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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 32.1904

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Nr. 6
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Nolhac, Pierre de: Lady Dilke
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https://doi.org/10.11588/diglit.24814#0573

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LADY DILKE

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Les Coustou (1901). Ces derniers articles sont des chapitres du grand
ouvrage qu’elle préparait depuis fort longtemps.

Lady Dilke a couronné sa carrière littéraire par ce beau travail,
sur notre art du xvme siècle, qui suffirait à sauver son nom de l’oubli.
On en vit paraître chez Bell, avec régularité, les quatre volumes
intitulés : French Painters of the XVUIth Century (L899); Frencli
Architecls and Sculptors of the XVIIIth Century (1900); French
Décoration and Furniture in the XVIIIth Century (1901); French
Engravers and Draughtsmen of the XVIIIth Century (1902). A ces
études se rattache la préface que hauteur donna l’année dernière
au livre de M. Emile Molinier sur la collection Wallace. Elle médi-
tait en ces derniers temps un travail semblable sur le xvne siècle,
et une partie des matériaux étaient déjà réunis entre ses mains.

L’ouvrage, d’un plan si vaste et d’une exécution si difficile, adonné
prise à de nombreuses critiques de détail et l’on ne saurait en être
surpris. Mais l’accumulation des renseignements en fait un précieux
instrument de travail. Il a été question d’en publier une traduction
française; peut-être vaudra-t-il mieux qu’un érudit français essaie de
refaire ce qu’une étrangère n’a pas hésité à entreprendre. Mais, si
ce travail est jamais exécuté, il pourra demeurer dans ses grandes
lignes conforme au plan conçu par Lady Dilke, et il lui restera le
mérite d’avoir été le premier historien qui ait embrassé dans son
ensemble une des plus brillantes époques de l’art français.

Le meilleur hommage à rendre à Lady Dilke nous a semblé
rénumération des œuvres qui jalonnent sa laborieuse vie d’écrivain.
Ceux qui ont eu l’honneur de l’approcher n’oublieront pas le charme
de son accueil, sa bonté sincère et la sûreté de son amitié. Elle était
la digne compagne d’un homme éminent dans les choses de la poli-
tique et ouvert à toutes celles de l’intelligence. Mais cette artiste,
qu’on aurait crue absorbée par l’étude et le culte de la beauté, avait
fait une part de plus en plus grande à la vie civique et à l’action
sociale. Elle se consacrait activement, en ces dernières années, à
l’amélioration du sort des femmes et des enfants dans les classes
ouvrières. Elle a contribué par sa propagande à l’organisation des
syndicats féminins de l’Angleterre, et au mouvement qui a amené
la création des inspectrices pour les usines et ateliers où travail-
lent les femmes. Ces détails ajoutent aux regrets dont nous entou-
rons aujourd’hui l’aimable figure littéraire qui disparaît.

PIERRE DE NOLIIAC
 
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