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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 10.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.6814#0048
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10m< ANNEE. — N° 467

PARIS-ET DEPARTEMENTS : 15 INTIMES LE NUMERO

21 Mars 1880.

RÉDACTION

f- Neuve-des-Petits-Champs
PARIS

ABONNEMENTS

''AHIS ET DEPARTEMENTS

Un an....... . 8 fr. >

Six mois..... 4 »

""ois mois... 2 »

adresser

'e,tres et Mandats à M. Madré
. directeur-gérant
• r. Neuve-des-Petits-Champs

Ces Amours de Pères!

ADMINISTRATION

81, r. Neuve-des-Petits-Champs

PARIS

ABONNEMENTS

PAYS DE L'UNION POSTALE

Un an......

Six mois....
Trois mois..

ÎO fr. »
5 »
8 50

annonces

Au bureau du Journal
et chez

M. Baudouin, 9, pl. de la Bourse

L'article 7 est rejeté.

Les bons vieillards qui ont fait transporter
au Sénat leurs chaises percées, ont volé
un seul homme.
Tant pis pour eux !
On s'en souviendra.

Donc, grande joie au pensionnat que di-
!8e avec autant de zèle que d'onction le ré-
père Du Toc, jésuite de la plus haute
v°'ée, tout confit en humilité et auteur dis-
"Bgué du célèbre Manuel :

^e l'art de faire passer les héritages de la
P°che des autres dans la nôtre.

Ouvrage qui compte les éditions les plus
n°mbreuses.

Le père Du Toc,entouré de ses bons frères,
dePuis le professeur de mathématiques, jus-
qu'au laveur de vaisselle de la communauté,
^vient du Sénat apporter la bonne nouvelle

* ses élèves.

Ceux-ci, aussi anxieux que perplexes, n'a-
v*ient pas un fil de sec jusqu'à l'arrivée de
cet excellent Du Toc.

Enfin, le voilà 1

H arrive! il arrive! l'air radieux, trans-
porté, enivré, transfiguré !

L article 7 est rejeté!

Les jésuites sont vainqueurs !

Bosannah ! in excelsts !

Les élèves, dans un état de délire difficile à
Peindre, entonnent immédiatement un can-
l'que d'actions de grâces, soutenus par les
v°ix vigoureuses de leurs professeurs.

Le fait est que Du Toc et ses petits cama-
r°s l'ont échappée belle !

tëais, enfin, ils ont la première manche.

C'est déjà quelque chose.

***

, Après avoir convenablement célébré cet
1 elreux événement, le frère Du Toc, tou-
Y^rs plein de'zèle, s'aperçoit qu'il est l'heure
[je faire à ses élèves son cours de philosophie
habituel.

Le bon frère ordonne que les élèves les
Phs forts sur le cornet à piston, exécuteront
u«e dernière fois la polka de tout à la joie,
Puis, qu'on passera à des exercices plus
sérieux.

La polka jouée, les élèves se rendent dans
la classe, le père Du Toc monte en chaire, se
hiouche, tousse, crache et commence en ces
termes :

« Nos ennemis, mes chers enfants, nous
accusent de troubler l'esprit de la jeunesse
par des doctrines dangereuses et perverses.

La leçon d'aujourd'hui vous prouvera,
chers enfants, quel cas il faut faire des cla-
meurs de ces mécréants, et s'il est possible de
trouver dans nos respectables Pères l'ombre
d'un précepte qui ne soit conçu en rue du
bonheur de l'humanité et suivant les plus
belles traditions de la saine morale.

Veuillez me suivre avec attention, chers
enfants.

Vous avez un domestique.

Bon.

Vous surprenez le dit domestique, la main
dans le sac.
Que faites-vous ?

Voix dans l'auditoire. — Je le flanque

* la porte, parbleu !
Erreur, mon cher enfant.

