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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 10.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.6814#0166
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LE GRELOT

PROSE GRATUITE

Toute personne de la province qui s'abonne à
an des journaux ci-après, par l'entremise de M.
Madré, directeur-gérant du Grelot, 8f, rue Neuve-
des-Petits-Champs, à Paris, a droit à un abonne-
ment gratuit au journal le GRELOT, savoir :

Pour an abonnement d'an an : 6 mois an Graîot.

— —de six mois : 3 mois —

— — de trois — : l mois 1/2 —

L'abonnement à plusieurs journaux doublera,
triplera la durée de l'envoi gratuit du GRELUT.



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AN

SIX

mois

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Dix-Neuvième Siècle. .

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Gazette de France ...

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Gaulois................

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Gaz. des Tribunaux..

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Journal des Débats ..

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Illust. London News.

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Moniteur universel..

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Parlement............

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Paris-Journal.........

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République française.

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Revue dss Dhux-Mond.

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Times, de Londres.....

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Les prix qui précèdent sont, bien entendu, les
prix fixés par les administrations de chacun de ces
journaux.

Pris par l'entremise du Grelot, les abonnements
à tous les autres journaux de Paris donnent éga-
lement droit à la Prime pendant un temps plus ou
moins long.

ZIG-ZAGS

Quicn snlje ?

A l'heure qu'il serait à ma montre, quand
vous lirez ces lignes, si les employés du clou
prenaient soin de remonter ce bijou, double-
ment avunculaire, les capucins seront peut-
être dispersés.

Si l'on en juge par le temps que le gouver-
nement a mis à préparer cette dispersion,
elle devra être admirablement effectuée.

Depuis qu'il a pris en main les rênes du
char de l'Etat, il n'a point fait autre chose.

Les points les plus noirs se multipliaient et
grandissaient à l'horizon.

Le gouvernement ne s'en occupait pas,

Ne donnait nul signe de vie,

Ne voyait rien.

— Alerte, lui criait-on. Ça chauffe, là-bas.
Ça va mai et même très mal. Nous pouvions,
malgré nous, sans le vouloir, presque sans le
savoir, nous "trouver entraînés dans un guê-
pier.

A quoi donc songez-vous '?
—- A disperser les capucins.

— Il s'agit bien des capucins !
L'Allemagne est là, qui nous guette, et vous

savez si les Teutons sont, du fond du cœur,
nos ennemis !

— Le cléricalisme, voilà l'ennemi. Les ca-
pucins sont cléricaux. Nous leur faisons la
guerre.

Exportons les capucins. Le reate nous im-
porte peu.

Et avant d'amuser la galerie par cette opé-
ration, on la fait droguer : on n'exporte môme
pas les capucins.

Dispersera ! Expulsera pu* !

Je connais même assez les Ferry et sous-
Ferry, qui, comme dirait Prudhomme, tien-
nent le gouvernail du char de l'Etat, pour
affirmer, en toute connaissance de cause,
qu'ils n'exporteront "jamais les capucins.

Ils les disperseront, ce qui n'est pas la
même chose, mais ce qui, à dire vrai, revient
à peu près au même, étant donné que les ca-
pucins, une fois mis à la porte, se seraient
empressés de rentrer par la fenêtre.

Une très jolie et bien intelligente chose,
cette dispersion.

Supposez un Monsieur prenant possession
d'un appartement en garni, mal balayé par un
domestique fainéant.

Derrière la porte, dans la cheminée et dans
un autre coin, se cachent trois petits tas
d'ordure amassés là et qu'on a négligé de ra-
masser avec la pelle à main' et d'emporter
dehors.

A cet aspect, le Monsieur entre dans une
juste fureur.
Il saisit son balai,

Puis, d'un geste rapide, éparpille les trois
petits tas d'ordure au beau milieu de la
chambre.

Il n'y a plus de saletés dans aucun coin.

Mais il y en a partout.

Le Monsieur dépose son balai,

S'assied avec un soupir de soulagement,

Rayonnant,

Archi-satisfait.

Il a opéré sa petite dispersion.
Tel sera un de ces jours Ferry, si tant est
qu'il y aille jamais de la sienne.

gazons rien sur le gaz.

La Compagnie du Gaz, qui a tant mérité
d'éloges l'hiver dernier,—de la part des char-
bonniers, — tient à ne pas rester cette année
au-dessous de sa réputation.

