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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 10.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.6814#0118
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10»" ANNEE. — N° 485

PARIS Ef DEPARTEMENTS : 15 CENTIMES LE NUMERO

25 Juillet 1880.

Paris et départements

Un au....... 8 i'r. >

Six mois..... 4 »

Trois mois... 3 »

ADRESSER

Lettres et Mandats à M. Madrb

directeur-gérant
81, r. Neuve-des-Petits-Champs

ADMINISTRATION

81, r. Neuvedes-Petits-Champs
PARIS

ABONNEMENTS

PAYS de L'UNION POSTALE

Un an....... 1© fr. »

Six mois..... 5 »

Trois mois... * &0

ANNONCES

Au bureau du Journall
et chez

M. Baudouin, 9, pl. de la Bourse

De ci, de là

Ouvrez, cher lecteur, une feuille réaction-
naire.

— Ça n'est pas que ça soit propre, mais
enfin, une fois par hasard !

Qu'y lirez-vous?

— Ah! le 14 juillet, cette fête exécrable, s'est
passée sans que la paix de la rue ait été
troublée, ce n'est pas la faute des républi-
cains, ces gueux, ces misérables, ces coquins!
mais les royalistes ont su par leur prudence
éviter l'effusion du sang.

Quant à la guillotine, soyez tranquille !
Elle reviendra !

On est môme en train de fourbir le cou-
peret et de raboter les montants.

Nous dansons sur un volcan et le volcan ne
va pas tarder à s'enflammer.

« Nos renseignements, pris aux sources les
plus précises, ne nous permettent pas de dou-
ter que notre malheureuse France n'en ait pas
pour un mois. »

Et toujours l'appel à la révolte, à l'insurrec-
tion! toujours troubler par les calomnies les
plus ineptes et les plus infâmes les esprits et
les consciences !

Ahl Basiles ! plats gueux ! coquins de robe
et de plume!

Il faut que vous comptiez étrangement sur
notre patience !

Ou plutôt sur notre mépris !

Etes-vous tombés assez bas !

Mais sucez donc votre plume! elle vous
empoisonnera et nous serons débarrassés de
vous.

On a distribué beaucoup de croix à l'occâ-
sion de la fete nationale.
Beaucoup trop !

Car parmi les nouveaux crucifiés, il s'en
trouve un tas qui n'avaient d'autre recomman-
dation qu'une obscurité des plus épaisses.

Mais probablement avaient-ils de belles re-
lations !

Et dame 1

Ce n'était vraiment pas la peine, comme dit
la mère Angot, de changer de gouvernement,
pour que les môme ridicules abus persistent.

Faudrait veiller à ça !

***

Encore un four pour les bons réacs.

Ces messieurs ne sachant comment démolir
Gambetta, avaient depuis longtemps affirmé
que lorsque l'éminent patriote irait à Belle-
ville, il n'y aurait pas dans tout l'arrondisse-
ment assez de pommes cuites et de trognons
de choux pour le recevoir.

Peut-être môme ces sinistres drôles, qui
s'y entendent, avaient-ils compté que leur
ancien ami Ravaillac aurait fait école.

Qui sait ?

Eh bien, Gambetta est allé à Belleville.

Il y a pris la parole, et vingt mille per-
sonnes ont battu des mains en entendant le
grand orateur glorifier la République, la Ré-
publique légale, la vraie !

Il a remporté un de ses plus incontestables
triomphes et les autres une de leurs plus in-
commensurables vestes.

Imbéciles, allez !

Voilà nos honorables en vacance.
Ont-ils fait une bonne besogne?
Heu ! heu !
Enfin!...

« Quand on n'a pas ce que l'on aime!... »

Mais il faut souhaiter à la majorité, qui va
se retremper parmi les électeurs, d'y prendre
quelques bonnes résolutions pour la session
prochaine :

Moins bavarder.

Moins faire de politique.

Moins interrompre.

Et s'occuper des lois d'affaires.

Il y a surtout une certaine réforme du Code
civil!...

Je ne vous dis que ça.

Et une certaine loi sur le divorce I

Ça n'est pas le tout que de chanter avec les
camarades :

« En avant, marchons ! %

Il faut marcher!...

Sous peine de ne plus être des députés.
Mais des choristes 1

NWtLM Flammèghk.