Le frère Valeze Regnard, dans son T; '-} lé
<k pénitence, dit ceci : « Les domestiques
Peuvent prendre en cachette les biens de leurs

maîtres par forme de compensation, sous
prétexte que leurs gages sont trop modiques,
et ils sont dispensés de la restitution. »

(Marques d'étonnement sur un grand nom-
ire de bancs).

Autre supposition.

Vous avez une femme, qui vous soulage à
votre insu, de quelques louis pour aller les
risquer au lansquenet.

Que faites-vous?

Voix dans l'auditoire. — Et ma canne,
donc.
Autre erreur.

Le saint homme, nommé Escobar, affirme
« Qu'une femme peut jouer et prendre de Var-
gent à son mari. »

(Nouvelles marques d'épatement )

De plus, si vous remarquez chez une per-
sonne une fortune que vous trouveriez mieux
placée chez vous, il ne vous est pas défendu
de souhaiter la mort de cette personne.

(Oh! oh!).

Le père Cardenus déclare « Qu'il est permis
également de désirer la mort d'un autre pour
le grand bien, même temporel, d'une cor/va i-
nautè ou de l'Eglise, parce que le bien com-
mun est préférable au bien d'une personne par-
ticulière.

Quand au père Jacquy Platatius, dans son
Cours de Théologie, il nous enseigne que «Il
est permis de tuer un autre pour se conserver
les biens de la fortune. »

(Deux ou trois élèves se trouvent mal.)

Vous voyez, chers enfants, par ces leçons
| de ces illustres maîtres, que la Morale en ac-
tion n'est que de la gnoguôtte en comparai-
son de notre enseignement, et que les déma-
gogues ont bien tort de nous en vouloir !

Et voilà les gens que le Sénat veut gar-
der !...

Heureusement, nous l'avons dit, ils n'ont
que la première manche.
Gare la belle !

Nicolas Flammèche.

BLAGUES ET GNONS

On vient d'augmenter de deux francs la
taxe que paient les vaches à la douane pour
entrer en France.

Nous avons souvent parcouru la campagne
dans la banlieue de Paris, le dimanche et le
lundi surtout.

Et jusqu'ici, il ne nous avait pas semblé que
l'industrie de la vacherie nationale eût besoin
d'être encouragée.

X

On va augmenter les appointements des
percepteurs d'impôts.

En même temps, on réduit leur besogne,
en diminuant les impôts.

Ces percepteurs 1

X

Le père Beckx, général de l'ordre des Jésui-
te?, vient d'arriver à Paris, venant directement
de Rome.

Nous avons l'honneur de ne pas connaître
le dit père Beckx.

Mais à sa manière d'arriver un quart de
mois après la bataille et à son nom allemand,
; qui pue la choucroute et les grandes bottes
' pleines de chandelles, nous parierions que
c'est un ancien carabinier permuté dans les
cuirassiers noirs.

X

Ce bon père Beckx rendra tout d'abord
visite à Jules Simon, dit le Cyrénéen.

Il apportera peut-être à celui-ci le chapeau
de cardinal qu'il a si bien monté.

A défaut de cette récompense, tous les
1 ' .es-penseurs lui voleront sûrement une
otte d'honneur de première classe.

X

(Jn va fermer les pharmacies illégalement
ouvertes par les jésuites.

Nous purger de ces marchands de purga-
tions sera une bonne besogne. Il y a un joli

dessin à faire, les représentant foudroyés par
leurs seringues, se déchargeant par la culasse.

X

Le Gfolos, du 8 mars, approuve la décision
prise par la France, dans l'affaire Hartmann.

Et cela n'empêche pas les feuilles conserva-
trices, plus russophiles que les russes, de
prétendre que si les Kalmoucks, de dépit, ne
nous déclarent pas la guerre, nous devrons,
en guise de remerciement, manger à leur
santé une fière chandelle I

X

M. de la Biliais constatait naguère que le
chiffre d'exportation des chevaux étrangers
augmente en France.

Pour les ânes, le contraire a lieu depuis
quelques années.

