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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 10.1880

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10- ANNEE. — N° 498

PARIS ET DEPARTEMENTS : 15 CENTIMES LE NUMERO

24 Octobre 1880.

RÉDACTION

$1, r Newce-des-Petits-Champs
PARIS

480SKIBERÎTS
p|hrs et départements

Un an....... H it. *

Six mois..... «* •

Trois mois.t »

ADRESSER

Lettres et Mandats à M. Madrb
directeur-gérant
r Neuve-de»-Petits-Champs

ADMINISTRATION

Paris

*&fifi JUMENTS

PAYS DE I. LSUu POSTALE
On an....... 4 0 fr. k

Six mois.....

Trois mois...

5 »

a 50

ANNONCES

Au bureau du Journal
et chez

M. Baudouin, 9, pl. de la Bourse

Un Préfet excommunié

Enfin!...

Les carmes sont déchaussés pour tout de
bon.

Je n'affirmerai pas qu'au point de vue de l'o-
deur, la mesure soit excellante; mais sous le
rapport de la salubrité publique, c'est parfait '.

Peut-être l'eau de mélisse va-t-elle eu souf-
frir.

Eh bien, nous nous rattraperons sur autre

chose.
Voilà tout.

Cette chasse aux frocards a donné lieu à
Une foule d'incidents comiques du plus haut
folichonnage.

C'est ainsi qu'on a vu quelques vieilles
douairières jeter aux pieds des saints person-
nages un certain nombre de bouquets.

D'autres en ont recueilli quelques- uns.

Les mieux tournés probablement.

Ce qui fournira aux maris de ces dames l'oc-
casion de chanter d'une voix émue :

< Père capucin, confessez ma femme !
« Père capucin, confessez-la bien ! »

Et le bon père la confessera de son mieux,
*Hez ! ce qui permettra à Monsieur de mener
^ petite Chausson-aux-Pommes dans une bai-
gnoire bien sombre, un peu plus souvent
<lu'il n'en avait l'habitude.

Mais le plus drôle de la chose a été Yexi om-
ri.unication du préfet de l'Hérault, par l'éva-
lue dudit diocèse.

Çà, c'est un comble !

Et je vois la scène d'ici.

Monseigneur sonne son grand-vicaire.

-— Eh bien, mon ami, quelles nouvelles de
Exécution de ces infâmes décrets?

— Monseigneur, répond le grand-vicaire,
Ça y est!

— Pas possible !

— C'est comme j'ai l'honneur de le dire à
Votre Grandeur.

— Ils ont osé !...

— Ils l'ont.

— Mais le Préfet?

— Le Préfet y va comme les autres.

— Lui!

— J'avouerai même qu'il y met un certain
Entrain.

— Le misérable !

— Des gens bien informés m'ont assuré
qu'il en riait même comme une petite folle.

— C'estbien. Ernest?

— Monseigneur9

— Passez-moi mon chapeau... non... je
Voulais dire ma mitre.

— Voilà, monseigneur.

— Bon. Ma carme... pardon... je voulais
dire nia crosse.

— Je m'empresse de la remettre en vos
Ocrées mains.

--Parfait. Maintenant une voiture.

— Monseigneur va faire un petit tour?

— Je me rends chez ce paltoquet de pré-
fet.

— Pour ?

— Pour l'excommunier, donc !

— Ah! elle est bien bonne!...

— Comment, elle est bien bonne? Est-ce
•lue vous vous ficheriez de moi aussi, fîrnest ?

— Dieu m'en préserve, Monseigneur!

— Je vous disque je vais l'excommunier en
"tajeur, en mineur, dans tous les tons pos-
sibles, entendez-vous? Allons, houst! qu'on
•îlesuive !...

*

Sa Grandeur arrive chez le Préfet qui esten
*ïain de savourer sa demi-tasse.
On introduit l'évéque.

^-Tiens, tiens l..., s'exclame le préfet,
VOUS chez moi, monsieur l'évôque ! en voilà
une forte! est-ce que par hasard vous vien-
drie» me demander à déjeuner?

— Monsieur le préfet ! ! !

-— Joseph, dit le fonctionnaire à son valet
de chambre, dôbarrassez-donc monsieur de sa
cmne.

— Trêve d'insolences, monsieur !

— Si vous avez déjeuné, un peu de café,
hein?

— Monsieur !

— Un cigare, au moins?

— Monsieur le préfet, on chasse les capu-
cins !

— Parfaitement.

— C'est une indignité!... une infamie!...
1 une abomination i... et puisque vous ne rou-
j gissez pas de prêter les mains à un pareil sa-
crilège, je vous excommunio comme un païen
que vous êtes !

Le préfet se renverse sur son fauteuil en
riant.

— Une!... deux! trois! ça y est.

— Non, vrai, fait le préfet, c'est sérieux?

— la nomine Palris, Filii et...

Le préfet se tord, puis quand l'accès est un
peu calmé :

— Joseph!...

Le valet de chambre s'avance.

— Monsieur le préfet?

— Reconduisez monsieur...

— Renégat ! hurle Sa Grandeur.

— Avec les égards...

— Relaps!