Eile a imaginé de frapper d'un droit de
2 centimes 1/2 chaque sac de charbon par
chaque étage qu'on lui fait gravir. •

Les gens à leur aise ayant tous une cave, il
en résulte que la Compagnie leur réduit 2 cen-
times 1 /2 pour cet étage négatif.

Tout au contraire les meurt-de-faim du
sixième voient le sac leur revenir à trois sous
de plus.

Décidément, si cela continue, pour avoir
le moyeu de vivre décemment pauvre, il
faudra être millionnaire.

El est encor, le vieux quartier latin

L'a-t-on assez dit en prose, que le pays de
Cocagne des griseltes. des étudiants et des
bohèmes, s'en est allé à l'hospice des vieilles
lune?'?

L'a-t-on assez chanté en vers :

Tendre Sophie, au fond de ta province,

En tricotant, le soir, loin du Prado

N'cntends-tu pas comme un démon qui grince

A ton oreille un air de Pilodo ?

Au souvenir du quartier, pauvre fille,

La laine échappe à ta rêveuse main...

Ton cœur s'émeut, va, reprends ton aiguille,

Car il n'est plus ton vieux quartier latin!

Eh bien ! il est tout aussi vivant,
Tout aussi fou,

Tout aussi joyeux que jamais.

La satiété seule le tue.

A force de vouloir trop, et chaque jour s'y
amuser, on finit par y bâiller, fatigués, éner-
vés, saturés de rires, de beuveries et de fil es

Mais voyez-le, ce bon quartier, quand un
jeûne salutaire de deux mois de vacances a
refait à ses habitants une virginité de cœur,
de cerveau et d'estomac, et vous m'en direz
des nouvelles.

Si vous aviez été à Bullier, lundi, bons pes-
simistes, vous eussiez été contraints de con-
fesser votre erreur, en voyant la façon dont
nos futurs Escu lapes se reposaient de leurs
fatigantes méditations au concours de l'In-
ternat.

L'avenir vous apparaît tout rose, unique-
ment parce que c'est le beau temps de votre
jeunesse.

Vadrouillette est comme vous, elle trouve
que de son temps les hommes étaient infini-
ment plus gais et plus aimables.

Pauvre fille! elle ne voit pas que ce sont
les rides qui lui sont venues, à elle!

Bah! après tout! laissons les vieux dans
leur illusion de croire que nous avons perdu,
les nôtres !

Il leur est si doux de s'imaginer qu'ils sont
restés les rnêai^3 et que le monde entier s'est
transformé autour d'eux i

lie mot de la fis.

La petite baronne de Follebiche apprend
que la poste expédie dans le monde, environ
2 millions de cartes par jour.

— Deux millions par jour, réfléchit-elle,,
doivent-ils en avoir de l'ouvrage, ces pauvres-
employés de la préfecture qui les vérifient;
deux fois par mois.

GlUNGOIRE.

BLAGUES ET

Cas jusqu'ici unique, un ballon est tombé
près de Mézières, n'ayant dans sa nacelle que
le chapeau de l'aéronaute.

Les compagnies aérostatiques de l'avenir
feront bien d'imiter celles du chemins de fer,
et de défendre à quiconque de descendre de
ballon avant l'arrêt complet d'icelui.

X

On va construire une chapelle place Saint-
François-Xavier, où il y avait déjà une église.

Un mastroquet du quartier, à demi-ruiné
par trois concurrents établis aux trois autres
coins, me disait :

— C'est bien. Mais il va leur devenir de plus
en plus difficile de trouver des consomma-
teurs pour garnir tout cela.

X

Une pen=ée d'un libre-ponseur à ce propos :

— Les calotins d'aujourd'hui édifient bien
encore des églises; les fidèles, jamais!

X

La Propagation de la Foi s'est approprié la
fortune du cardinal Consalvi.

Li famille réclame, traitant carrément la
société en question de société pour la Propa-
gation de la Mauvaise foi.

Ces procès-là sont toujours drôles.

X

Le Soir affirme que, lors de l'expulsion, les
capucins se barricadèront chez eux.

— Qui espèrent-ils tromper par ce simula-
cre de résistance impossible, disait un typo à
son compagnon? Ils sont fous.

— Non, ils ont simplement la barbe.

X

Toutes les censures se ressemblent.

Celle de Berlin vient d'interdire Daniel Ro-
chat, qui, en France, a si vite lini par s'inter-
dire tout seul.

