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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 10.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.6814#0104
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10m. ANNEE. — N° 481

PARIS ET DEPARTEMENTS : 15 CENTIMES LE. NUMERO

Ti Juin 1880.

RÉDACTION

81, r. Kewe-des-Petits-Champt
PARIS

ABONNEMENTS

Htm ET DÉPARTEM ENTS

Du an....... 8 fr. >

Six mois..... 4 »

Trois mois... 2 »

ADRESSER

Lettres et Mandats à M. Madbe

directeur-gérant
81, r. Neuve-des-Petits-Champs

ADMINISTRATION

81, r. Ncuve-des-Petits-Champs

PARIS

ABONNEMENTS

PAYS DE L'UNION POSTA LE

Un an....... f O fr. »

Six mois..... 5 »

Trois mois... 2 ftO

ANNONCES

Au bureau du Journal
et chez

M. Baudouin, 9, pl. de la Bourse

Une Enquête S. ï. P.

Ah ! ça, voyons, où sommes-nous ?

Dans" quel temps et sous quel régime vi-
vons-nous?

Sommes-nous des gens a peu près civilisés,
ou faut-il féliciter les Canaques de leur supé-
riorité sur nous?

Je serais tenté de me ranger à ce dernier
parti en lisant le compte-rendu du procès
Estoret.

— Pardon, — de moi sieur Estoret.

Ce n'est cependant pas ce dernier gredin
qui me semble mériter le plus la vindicte
publique.

Non.

D'ailleurs, la société est à tout jamais dé-
barrassée de ce sinistre misérable, dont les
connaissances agricoles vont être à môme de
s'exercer sous l ombrage des cocotiers de la
Nouvelle-Calédonie.

Mais il y a derrière lui, un état de choses
monstrueux qu'il importe de faire cesser au
plus tôt et dont l'existence seule est une
honte pour notre pays.

Comment, il peut se passer des choses pa-
reilles en France l

Gomment, un sauvage peut torturer, bâ-
touner, rosser de coups et finalement faire
disparaître un malheureux être privé de rai-
son sans que personne s'en aperçoive, sans
que pas une voix ne s'élève en faveur de la
victime pendant sa vie, ne le réclame après
sa mort l

Ah ! ça, mais, qu'est-ce que cela veut dire?
et quelle administration de bandits comblons-
nous des faveurs du budget et de l'argent des
contribuables ?

Qu'est-ce-que ce M. Labitte, directeurdela
maison où s'est passé ce crime horrible, diri-
geait donc?

Et au-dessus de ce directeur, qui donc sur-
veillait les agissements de pareils fonction-
naires?

Personne assurément !

Est-ce possible ?

Mais c'est à faire frémir, alors !

Car enfin, qui de nous n'est pas exposé
quelque jour à cet horrible malheur de perdre
la raison ?

On l'envoie à l'asile de Clermont,

Où. dirige un autre sieur Labitte,

Ou peut se retrouver un autre Estoret,

Et alors, en avant les douches, les coups de
bâton, les violences de toutes sortes et la pen-
daison pour terminer la série l

***

Je disais tout à l'heure : un autre sieur La-
bitte.

Car il paraitque cet homme si occupé de ses
affaires personnelles, qu'il n'avait pas le temps
de s'inquiéter de ses pensionnaires, il paraît,
dis-je, que ce surprenant directeur a donné sa
démission.

Démission qui, naturellement, a été accep-
tée avec enthousiasme.

Mais ici se place un comble :

Le doux Labitte ne s'est-il pas avisé de
proposer comme son successeur

Devinez qui ?

Son fils ! î l

De cette façon, la braise du budget ne sor-
tait pas de la famille.

C'était assez roublard, comme on le voit.

M. Labitte fils a été boulé avec tous les
honneurs possibles, et quant à un troisième
Labitte, — ces Labitte n en finissent plus ! —
celui-ci, médecin en chef et frère du directeur,
on l'a invité à aller faire ses visites ailleurs.

Bon coup de balai, n'est-ce pas ?

Mais cela n'est pas suffisant.

