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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 10.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.6814#0034
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LE GllSLOl

Depuis le 25 Janvier les Bureaux du
Grelot sont transférés au n° 81 de la
rue Neuve-des'Petits-Champs.

PRIME GRATUITE

Toute personne de la pro-rioce qui s'abonne à
un des journaux ci-après, par l'entremise de M.
Madrk, directeur-gérant du Grelot, 81, rue Neuve-
des-Petits-Champs, à Paris, a droit à un abonne-
ment gratuit au journal le GRELOT, savoir :

Pour an abonnement d'un an : 6 mois an Grelot.
— — de six moi» ; 3 mol» —

_ — de troi» — : 1 mot» 1/2 —

L'abonnement à plusieurs journaux doublera,
triplera la durée de renvoi gratuit du GRELCT.

un an six mois 3 mois

Charivari.............. 80

Civilisation........... 48

Constitutionnel....... 64

DÉFENSE............... 39

Dix-Neuvième Siècle. . 62

Droit.................. 64

Evénement............. 64

Estafette............. 48

Figaro................. 78

Français............... 58

France................. 48

Gazettr de France ... 66

Gaulois................ 64

Gaz. des Tribunaux.. 72

Globe.................. 68

Gil Blas.............. 60

johrnal des débats . . 80

Illustration........... 36

Illust. LondonNews. 45

Liberté................ 48

Justice................ 54

Marseillaise.......... 36

Moniteur universel .. 60

Monde................. 45

Monde illustré....... 24

Parlement............ 60

Paris-Journal......... 48

Patrie................. 64

Pats................... 64

Presse................. 64

Rappel................ 54

République française. 64

Revue des Dkux-Mond. 56

Siècle.................. 64

Soir.................... 54

Télégraphe........... 48

Temps.................. 68

Times, de Londres..... 140

Onivers................ 55

Union.................. 68

Voltaire............... 60

Les prix qui précèdent sont, bien entendu, les
prix fixés par les administration» de chacun de ces
journaux. ^^^^

Pris par l'entremise du Grelot, les abonnements
à tous les autres journaux de Paris donnent éga-
lement droit à la Prime pendant un temps plus ou
moins long.

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Le lias de I. Seîgnobos

Un monsieur qui a eu bièn de l'agrément,
cette semaine, c'est le nommé Seignobos.

Nom étrange, rilais moins étrange que
celui qui le porte !

Jugez-en.

L'infortuné Seignobos perl, il y a quelque
temps, un procès.

Ça peut arriver â tout le monde, n'est-ce
pas?

Mais Seignobos a de la raficune,

Seignobos ne se contenté pas des vingt-
quatre heures que tout plaideur a pour mau-
dire ses juges,

Seignobos retient avec soin le nom de celui
qui présidait à ce jugement inique,

C'est un certain M. CI3$pier.

(Encore un fichu nom !)

Il se promet à part M de lui rendre un
petit chien de sa chienne} quand l'occasion
sera venue ;

L'occasion vient avec le nouveau change-
ment de ministère;

Seignobos se précipite sur elle, s'empoigne
par le peu de cheveux qui lui restent et la
supplié 4q (îégoSïmer le susdit Clappier de
son siège.

L'occasion, qi)i est bonne fille, déclare à
M. Seignobos qiiVlle n'a rien a lui refuser,

El voilà M . Clappier ad patres.

De plus, pour que M. Clappier n'ignore pas
d'où lui vi'snt la sorte, M. Seignobos se hâte
de lui expédier urre missive des plus comi-
ques et qui peut se résumer en ces termes :

« Monsieur,

« Vous vous êtes conduit comme un mufle
en me faisant perdre mon procès, ou, du
moins, en m'empéchant de le gagner.

Ce sont de ces procédés qu'on n'oublie pas.

Je ne l'ai pas oublié, et, profitant de l'in-
fluence que je possède sur M. Cazot, — nous
avons fait ensemble plus de mille parties de
bézigue, — j'ai obtenu du garde des sceaux

qu'il vous remerciât de vos services en s'en
privant à l'avenir.

Donc, c'est à moi,

A moi seul,

L'unique,

L'étonnant Seignobos,
Que vous devez ce dégommage,
Avec lequel j'ai l'honneur d'être,
Votre tout dévoué,

[Seignobos. »

***

A la lecture de ce poulet, le pauvre M. Clap-
pier est tombé à la renverse.
Ce qui se comprend.
Puis la trouvant mauvaise,

— Ce qui se comprend encore,

Il est allé se jeter dans les bras d'un de ses
amis,

Et lui a raconté la petite canaillerie de Sei-
gnobos.

