligence merveilleuse dans les études de paysages. Mieux que tout
autre de ses contemporains, il indique le caractère transitoire de la
peinture de la Révolution et de l'Empire. Spirituel et habile, colo-
riste avisé encore que de tonalité un peu dure, il ne lui a manqué
que de savoir élargir sa manière et déposséder l’art d’édifier d’amples
fragments d’histoire militaire pour se révéler émule de Carie Yernet
dans la peinture de batailles.

ÉDOUARD ANDRÉ 1

1. Encyclopédie pittoresque ou Suite cle compositions, caprices et études gravées
au trait par Swebach, dit Fontaines. Batailles, marches, campements, cantines,
chasses, scènes rurales et familières, costumes militaires autres, chevaux dans toutes
les pauses avec leurs différents harnois ; toutes ces choses représentées pittoresque-
ment rendent cette collection ci la fois utile aux artistes et amusante pour les amateurs.
A Paris, s. d. (1806), chez l’auteur, 13, rue Notre-Dame de Nazareth. 4 vol. in-4°,
384 planches gravées au trait ou en manière de crayon.
 
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