Plusieurs de nos confrères ont réclamé une
enquête sur toutes ces infamies :

Le Grelot veut joindre son tintement à leur
voix. Oui, il faut une enquête.

L'humanité, la charité, la morale publique
et l'honneur de nos gouvernants l'exigent.

Et il la faut raide;

D ne s'agit pas d'envoyer où besoin sera
trois ou quatre messieurs cravatés de blanc,
qui s asseoient avec dignité à la table des
gens qu'ils auront mission de surveiller et qui,
entrela poire et le fromage, leur disent avec
une noble insouciance :

— A propos... comment ça va-t-il chez

— Mais, pas mal... et chez vous?

— Ça boulotte... voilà de rude camem-
bert!

— N'est-ce pas?

— Exquisl... alors vous êtes content de
votre petit établissement?

— Mais oui.

— Rien de nouveau ?

— Pas grand chose.

— Bon. Comptez que notre rapport sera
excellent... comme votre café.

Et la farce est jouée.
Non!

Il faut charger de nettoyer ce linge sale des
gaillards honnêtes, solides et qui n'auront pas
froid aux yeux.

Je pense même qu'une vigoureuse interpel-
lation à la Chambre...

Mais ces messieurs sont si occupés !...

Nicolas Flammèche.

ZIG-ZAGS

mais cb qub jb NE comprends guère...

(air connu)

Au risque de passer pour un imbécile, —
ce qui m'est déjà souvent arrivé, — j'avoue ne
nullement comprendre Futilité de là candida-
ture municipale Trinquet.

Blanqui passe encore.

La discussion de la validité de son élection
à la Chambre ramenait inévitablement celle
de l'amnistie.

Là était la seule utilité de cette protesta-
tion, mais au moins était-elle indéniable et
sérieuse.

Avec Trinquet, rien de pareil.

Le conseil d'Etat cassera l'élection de ce
conseiller municipal comme il a fait de celle
d'ITumberl.

Et ce, sans discussion,

Sans débats publics,

Presque sans publicité.

Il y aura dans les archives de l'Etat un dos-
sier de plus,

Au pavillon de Flore un conseiller radical
de moins et ce sera tout.

la « jk-nh-sais-combien-ikmb » aux
roséolards.

Ceci posé, je me sens on ne peut plus à l'aise
pour dire aux bravos républicains roséolards,
qui font de celte maladresse un argument con-
tre l'amnistie, qu'ils raisonnent comme la
pantoufle d'un cul-de-jatte.

Pendant très longtemps, ils ont subordonné
leur opinion sur cette question, — comme sur
beaucoup d'autres, — à celle du gouverne-
ment ;

Imitant en cela ces jeunes filles bien sages
qui, lorsqu'un jeune nomme leur demande :
M'aimez-vous ?

Répondent en baissant les yeux :

— Je ne sais pas, je demanderai à maman.
Hier, le gouvernement, après s'être bien

fait tirer l'oreille, ayant compris que nul des
déportés, une fois de retour en France ne son-
gerait à lui tirer les oreilles, ces bons roséo-
lards avaient fini par se rallier à une mesure
que, — à défaut de la plus élémentaire habileté
politique, — la plus vulgaire humanité aurait
dû depuis longtemps leur prescrire.

Mais aujourd'hui, voici que, de nouveau, ils
hésitent à ne pas hésiter.

Ils ne veulent pas, disent-ils, avoir l'air
d'obéir aux sommations du radicalisme.

LA vérité nue.

Mettons en caleçon de bain le raisonne-
ment qui se drape dans tous ces grands mots
à la Prud'homme.

Voici ce qu'il en reste :

— 2,300 électeurs, après des milliers d'au-
tres, ont affirmé qu'ils sont partisans de l'am-
nistie.

Leur vote n'a pas, il ne peut avoir d'autre
but.

C'est une manifestation de leur opinion,
dépourvue de toute sanction et aussi plato-
nique que le furent jamais,— et pour cause,
— toutes les amours de certain chroniqueur
boulevardier.

Et c'est à cause de cela, bons roséolards,
que vous changez d'opinion ?