L'ami a porté la chose à la tribune,
Et, deux qui se sont trouvés embêtés,

— Comme disent les Belges —
C'est d'abord le vindicatif Seignobos,
Puis l'innocent M. Cazot.

Car enfin le malheureux garde des sceaux
ne savait trop que répondre.

Il a répondu, cependant,

Parce qu'il faut toujours répondre quel-
que chose.

Mais malgré sa réplique, Seignobos qui est,
paraît-il, moins méchant qu'il ne le semble-
rait à lire sa correspondance, Seignobos,
dis-je, a passé un fichu quart-d'heure I

***

Le Grelot ne pouvait passer sans la signaler
cette fantaisie humoristique et, tout en ren-
dant justice à la bonne foi évidemment sur-
prise de M. Cazot, il lui est impossible fe ne
pas demander :

— Qui irompe-t-on ici?

En tout état de cause, M. Seignobos aous
l'a baillée belle I

De deux choses l'une :

Ou sa lettre n'était qu'une plaisanterie,

Et elle est médiocre,

Ou Seignobos s'est vengé,

Et alors jê ne vois guère que le visage de
mon spirituel confrère Cochinat qui soit plus
noir que son âme.

***

C'est égal 1

Voilà encore bien du temps dépensé en
pure perte et des paroles gaspillées !

Après cela, nos honorables sont coutumiers
du l'ait :

Une séance de perdue '

Bah !

Dans le nombre !...

ça ne sera pas remarqué !

Nicolas FLAMMECHE.

ZIGZAGS

l.E COMBLE DE LA ROSSERIE.

Comme dit Mes Bottes, en cet élégant lan-
gage naturaliste, à la mode du jour, qui est à
la langue de Racine ce que le guano est à l'am-
broisie :

— Il y a vraiment des gens mu fa 1

Tels sont tous ceux, — fort nombreux à dire

vrai, — qui bêchent le discours de M. de

Freycinet,

Discours que la Paix, le Soir, le National,
et autres journaux, amis de tous les ministères
passés, présents et futurs, s'accordent à trou-
ver sublime, avec une touchanle unanimité.

PréVen'dre que les arguments du président
du Conseil sont moins forts que les Rizarelli,

Sa dialectique moins adroite que Carver,
certes pour en arriver à ce degré d'impudence,
il faut être doué d'un toupet plus colossal que
celui de Girard ainé,

Et d'une mauvaise foi égale à celle de toutes
les limaces de sacristie de France et de Na-
varre.

LE MINISTÈRE EST PAVÉ DE BONNES INTEN-
TIONS.

Car,

Toute personne honnête,

Douée de bon sens,

Que n'aveugle pas la passion,

El que ne corrompt pas la lecture de feuilles
malsaines comme la Justice, le Rappel, le Ré-
veil Social, la Lanterne et le Mot d'Ordre,

Conviendra tout d'abord que si M. de Frey-
cinet a renvoyé l'amnistie à des calendes, dont
la nationalité est encore un problème,

Mais qui ne sauront figurer sur le calendrier,
tant qu'il y aura un mètre cube de terre à en-

lever pour compléter notre réseau de canaux,
Et vingt-cinq centimètres de rails à poser,
C'est uniquement dans le louable but de
rapatrier tous les condamnés de la Commune
d'une façon absolument égalitaire...
Chacun aura son bateau...
Son chemin de fer,
Son canal,

Et alors, il faudra voir comme le rapa-
triement s'opérera avec une rapidité phéno-
ménale...

Tandis qu'aujourd'hui, on vous aurait de ces
énervantes lenteurs...

UNE IDÉE PAR SEMAINE.

L'affaire Seignobos me suggère une petite
idée.

Je la crois appelée à peu faire son chemin,
mais ne puis, néanmoins, résister au plaisir
de vous la communiquer, g

C'est tout simplement dxrTruc,

Canaille comme Robert Macaire ou un mou-
chard badingredin,

Mais infaillible comme le Pape et les pilules,
— chut, pas de réclame!

Truc qui, aux prochaines élections, doit faire
triompher subitement le parti socialiste.

IMMORAUX FAUX-NEZ MORAUX.