— Qui lui sont dus.

— Suppôt de Satan !

— Bien des choses chez vous.
Ainsi finit la comédie.

Et c'est le public qui rit!

Pour un succès, voilà un succès 1 !..'.

Nicolas Flammèche.

ZIG-ZAGS

l>» comédie réelle.

Sardou doit rager comme sait rager ce gla-
bre roquet à plume.

i Sa fille chérie, sa Dora, se trouve aussi bien
par trop au-dessous de la réalité.

; La vraie Kaulla, la Kaulla en chair et en os,

I — en os surtout, — distance de uO longueurs
l'espionne rêvée et hissée sur les planches du

, Vaudeville par le protégé si reconnaissant de
l'eu Virginie Déjazet.

I Nous ne mêlerons pas nos voix au concert
d'imprécations furieuses, si justement dé-
chaîné contre la vieille culotte de peau, qui,
pendant quatre ans, annula tous nos efforts de
réorganisation militaire, et contraignit ïjOO.OOO

i soldats français à travailler pour le roi de

' Prusse.

Tout a été dit contre ce Bazaine pacifique.
1 Quelques gros mots de plus n'avanceraient
à neu.

Laissons donc à Zola le soin de les dire, car
il est absolument certain que l'apôtre du na-
turalisme a dû saisir l'occasion aux cheveux
et l'aire des heures en plus pour nous peindre
une Kaulla et un Cissey de derrière les fagots,
dont, lors de la publication du prochain vo-
lume des Rougon-Macquart, nous savourerons
les hauts faits avec mainte nausée.

Ce dont patriote ne doit rire.

On a beau être sceptique,
Bailleur,

Et disposé à trouver drôle tout ce que fon t
ces drôles du 24 et du 10 mai,

1 On ne peut assister à des scandales sembla-
bles sans un profond serrement de cœur.

I Quoi, alors que nous nous bernions d'illu-
sions,

' Que chacun, courbé sous le labeur s'effor-

! çait, dans la limite de ses forces, de faire re-
grimper pas à pas à notre pauvre patrie la

i pente ardue qu'elle avait si allègrement des-

. cendue vers l'abime,

Il se trouvait, pour diriger ce mouvement
comme hommes de confiance, des gens à la
Cissey...

Ët, encore aujourd'hui nombre de nos offi-
ciers supérieurs sont taillés sur le patron dé
ce Ney,

D'une intelligence notoirement inférieure à
celle, moyenne, d'un vieux sergent à trois
brlsques;

Et si courageusement plein de brutale fran-
chise qu'il hésite à redire en public les graves
vérités sur lesquelles il potine avec rage en
particulier!

' N'est-ce pas que cela nous présage une jolie
réédition des désastres de 70, si nous commet-
tions l'irréparable sottise de nous laisser en-
traîner à des idées de revanche prématurée,
ainsi que le voudraient d'aucuns.

Coi:

e'usier%

Que si vous me demandez maintenant mon
opinion finale sur cette lamentable affaire, je
me contenterai de vous citer ces faits:

M. Ivan de Wœstyne, qui a commis la faute
de confondre M. Jung avec son indigne épou-
se, de lever un lièvre beaucoup plus gros qu'il
ne croyait, est condamné à six mois de prison.

M. de Cissey, lui, reste libre et porte haut
la tète...

Je n'apprécie nullement ce jugement.

Je m'abstiens de faire à ce propos la moin-
dre réflexion;

Et je suis prêt à soutenir, comme devant,
urH et orl/i, envers et contre tous, que la Jus-
tice française est la plus parfaite des Justices
terrestres,

Et que, seule entre toutes, elle ne se trompe
jamais]

Vue idée ù deux.

Dumas fils et Girardin continuent leur petit
duo sur l'éternelle question féminine.

Au fond, ils s'en soucient comme une vierge
absolument illettrée de la collection du Pirou.

Mais il faut bien amuser un peu la galerie,
n'est-ce pas?

Ils remplissent dignement leur rôle d'empi-
leurs de lieux communs, il nous faut le recon-
naître.

Çà et là, quelques petits paradoxes nouveaux
ne sont vraiment pas mal du tout.

L'idée de Dumas fils est suitout aussi origi-
nale que fausse.

Non-seulement les femmes votant n'en tue-
raient pas moins leurs amants, mais je crois
qu'elles ne mettraient à ce doux passe-temps
que plus d'enthousiasme, les ruptures étant
infiniment plus fréquentes, grâce aux querel-
les politiques qui séviraient alors avec une in-
tensité des plus remarquables.

Quant à faire de la femme l'égale de l'hom-
me, l'idée me sourirait assez.

Malheureusement elle n'est praticable qu'à
condition d'égaliser chez ces deux bipèdes
l'esprit et le cœur, ce qui ne se peut faire qu'en
les rendant égaux à zéro.

La seule solution plausible serait donc une
naturalisation auvergnate exécutée sur une
immense échelle.

Or, depuis que j'ai eu Y heur de me trouver
à celle du petit lever de mes charbonniers, je
ne vous le cacherai pas, il me répugne d'ad-
mettre cette solution, quelque unique qu'elle
soit.