BLAGUES T GNONS

A présent que l'amnistie plénière est chose
faite, on vient do trouver le nom posthume de
l'amnistie partielle :

L'amnisli fi cation ■

Au moment où la chambre des essais de
poudres faisait explosion, samedi soir, un
gérant de journal, qui a à son actif 13 ou 14
condamnations pour délits de presse, passait
sur la place de la Bastille.

— Qu'est-ce que cela qui saute ? interrogea-
t-il.

— L'arsenal.

— Hélas ! soupira-t-il, du fond du cœur, que
n'est-ce celui de nos lois !

***

Un journal prétend que le gilet, admirable
de ridicule bourgeois, porté par Got dans le
Gendre de M- Poirier, est un gilet que vêtit
M. Dufaure dans sa jeunesse.

Dans sa jeunesse I allons donc! Est-ce que
jamais Dut'aurc a été jeune ? Je veux être con-
damné à le peigner à la Capoul si jamais quel-
qu'un plus que lui a dû naître à Garentan ! •

Quinze jours de prison à M. Violard pour
avoir écrit trop crûment à M. Andrieux ce
qu'il pensait.

Mais aussi, pourquoi M. Violard a-t-il mis
son adresse au Las de sa signature ?

Que ne se dénonçait-il comme étant sans
domicile ?

En pareille occurence, manquer d'adresse,
c'est en faire preuve.

L'Univers est poursuivi pour publication de
dessin non-autorisé.

Et les congrégations du même non ?

Rendre les décrets et ne pas les exécuter,
c'est mettre le l'eu à un baril de poudre vide.

***

Encore une jeune fille qui vient d'être ac-
quittée pour avoir tiré deux balles dans le
dos de son amant.

Diable ! la petite Bière fait école, ce qui
n'en est point, tant s'en faut ! Si toutes les
jeunes filles trompées se mettent à vouloir
coller leur amant dans la bière, où allons-
nous ?

Chœur de célibataires : Chez Vadrouil-
lette !

Le maire d'Orchies (Nord) a fait tuer le 14
juillet un bœuf gras, qu'il a offert aux indi-
gents de la commune,

Enfoncée, la poule au pot !

Vive le pot-au-feu républicain !

***

Coupé dans un journal calotin :

« Tous les matins, ou plutôt toutes les nui ts,
une main encore inconnue vient effeuiller un
bouquet de roses au seuil même de la porte
de l'église de la rue de Sèvres.

Des feuilles de roses comme emblème ! Ces
gens-là ne ratent pas une seule occasion de
laire une bêtise !

Les magistrats qui s'épurent eux-mêmes
s élèvent aujourd'hui au nombre de 176.

Suicide qu'on ne saurait trop donner comme
exemple au Sénat.

Parmi les nominations faites dans la Tjgion-
dhonneur, on remarque le nom d'un simple
laetcur de la poste.

Il se nomme Gendre et il est facteur à Ver-
dun- sur-Garonne.

Ge brave homme avait, en 1875, lors des ter-
ribles inondations de la Garonne, sauvé à lui
seul plus de cent personnes qui sa noyaient.

Et on le décore déjà !

Jugez, d'après cela, du temps pendant le-
quol doivent intriguer et postuler coux que
l'on décore quands ils l'on aussi peu que pos-
sible mérité.

***

Des délégués des syndicats ont été trouver
le ministre de l'intérieur.

Celui-ci leur a ré pondu qu'il ne pouvait rien
eu l'absence des Chambres.

Naturellement. Jusqu'en novembre, le tra-
vail ne regarde pas nos honorables. Est-ce
qu ils travaillent, eux ?

***

Ranc ne sera pas préfet de police.
Tant pis, car Ranc, lui, n'a jamais com-
mandé Rrrran !

***

Les dominicains du faubourg Honoré ont
pavoise le jour du 14,

Parbleu ! Ils ont exhibé des lampions par
crainte d'être mis à la lanterne !

Un médecin américain a parié qu'on pouvait

vivre 40 jours sans manger et s'est offert d'en
faire la preuve.

S'il réussit, sans aucun doute, on peut s'at-
tendre à voir les grands filateurs, les grands
agriculteurs et les grands mineurs de France
diminuer sensiblement les appointements de
leurs ouvriers.