Pour cela, il importe tout d'abord que les
élections se fassent durant le Carnaval de

1881,

Et que tous les candidats socialistes con-
sentent à mettre, à leurs convictions, le faux-
nez qui plaît le plus aux électeurs de l'arron-
dissement dans lequel ils se présentent.

Louis Blanc se présentera à Poitiers comme
ultramoalain,

Madier-de-Montjau, à Rouen, comme pro-
tectionniste,

Littré, Sigismond Lacroix, Turigny et Viette,
dans le Morbihan, comme jésuites,

Clémenceau. à Condom, comme brigadier
renforcé...,

Etc., etc.

OU, SANS BATTERIE, L'ON DÉMASQUE SES
BATTERIES.

Tous passeront, naturellement, comme au-
tant de lettres à la poste.

Une lofe élus, ils s'empresseront de se réu-
nir pour la première fois le mercredi des cen-
drés,

Et là, déclarant la descente de la Courtille
bien ef dûment terminée,

Remiseront leurs faux-nez,

Et s'assoieront sur leurs professions de foi
réactionnaires avec autaat de sans-gêne que
Baragnon, Gavardie, Target et tutti qftaxti,
déchirèrent leurs déclarations républicaines à
l'Assemblée élue dans un jour de malheur...

LE tour est JOUÉ et LES électeurs AUSSI.

Les électeurs,

Tout d'abord plongés dans un étonnement,
que nul ne nous contestera le droit de quali-
fier de pharamineux,

Se mettront ensuite à pousser des hurle-
ments qu'on nous permettra, j'espère, de
comparer à ceux que ne poussent pas les ba-
leines.

Vaines clameurs !

Les bons députés s'en soucieront comme
Maxime Ducamp du premier communard
qu'il a dénoncé.

Elus pour quatre ans, nos Socialistes légi-
féreront tout a leur aise,

Sans que toutes les protestations et péti-
tions du monde puissent les faire sourciller et
leur donner un seul instant l'envie de quitter
leur siège.

MORALITÉ.

Et il ne s'en trouvera pas moins plusieurs
millions d'imbéciles pour nous affirmer que
cette fumisterie sera, au fond, infiniment plus
morale que le mandat impératif !

LE FOUR DE SARDOU.

Le victorieux Victorien vient de recevoir
une de ces piles mémorables dont, jusqu'ici,
les généraux de l'empire, cher à son cœur,
semblaient avoir le privilège.

Son Daniel Rochat a été outrageusement
sifflé.

Et c'est justice 1

Jugez-en.

Toute la pièce consiste en ceci :

Une jeune Anglaise s'est passionnée pour
un libre-penseur, en l'entendant exprimer ses
idées dans un discours qu'il prononce au
centenaire de Voltaire.

Mais, — admirez comme ceci est vraisem-
blable et bien combiné, — elle ignore qu'il est
libre penseur, et ne l'apprend que lorsqu'elle
l'a épousé la mairie.

Elle refuse d'être sa femme s'il ne laeuit au
temple.

Là-dessus, pendant quatre actes :
Il ira, il n'ira pas.

Une seule solution rationnelle était passible :
le divorce.

Le public l'a si bien compris qu'il a immé-
diatement fait divorcer Sardou avec la veine
habituelle de succès à laquelle il était si étroi-
tement uni.

Et sortant de là, plus d'un spectateur mur-
murait ;

Après Rabagàs
Hélas !
Mais après Rochat
Holà 1

LA DIVA DE LA FIN ou LA FIN DE LA DIVA.

Puisque nous sommes au théâtre, causons
un peu de la Patti,
Ou plutôt, non, n'en disons rien,

Car elle ne nous est nullement sympathique,
cette Italienne vieillie qui refusa de chanter au
bénéfice des blessés français.

Et avait juré de ne jamais paraître sur une
scène française, tant que notre patrie serait
en République.

Il nous est fort indifférent de voir cette étoile,
à son déclin, venir mendier aujourd'hui les
applaudissements du public qu'elle narguait
naguère :

D'elle,

Du marquis de Caux
Et du beau Nicolas
Ah 1 Ah 1 Ah 1

Nous nous soucions comme une pomme d'un
poissOB.

Et, puisque tout en France doit finir par des
jeux de mots, même à-propes de chansons,

Nous dirons que nous n'éprouvons qu'un
seul sentiment pour la Patti :
L'apathie.