Celle de France a interdit au Château-d'Eau
Juares.

Ainsi non-seulement Bazaino n'a pas eu la
peau trouée par les douze balles auxquelles
il avait tant de droits, mais il est défendu de
lui jeter des injures et des pommes cuites.

Ana-tasie étendant son égide protectrice sur
le misérable qui a vendu Metz. Le beau sujet
de dessin.

Oui, mais pour que nous le puissions faire,
il faudrait qu'Anastasie ne soit pas là, et
alors...

Cercle éminemment vicieuxI

X

Le sultan de Zanzibar va venir à Paris étu-
dier le fonctionnement de notre administra-
tion. »

Il nous l'envie. Bon! Qu'il l'emporte. Ces
bons fonctionnaires sont gras, dodus, tendus,
comme les gens qui n'ont qu'à digérer grave-
ment sans jamais rien faire. Quoi bon' régal
pour les Nyam-Nyoms!

X

Le Citoyen a comparu en police correction-
nelle pour avoir insulté le président de la Ré-
publique.

Si je m'étais appelé Grévy, j'aurais pris ma
robe d'avocat pour aller défendre le journal
en question, prouvant ainsi combien je mé-
prise des injures imméritées, et combien il me
répugne d'être vengé par une loi faite pour
empêcher qu'on ne traite Badinguet ainsi que
tout homme de cœur le devait.

X

La Finance pour rire donne la nouvelle sui-
vante, — pour rire, sans doute, car nous la
croyons fausse :

Afin de remédier aux odeurs de Paris, M.
Andrieux va étendre aux cocottes la prohibi-
tion dont il a frappé les poules, y compris
celles tirées sur les champs de courses.

Serins et pigeons dépouillés par elles, dor-
mez en paix!

X

Simple question à faire, — pour un fumiste,
— à un rédacteur de la République française :

Lui demander si les habitants des Crèles
sont des Crétins.

N.-B. — Choisir autant que possible le mo-
ment où M. Gambetta se trouve aux Crêtes en
villégiature.

X

On cause d'un compatriote de Gambetta :

— Ce grand machin! En voilà un qui m'hor-
ripile, avec sa façon perpétuelle de se vanter
de ne pas se vanter.

X

Le théâtre de Belleville a repris les Deux
Serruriers, de Félix Pyat.

Le public de l'endroit, qui, bon gogo, coupe
dans le triste sire qui a pondu ce drame, n'a
pas écouté celui-ci sans pêne.

X

Roussel, de Méry, vient de mourir.

Sa principale œuvre est le pamphlet en vers
intitulé : « La vénalité des choses saintes »,
plus célèbre sous le titre : « Le Christ au Va-
tican », souvent attribué à Victor Hugo.

X

Lu sur l'album d'un sceptique :

— Le nombre des prêtres considérant leur
état comme un bon métier et non comme un
sacerdoce est réellement inouï. Bien vivre sans
fatigue, voilà leur but. Manger et boire tout
leur saoul, môme jusqu'à l'être, c'est là tout ce
qu'ils désirent. Ils se consacrent au Seigneur

uniquement pour avoir leurs grandes et peti-
tes entrées dans ses vignes.

X

Plus intelligent que nos gouvernants, le roi
Humbert.

Sans plus tarder, il a amnistié Canzio et
tous ses amis.

Dès lors, plus de troubles à craindre à
Gênes.

Ceux qui comptaient là-dessus pour pêcher
en eau trouble doivent être bien gênés.

X

4,800 jeunes gens ont demandé à M. le mi-
nistre de l'intérieur la grâce d'être faits sous-
préfets.

Je suis du nombre. Voici la requête que j'ai
écrite»

« Monsieur le ministre,

« Je deviens sérieux en diable. Plus le
moindre mot vraiment spirituel. A la fin du
mois, mon directeur me met à la porte. Mes
amis me repoussent comme trop- triste, les
femmes comme trop laid. Que voulez-vous que
.ifi devienne? Vous seul pouvez me sauver.
Faites-moi sous-préfet, je vous jure que je ne
suis bon à rien faire autre chose. »

Et j'ai signé :

Buridan.

GAZETTE DE MONTRETOUT

Si» mort d'un grand artiste.

Dors-tu content, vieux Jacque, et ton joyeux sou-

,. .,. , ., [ rire

Voltige-t-il encor sur les os décharnés?
L'univers se pâmait aux accords de ta lyre
Où que tu sois l'on danse; et Dieu, dans le délire
A vue amnistié cinq millards de damnés!