***

Il n'y a pas de question sociale, c'est con-
venu.

M. Gambetta l'a dit, et c'en est fait, si ja-
mais il y on a eu une, de ipso facto elle est en-
terrée.

Cependant, nous nous permettrons do trou-
ver écrasant le travail qu'on impose aux ap-
prentis dans les mines.

Surcharger des hommes, passe encore, mais
des enfants...

Aussi attendons-nous avec impatience un
bon projet de loi interdisant d'employer des
mineurs âgés de moins de 21 ans.

***

Trouvé dans un feuilleton que nous amis-
tierons d'une désignation complète, pareequ'il
émane d'un républicain.

« Hcrmance Barrai avait alors 40 ans. Ses
traits, réguliers et fins, jadis faits de charme-
Faits de charme ! Mais alors, nous la con-
naissons, Hermance Barrai ! C'est la propre
sœur de l'invalide à la tète de bois.

Bazaine est au plus mal, Peut-être à l'heure
qu'il est sera-l-il mort.

Il aurait exprimé le désir d'être enterré en
terre française.

Nous protestons ! Qu'il rachète d'abord les
trois départements qu'il a vendus, avant qu'on
puisse lui donner six pieds carrés de sol sous
lesquels il puisse pourrir en paix.

Après le bon Dieu rue de Sèvres, voilà le
palais épiscopal de Tournai qui vient d'être mis
sous scellés.

Espérons que la gent cléricale, irritée par
tous ces déboires, finira par détaler d'ici avec
caisse et bagages.

i Quelle joie, quand, embêtés par les scellés,
nous les entendrons dire à leurs palefreniers :
Allons ! Sellez !

***

Les journaux nous apprennent qu'à la Spoz-
zia, on a fait, avec un canon monstre des es-
sais, qui ont donnés des résultats satisfai-
sants.

Satisfaisants pour ceux quiétaientderrière...
Reste à connaître maintenant l'avis de ceux
qui se trouvaient éventuellement en face.
***

Finissons par celte pensée d'un étudiant, ré-
dacteur de la Libre Pensée :

Les femmes sont plus dévotes que les
hommes, partant, plus chatouilleuses à l'en-
droit des saints.

buridan.

ZIG-ZAGS

nos DERNIERS ennemis.

Le parti badingredin est à jamais mort.

Sedan l'a commencé et les Zoulous l'ont tué.

Il n'aurait plus pour l'instant, le pauvret qu'à
enterrer sa dernière incarnation à Westmins-
ter, et il n'y peut même point arriver.

Quant au parti orléaniste, nous n'en parlerons
même pas.

Il y a belle lurette qu'il a vendu son droit
de cadet pour 40 millions.

Ce qui, convenons-en, est infiniment plus
roublard au point de vue commercial que vendre
son droit d'aînesse pour un plat de lentilles.

Jetons en passant comme pierre dans le
jardin de ceux qui nient le progrès, cette pro-
gression du négoce depuis Esaû,

Et constatons maintenant qu'à l'heure
actuelle, la seule légitimité restait comme
adversaire un peu proprement opposable à la
République.

Heureux de ce résultat, complètement ines-
péré jusqu'ici, les fils des preux de Crécy et
Azincourt renouvelèrent les charges téméraires
qui perdirent leurs aïeux...

Et tonitruèrent par-dessus les flèches de
toutes les chapelles de France et de Navarre
qu'ils allaient incontinent occire cette gueuse
de Marianne.

La dernière croisadk

Doncques,.renonçant à leurs anciennes aga-
pes du 14 juillet, dans lesquelles, fidèles aux
anciens principes chevaleresques, ils se ser-
vaient de fourchettes enruolz, afin de combattre
uniquement à l'arme blanche,

Ils résolurent de se former sérieusement en
unecolonne, qui,haranguée parlecomte de G...
et entraînée au combat par le piano du capi-
caine V...,ne pouvait être autre chose qu'invin-
cible.

Le pieux des Houx, alias Morimbeau, dont
c'était aussi la fête, fut chargé de faire le dé-
nombrement de cette sacrée milice.

Déployant aussitôt une feuille de la Civili-
sation, il appela les combattants, les chargeant
de défiler devant lui, et de déposer, en passant,
chacun un jeton d'or, vulgairement nommé
louis.