Gringoire.

GAZETTE DE MONTRETOUT

L'huile de foie de morue.

Sacré nom de Dieu! il faudrait pourtant en
finir une bonne fois avec cette horripilante
question de l'amnistie générale.

Puisqu'on doit en venir là un jour ou l'autre,
pourquoi pas plutôt aujourd'hui que demain?

M. de Freycinet me fait l'effet d'un enfant
qui se sauverait devant sa maman voulant lui
faire avaler une cuillerée d'huile de foie de
morue.

— Ouvre la bouche et ferme les yeux.

— Non, c'est trop écœurant 1 je ne veux pas
moi, nal

— Mais pourquoi, c'est pour ton bien...

— Zutl

— Allons, sois gentil, un peu de courage.
Tu auras un gros morceau de sucre après..,
pour l'ôter le mauvais goût.

— Donne le sucre d'abord.

— Voici le plus gros du sucrier.
L'enfant prend le sucre et le croque en

fuyant.

— Charles I Charles ! crie la mère, ce n'est
pas honnête ce que tu fais là... Tu m'avais
promis...

— Des nèfles 1

— Mauvais sujet I je te repincerai... et dussè-
je te l'insinuer sous forme de lavement, tu la
prendras, ton huile de foie de morue 1

Si vous êtes bien sages...

Le ministère recommence l'éternelle ritour-
nelle de tous les gouvernements présents,
passés... et futurs :

— Si vous êtes bien sages, dit-il aux députés,
nous serons peut-être un jour ou l'autre fran-
chement libéraux.

Mille pétards I est-ce que nous ne le sommes
pas sages depuis dix ans que nous attendons
le messie prédit par le prophète Gambetta :
un ministère qui gouverne pour la France en-
tière et non pour la classe moyenne ; un mi-
nistère qui s'appuie sur la véritable démo-
cratie; un ministère qui laisse les trembleurs
trembler, et les hurleurs hurler.

— La France n'est pas mûre à l'amnistie,
nous dites-vous.

Qu'en savez-vous? Est-ce que vous repré-
sentez la France, vous autres entrelardés?

Si Pôït attend que la France mûrissse trop,
elle sera blette.

Ah voilà 1 Vous avez peur de Rochefort I

Vous l'avez avoué.

Cet adversaire redoutable voua donne la
chair de poule.

Et l'idée qu'il pourrait rentrer en France,
être réélu député, recouvrer sa popularité,
fiche la diarrhée à Gambetta.

La vérité, la voiôti on attend que Rochefort
soit mort pour procHtmer l'amnistie générale 1

L'a-é-ou-u t

Le Petit Parùimi. annoncé que le ministère
aurait dontté à Bazaine un sauf-conduit pour
venir à Pari*.

Nul communiqué n'étant venu démentir cette
nouvelle, noùfe lui donnons un brevet de véra-
cité s. g. dj/Uj»^^^S^^~3^ïïSSjilËT*

Qu'est, venu faire à Paris nttasïre «dlèguc
du maréchal de Mac-Manon ?

Donner des conseils au prince Napwéon, sans
doute.

A Don Cézar de Bazaine, le traître *e Mete,

avoir donné un sauf-conduit 1 Non, je ne le
crois pas... Il est impossible que le gouver-
nement opportuniste dont nous jouissons ait
oublié la proclamation par laquelle Gambetta
fit connaître, le lor novembre 1870, le forfait
atroce qui nous donna le coup du lapin :

... « Le Maréchal Bazaine a trahi, il s'est fait
l'agent de l'homme de Sédan, le complice de
l'envahisseur ; et, au mépris de l'armée dont
il avait la garde, il a livré, sans même essayer
un suprême effort, plus de cent vingt mille
combattants, vingt mille blessés, ses fusils,
ses canons, ses drapeaux et la plus forte cita-
delle |Lb la France, Metz, vierge, jusqu'à lui,
des "Souillures de l'étranger... Un tel crime est
au-dfealBUs même des châtiments de la jus-
ticelv... »

>^jï£e monstre dont le nom est cloué au pilori
op l'histoire cet infâme qui a parodié le mot
d'Henri IV :

Paris mut bien une Meta,

n'a certainement pas eu le front de quitter
cette Espagne où don Carlos lui-même n'a pas
voulu de ses services, pour venir promener sa
honte sur les boulevards.
Noue souhaitons, dans l'intérêt du gouver-
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