La camarde est une vieille furieuse. Com-
ment! voilà un homme qui nous dôsopile la
raie depuis vingt-cinq ans et elle nous Je ra-
vit ! Alors que Saint-Genest, par exemple, qui
nous embête à cent sous l'heure se porte
comme un pont neuf! Vrai, cela n'est pas
juste.

Arrière les tartufes maussades qui, pourfaira
de la ligne dans les feuilles narcotiques, vien-
nent accuser Offenbach, à grand renfort de
déclamations, d'avoir perverti le goût public
d'avoir été le vibrion des fameux vin et ans dè
corruption.

Les opérettes du Grand Ménétrier du XIIe
siècle ne nous ont pas plus abrutis que les char-
mants vaudevilles de l'académicien Labiche,
cet Offenbach de la comédie de mœurs.

Quelle finesse, quelle humour, quel brio,
quelle verve, quel esprit parisien! dans ces
cent partitions où l'auteur d'Orphée a répandu
à pleines mains, des trésors de mélodie à en-
richir cinquante Lecoq, cent, Serpette, ou trois
cents Planquette! car, il faut bien le constater
l'opéra-bouffe le moins réussi du maitre con-
tient plus de vraie musique que l'œuvre tout
entière de ses imitateurs. Mais, voilai il se
gaspillait, s'éparpillait avec trop de prodigalité.
Aussi ôtait-ou devenu très difficile avec lui.
Deux polkas et une valse suffisaient pourcréer
un succès à Lecoq. D'Offenbaeh on exigeait un
chef-d'œuvre soutenu de l'ouverture au galop
final.

Ah ! si l'on écrémait ses partitions, il n'est
pas d'opéra sérieux, de grand opéra qui ne
soit, éclipsé.

Rossini disait qu'il aurait voulu signer cette
Chanson de Fortunio exécutée le jour des ob-
sèques de Jacques sur le grand orgue de la Ma-
deleine. Gouuod, Bellipi, Jïcyértfeer, Ambroise
Thomas se seraient fait gloire du « Dites-lui »,
de la Grande Duchesse, du « Si c'est un rêve »'
de la Belle Hélène, de sa si touchante « Lettre:'
de la Péric/toie, de l'Kvobé ! d'Orphée, ' de la
« Marche » de Geuecièce de Brabanl, de la
<c Sérénade » du Pont des Soupirs, de « l'amour
est une échelle immense » de la vieParisienne,
etc., etc., etc.

Quel est donc le compositeur qui ait à son
actif de pareilles perles, d'aussi purs dia-
mants.

Du reste à quoi bon faire l'apologie d'Offen-
bach? sa popularité parle assez haut. Et les
œuvres de ce merveilleux compositeur, qui
(on lui rendra plus tard cette justice) n'écri-
vait que pour les délicats, resteront au réper-
toire et enricherait des générations de direc-
teurs.

Avoir voulu être directeur lui même, c'est
ce qui l'a tué. Mais, alors que tant d'autres
font une fortune proportionnelle aux nombre
de leurs faillites, il a désintéressé tous ses
créanciers et s'est remis courageusement au
travail, sa crox de la Légion d'Honneur bril-
lant toujours sur sa poitrine. Malheureusement
ses librettistes ordinaires, Meilhac et Halévy
étaient passés à l'ennemi. — « Donnez-moi
un bon librelto, disait Jacques, et je vous ferai
du- bonne musique! » parodie du mot de Baron
Louis. Que pouvait-il faire avec Millaud et
Mortierl La veine est revenue avec Madame
Favart et la Fille du Tambour-Major et l'on
annonce partout les Contes Fantastiques
d'Hoffmann comme un succès certain.

Offenbach n'est pas mort.

Les compositeurs passent, mais leurmusique
reste. Et les œuvres de Mozart de l'opérette
resteront.

***

l'ne charade d WuVnîinoh.

On venait de reprendre Orphée en 187b.

Pendant un entr'acle j'était allé serrer la
main d'Oifenbach au foyer des artistes.

Les charades par à peu près faisaient rage
alors.

- Devinez un peu celle-ci, me dit-il :
Mou premier est un métal précieux,
Mon second n'est pas un habitant des cieux.
Et mon tout est un bruit délicieux.
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