Tous les catholiques s'accordent à attribuer
aux Universités libres de récente création cet
heureux résultat.

X

Roudier, le faux Walder, a été condamné à
un mois de prison pour faux.

Ce faux est le passeport qui l'aurait fait
prendre pour Walder.

C'est là un comble de déveine que, malgré
notre peu de sympathie pour le naturalisme
en général et son chef en particulier, nous
n'hésiterons pas à qualifier de crevant 1

X

Il vient d'y avoir une nouvelle reprise dans
le procès Bauffremont...

Tant de temps après leur séparation, les
deux époux plaident encore.

Que sera-ce donc, quand les deux disjoints
s'appelleront l'Eglise et l'Etat.

C'est çà qui sera cocasse.

Voyons, Messieurs les opportunistes, un bon
mouvement.

Faites-nous voir ça !

X

Une adresse de félicitations a été votée à
MM. Rouvier et Bouchet, par la commission
départementale réunie, à Marseille, par
M. J. Beiss, pour avoir défendu, devant la
Chambre, le projet des ports sud.

Il a fallu en effet que ces députés ne perdis-
sent pas le Nord pour faire triompher la cause
de ces ports du Midi.

X

On vient de nommer un trésorier des Inva-
lides.

Etant donné le badingredinisme invétéré
de nombre d'employés du ministère des Finan-
ces, m'est avis qu'on eût mieux agi en faisant
des invalides de plusieurs trésoriers.

X

Plusieurs notables de Cuba ont adressé au
gouvernement une pétition, ayant pour but
un projet de création d'une Société nationale,
qui introduira dans la colonie espagnole des
réformes basées sur le droit et la justice.

« Basées sur le droit et la justice » nous
semble un pour chef-d'œuvre.

On en conçoit guère que comme un comble
des plus réus'sis, ces notables réclamant des
réformes basées à tort et à travers sur l'injus-
tice.

X

Très amusante, l'histoire du Conseil muni-
cipal refusant le vote de 63,000 fr. pour les
gratifications trimestrielles des employés de
la Préfecture, gratifications qui avaient été
distribuées d'avance.

Une enquête est ouverte à ce propos.

Il faut que lumière se fasse, le Conseil ayant
rsfusé d'éclairer.

Si par un hasard que les intéressés ne trou-
veraient nullement providentiel, les 63,000
francs étaient définitivement refusés, sur quel
crédit les prélèverait-on, non par un virement,
puisque les virements sont définitivement
supprimés, mais par une ventilation — ce
qui est absolument la même chose?

J'y pense, sur les fonds secrets !

Oui, mais, c'est cela qui ne ferait pas l'af-
faire des agents idems.

Hélas! décidément le métier de mouchard
devient de plus en plus mouche 1

Gringoire.

AZETTE DE M0NTRET0UT

Tas de Mufles!

Oui, France, on t'a vaincue, on t'a réduite même;
Et, comme il n'a pas eu pour preuve le succès,
A ton courage encore on jette l'anathème,
Et les Français s'en vont rabaissant les Français.

Que la faute fut grande et cette guerre folle,
Qui le nie? Ils sont là nos désastres d'hier;
Mais qu'au bruit des canons tout un passé s'envole,
Que tout un avenir soit brisé sous ce fer,
QuelaFrance n'ait plus, chez les peuples du monde,
Nivoixdansleurs arrêts, ni place a leurs grandeurs ;
C'est une calomnie infâme et si profonde
Qu'un vaincu qui la dit étonne ses vainqueurs !

Ces beaux vers de Paul Deroulède me reve-
naient en mémoire en lisant cette semaine
dans les torche-c... légitimistes, orléanistes
et bonapartistes les infectes insinuations de
certains journalistes tarés qui voudraient
nous faire croire que tous les souverains du
monde, y compris le prince de Monaco, sont
on ne plus mécontents de M. Grévy et s'ap-
prêtent à nous tomber dessus.