Le défilé ne fut pas extraordinairement long.
Lorsqu'il fut terminé, on s'aperçut que le
total s'élevait à 9.978.
C'était peu.

Mais, dit des Houx, alias Monnlaid, Gedéon
en avait moins et cela lui suffit pour vaincre,
avec l'aide du Seigneur.

A l'instar de Gédéon (pas Nazim)

Suivant l'exemple du Juge d'Israël, qui,
étant inamovible, se garda bien de jamais
démissionner, quelques décrets que rendit le

gouvernement, Morinlaid, alias des Houx, fit
oire à ses soldats un verre d'eau à la fontaine
Wallace prochaine, ne gardant que ceux qui
purent boire sans lever le coude.

La Civilisation ne nous dit point encore à
combien s'éleva le nombre de ceux qui demeu-
rèrent après avoir rempli cette incommode
formalité.

Toutefois, nous espérons que la statistique
ne resterapas toujours muette,et qu'elle éclairera
sur ce point important les siècles futurs et les
générations à venir.

Quoi ou combien qu'il en soit ou fut,
Morimbeau, alias des Houx, donna à chacun
des demeurants un pot de terre et une lampe
allumée.

Et il leur dit :

— Vous allez souffler la lampe et la cacher
dans le pot de terre, que vous vous garderez
bien de remplir de suif, sans quoi, cela de-
viendrait un lampion...

Puis vous rentrerez chez vous et cadenasserez
portes et fenêtres, vous gardant bien de pavoi-
ser en quoi que ce soit, ni de faire le moindi e
bruit.

Faisons les morts, c'est le seul moyen que
nous ayons de montrer que nous sommes
vivants.

Four final

Il fut fait ainsi que l'avait dit Morimbeau
alias Morinlaid.

Tous ces champions héroïques se gardèrent
bien, même de faire sécher les lange» à leur
fenêtre et de manger des haricots le jour du
14 juillet.

Hélas, encore que plusieurs personnes, qui
n'étaient point de la conspiration, Mme Thiers
en tète, les eussent imités, on sait quel fut
leur insuccès le jour de cette date mémorable.
Mais ils s'en consolent,
Car ils en connaissent les causes
Le Seigneur n'était point avec eux,
L'infortuné était resté sous scellés !

Gringoire

GAZETTE DE ffiONTRETOUT

lies patriotes du Figaro.

Les chants avaient cessé, le dernier lampion
était éteint, seuls quatre hommes vieillaient
au salut de la France.

J'ai nommé Magnard, Périvier, de Rodays et
Saint-Genest.

Ce dernier écume de rage. Il va se venger
sur ses lecteurs des ennuis que lui cause cette
brigande de République :

Ah 1 qu'on est fier d'être français quand on
regarde... Canrobert! J'y étais à cette distri-
bution de drapeaux, écrit-il, mais je n'y ai vu
qu'un homme et cet homme n'étais ni ce bour-
geois loyal qui a nom M. Grévy, ni ce bour-

feois révolutionnaire qui s'appelle M. Gam-
etta, ni ce journaliste financier qui se nomme
Léon Say, ni cet humble serviteur de la multi-
tude qui s'appelle le général Farre... Je n'ai
rien vu de tout cela. Celui que j'ai vu c'est
Canrobert! Canrobert! ! CANROBERT ! I !
Rrrran!

Et Saint-Genest exécute sur ce thème rococo
les variations les plus enthousiastes...

Quant à Magnard, il donne à sa rédaction
l'ordre d'imprimer que la fôte était un vul-
gaire fiasco.

Quand je pense qu'on n'a pas même casse
nos vitres 1 s'écrie Périvier ; moi qui comptais
là-dessus pour faire un numéro à sensation I

— Il en est encore temps, réplique de Rodays ;
si nous les brisions nous mêmes.

— C'est cela; nous dirons que cinq cent
mille voyous, commandés par Rochefort,
Vallès et Félix Pyat, sont venus saccager nos
bureaux...

— Mes enfants, elle est très bonne, mais ça
ne prendrait pas, bornons-nous à déclarer sur
l'honneur que Paris na jamais été plus triste,
qu'il n'y avait pas un seul drapeau aux fenêtres,
pas un seul lampion.

— En un mot qu'il n'y a eu personne d illu-
miné — excepté Saint-Genest!
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