Vous étiez amnistieurs parce que le gouver-
nement l'est.

Mais du moment où vous vous apercevez
que les électeurs le sont aussi, vous ne voulez
plus l'être...

Mes compliments l

le cas du grand grant.

Ce n'est pas sans un certain étonnement
que je vois les journaux républicains de toute
nuance entonner d'interminables cantilènes
d'allégresse, parce que la candidature du peu
sympathique Graut perd chaque jour du ter-
rain aux Etats-Unis.

Pour ma part, il me semble assez naturel
que la Convention préparatoire de Chicago ait
choisi une grive inconnue au lieu de ce vilain
merle,

Par la raison toute simple que ledit vilain
merle est inéligible aujourd'hui,

Grâce à un article de la Constitution qui
interdit à un même personnage d'exercer la
présidence pendant plus de huit ans.

S'extasier sur ce qu'un grand peuple hésile
à violer sa constitution, me paraît aussi gro-
tesque que le serait un supérieur de con-
grégation non-autorisée dansant la Gachucha
en pleine rue, en réjouissance de ce qu'aucuu
des frocards de sa secte n'aurait été arrêté
dans le courant de la semaine pour certains
de ces faits que les moins bégueules des Rabe-
laisiens ne peuvent s'empêcher de trouver
profondément immoraux.

une illusion perdue

La fureur du luxe nous possède non-seule-
ment au matériel, mais au spirituel.

Semblables à ces gens qui jouissent abon-
damment du superflu, mais manquent du né-
cessaire,

Nous avons une société protectrice des en-
fants,
Des animaux,

Nous en aurons bientôt des plantes,

Et nous manquons des plus nécessaires :
celles des hommes.

L'affaire Esloret est là pour le prouver,

Et démontrer à quel point mentent les bel-
les phrases sur le docteur Pinel.

A les entendre, depuis ce célèbre méde-
cin philanthrope, les fous sont traités avec
une douceur inouïe,

On a pour eux les plus délicates attentions,

Et réellement, ils filent, — avec un peu de
douches dans la trame, — des jours tissus
d'or et de soie.

On sait ce qu'il en est.

Les malheureux aliénés, et ceux que leur
famille arrive à faire passer comme tels, sont
soignés à grand renfort de taloches.

La tisane de nerf de bœuf et l'infusion de
coups de triques font partie de leur thérapeu-
tique quotidienne...

Et quand ils ne peuvent supporter cette mé-
dication énergique, on leur fait prendre un
bon bouillon de onze heures, et à midi, on va
tranquillement utiliser les matières phospho-
rées et azotées de leurs tissus cellulaires à
l'amendement des champs de pommes de
terre.

Bref, c'est à tel point que lorsqu'un avocat
dit à son client, accusé d'un crime atroce :

— Si vous voulez, je plaiderai l'aliénation
mentale,

L'autre s'empresse de s'écrier :

— Fichtre non ! J'aime mieux le bagne. Au
moins de là, quelquefois on en revient l

Gringoire.

COUPS D'ÉPINGLES

a En présence de l'attitude de la
Chambre, M. O'Donnell renonce
à la parole, et quitte la salle au
millieu des rires qui se prolongent
sur tous les bancs. »

(Dépèche de Londres, 18 juin).

Quel beau four a fait O'Donnell
Devant la Chambres des Communes I
Ce sera traditionnel :
Quel beau four a fait O'Domnell I
Popaul anglais, type éternel
Des naïvetés peu communes,
Quel beau four a fait O'Donnell
Devant la Chambre des Communes !

Nos cléricaux l'avaient requis
Contre l'ambassadeur de France;
Pour une guerre de mâquis
Nos cléricaux l'avaient requis
Forts du droit que leur ont acqujs
Leur rage et notre indifférence,
Nos cléricaux l'avaient requis
Contre l'ambassadeur de France.

Sir O'Donnell s'en est allé
En remportant sa calomnie ;
Raillé de tous, hué, sifflé,
Sir O'Donnol s'en est allé.
A toi, Popaul ! Beau sang-môlé,
Cette affaire n'est pas finie :
Sir O'Donnell s'en est allé
En remportant sa calomnie.