Le but principal de ces alarmistes c'est de
provoquer des paniques à la Bourse, de jeter
le désarroi dans nos finances. Tous ces reptiles,
à la solde des loups-cerviers du tripotage,
cherchent à produire la baisse — pour ache-
ter — puis, quand les feuilles républicaines
se sont donné la peine de démentir le bruit
de la « mauvaise humeur élastique et chro-
nique de M. de Bismark, » la hausse revient
et ces braves patriotes réalisent de grosses
différences 1

Est-ce que les tribunaux (qui nous condam-
neraient pour fausse nouvelle si nous osions
imprimer que M. Jules Ferry a coupé ses fa-
voris I) trouvent ces manœuvres de bourse
inaccessibles aux rigueurs de la loi ?

Il ne serait que temps que les procureurs
eussent le courage de fourrer leurs nez de
tapirs dans ces'malpropretés financières et
coupassent les ailes de tous ces canards éclos
dans la Basse Cour d'Henri V et Cie.

Suite de ce qui précède.

On lit dans un journal de tolérance :

« L'ambassadeur d'Angleterre va prendre un
« congé ; l'ambassadeur d'Allemagne va par-
ce tir; l'ambassadeur de Russie fait ses malles ;
« l'ambassadeur d'Italie est à Rome ; il n'y a
« plus d'ambassadeur turc. Vive la Répu-
« blique 1 »

La France sans ambassadeurs I

Qu'allons-nous devenir, bon dieu !

Ou'allons-nous devenir?

Evidemment les « Puissances » nous boudent
et se tiennent ce petit raisonnement.

Ces pignoufs de républicains!., à quoi bon
leur donner des ambassadeurs. De simples
secrétaires ou de vulgaires chargés d'affaires...
c'est plus qu'ils n'en méritent.

Attendons-nous à voir, sous peu, l'Angleterre
représentée en France par un jockey;

L'Allemagne par un cordonnier,

La Russie par un marchand de chandelles,

L'Italie par un ramoneur, qui nous arri-
vera le dimanche des Ramo...heurs ! — Et la
Turquie, enfin, par Albert Wolff.

C'est pour le coup que la Bourse baissera I

Messieurs les Étudiants

Dans ma dernière Gazette, je me suis promis
de trouver cocasse la façon, dont Messieurs
les Etudiants s'immiscent dans la politique.

Ces jeunes moucherons se figurent aujourd'-
hui que c'est grâce à eux que lé gouvernement
a relâché Hartmann.

Encouragés par ce succès, les crapauds
du quartier Latin se sont réunis à la la salle
d'Arras, au nombre de douze cents, pour
intimer à M. Grévy « l'ordre d'avoir à expulser
sans retard les jésuites » —Histoire de donner
au Sénat une leçon, pour lui apprendre à avoir
repoussé l'article 7.

De quoi se mêlent les locataires de mon
vieux quartier Latin, je vous le demande un
peu?

Quand sa thèse est terminée,
Un clerc de cinquième année
Parle comme un vieux robin ;
En sortant de la clinique
Un docteur pharmaceutique
N'est plus même un carabin...

L'étudiant d'aujourd'hui est aussi préten-
tieux, agaçant, bonipilant et poseur que
l'étudiant d'autrefois était bon entant gouail-
leur, noceur et, disons-le, travailleur. —

Est-ce la faute de Musset, qui a républica-
nisé la grisette?

Mimi n'a pas l'âme vulgaire
Et son cœur est républicain.
Aux trois jours elle a fait la guerre.

Landerinette I

En casaquin.
A défaut d'une hallebarde,
On l'a vue avec son poinçon

Monter la garde.
Heureux qui mettra la cocarde
Au bonnet de Mimi Pinson!
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