Suite de la Gn de la Comédie.

Sur le théâlre gouvernemental, second acte
de la petite comédie dont on nous a donné le
début il y a trois mois.

Après le» jésuitf s, les carmes.

Ces bra\eù gens 34 plaisent fort, parait-il,
dans ce pays, où on les persécute tant, car ils
se gardent bien d'en déguerpir.

lia ont même avoué qu'ils regrettaient de ne
pomt s'y être cramponnés davantage.

Dieu le leur pardonne! Ils sont navrés de ne
point s'y être barricadés.

Grotesque fumisterie, qui ue trompe per-
sonne 1

Le gouvernement se donne le ridicule rôle
de persécuteur platonique;

Et ces bous carmes sont assez crétins pour
accepter celui de persécutés pour rire!

Les imbéciles!

A leur place, moi, au lieu de jouer ce rôle
de dispersé malgré lui, je me serais empressé
de déguerpir.

Et quand la Loi se siérait présentée, escor-bée
de la force armée, elle se serait vue réduite à
enfoncer des portes ouvertes.

Seul, le frère portier se.'ait resté dans sa
loge, — pour le principe... et la blague.

— Au nom de la loi, ouvrez! aurait dit le
commissaire.

— Entrez, c'est ouvert!

— Bien! Vous êtes carme, monsieur?

— Parfaitement, monsieur, et vous?

— Je ne plaisante pas, monsieur.

— Moi non plus, monsieur.

— J'ai le regret, monsieur, d'avoir 1 ordre de
disperser votre communauté. Veuillez donc
avoir l'obligeance de me présenter à vos con-
frères.

— Ils sont partis, monsieur, et je reste
seul...

(Chantonnant): Je reste seul !...

Une, deux, trois,
A m>n poste d'honneur.

— Vraiment, vous êtes seul?

— C'est eomme j'ai l'honneur de vous le
dire.

— N'importe! je vais néanmoins faire les
trois sommations d'usage.

— Pardon, monsieur! Mais la loi exige trois
roulements de tambour.

— Oui, monsieur.

— Or, une autre loi vous interdit actuelle-
ment des tambours.

— Donc, monsieur?

— Donc, légalement, il vous est impossible
de me disperser.

— Pardon, monsieur, mais il me semble que
vous vous moquez de moi, à la fini

— Depuis le commencement, monsieur.

— Sr.crebleu de sacrebleu! Alors ça va se
gâter.

D'un air tragique :

Carmes ! au nom de la loi, dont je suis
représentant, je vous ordonne, tous, tant que
vous êtes, sans plus longuement argumenter
et nonobstant toute résistance, d'avoir à l'in-
stant à obtempérer ilér«tivement à l'ordre que
je vous donne impérativement et actuellement
de vous disperser incontinent.

— Mais puisque je vous dis que je suis
seul.

— Sabredache ! ça ne fait rien. Je ne con-
nais que la consigne, moi! Dispersez-vous tout
de même!

Gringoire.

BLAGUES ET

M. de Cissey se plaint des attaques de la
presse, qu'il qualifie de passionnées.

C'est le cas ou jamais de jeter à la figure de
« l'ami » de la. baronne dé Kaulia le' cri de
Gavroche :

— Passionné toi-même !

X

Et dire que, lorsque je me présentai à l'école
Polytechnique, il inc fallut m'incliner devant
cette personnalité.

J'étais contraint de la trouver « Excellente »,
alors.

Je la trouve mauvaise, aujourd'hui!

X

M. Grévy vient d'éerire au prince de Rouma-
nie pour le remercier de l'envoi d* Grand
Cordon de l'Etoile.

Moi, j'aurais écrit, mais en renvoyant l'E-
toile en question, et en priant le prince Charles
d'avoir l'obligeance grande de me changer ça
contre un cordon bleu 1

X

Joli public, dimanche, à deux heures, de-
vant l'aquarium de la rue Richer.

Nombre de gens peu fortunés étaient venus
pour économiser un voyage au Bas-Meudon.

Vus de dos, en effet, ces gens vous donnaient
un horizon de verdure !...

X

Conversation entendue... partout:

— Une blague, la disponibilité. Pas suffisant
le conseil d'enquête !

— C'est mon avis. On sait comment se fout
les enquêtes administratives.

Cousu! d'euquôte, conseil de guère!

X

On a mis eu liberté sous caution le sieur
Emile Blain.

C'est d'ailleurs par erreur que nos confrères
avaient annoncé son internement au Dépôt.

Le bon sens le plus élémentaire le démontre,
du reste, il n'a jamais séjourné qu'à Saint-
Lazare.

X

Très amusante, la réunion badingredine du
cirque Fernando.

Les assistants s'y sont traités, avec une lou-
chante mutualité, d'assassins, bandits, vo-
leurs, etc., etc.

Bravo, messieurs, courageusement vous met-
tez en pratique le fameux Connais-toi toi~
mPme.

Initium sapientiw !

X

A Stockholm, le nouveau ministre plénipo-
taire est aujourd'hui (Pardon !) M. Patenôtre.
S'appeler Patenôtre, et représenter un gou-
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