Victor Paquet.

BLAGUES ET GNONS

Pour lutter contre les progrès de l'esprit
moderne, les royalistes en sont réduits à em-
ployer des expédients comme celui de la caisse
noire :

i Je ne les vois pas blancs 1

***

Un monsieur fort connu vient d'être arrêté
dans le bois de Vincennes pour attentai à la
pudeur sur la personne d'un artilleur.

Circonstance aggravante, ce monsieur, avant
de commettre ce délit, avait déjà donné d'in-
nombrables leçons de piano.

***

M. Ferry s'est rallié à l'amnistie.
Et ce, uniquement parce qu'on l'avait cruel-
lement raillé à ce sujet!

***

On a augmenté de 40,000 francs la sub-
vention de l'Odéon.

C'est M. Duquesnel qui va regretter de n'être
plus directeur de cette scène lointaine.

Cette augmentation lui eût permis chaque
année de jouer cinq actes de plus de son ami
Porto-Riche.

***

Un crédit de 20,000 francs a été ouvert au
budget des Beaux-Arts en faveur du concert
Besseliôvre.

Bravo! Etant donné le système de compen-
sations actuellement si fort à la mort, nous
attendons maintenant que le Figaro entame
une campagne pour faire subventionner Ma-
billc.

***

La question du nihilisme resle toujours
pendante.

Il en sera ainsi tant qu'on s'obstinera à la
traiter uniquement par des pendus.

***

La semaine dernière, a eu lieu, à l'église
Saint-Augustin, une messe anniversaire du
débarquement de l'archiduc Maximilien au
Mexique.

Une messe anniversaire de la naissance de
la vins grandi pensée du règne, quoi.

Ces badingredins ne manquent pas une
occasion de faire une sottise.

Un de ces jours, nous verrons mochieu
Rouher illuminer pour l'anniversaire de
Queretaro.

***

Depuis son arrestation, Foulloy est très
abattu. Il regrette énormément son crime, qui,
dit-il, fait le déshonneur de sa famille.

Entre nous, je crois que ses regrets sont
surtout causés par la crainte du châtiment qui
attend le criminel.

Il n'y a guère que Jean Hiroux qui ait
surtout été ennuyé d'être guillotiné parce que
cela devait lui faire ensuite un tort énorme
dans le quartier.

***

Un comble, d'actualité, en temps de dis-
cussion de budget :
— Mettre un impôt sur les impôts.
Dam ! on en a mis sur tout !

***

Dans la Marne, une femme de 74 ans a
été assassinée après avoir été violée.

Soixante-quatorze ans I

L'auteur de ce forfait ne peut pas être traité
de lâche I II a au contraire, en cette circons-
tance, fait preuve d'un courage dont peu
seraient capables.

***

La Belgique vient de nous donner un bon
exemple à suivre en supprimant le charge
d'affaires qu'elle entretenait auprès du pape.

Chargé?.....

! ! I!.....

buridan.

GAZETTE DE M0NTRET0UT

La Caisse noire

J'ai ri comme une petite baleine en lisant le
fameux, l'unique, l'incomparable, l'insurmon-
table article du fameux, de l'unique, de l'in-
comparable, de l'insurmontable Francis Ma-
guard.

Du haut des cieux, sa demeure dernière,
Villemessant doit être mécontent.

Le Figaro, journal légitimiste et traître à
son Roy, Le Figaro dénonce le comte de Cham-
bord à la vindicte do cette ignoble République;
le Figaro brûle ce qu'il a adoré...

Quel est donc ce mystère ?
J'en demeure épaté,
Comment, dans cette affaire.
Savoir la -vérité?

— La vérité, me souffle à l'oreille l'ombre de
Villemessant, la vérité, la voici : les légiti-
mistes voyant .que Le Figaro devient do plus
en plus Gambettiste et coquelinesque ont
rompu en visière au moniteur de Tàta, do
Nana, do Bibi et de Caca. La conspiration des
billets de mille francs (la « caisse noire » en un
mot), s'est tramée en dehors du triumvirat
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