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nau, Vitalienne de M. Camino, !e Marais
de M. de Beeckman, etc.

Dans les Verrières, peu, très peu d’expo-
sants : M. Rederer, de Munich, dont les j
travaux ne portent aucunement, à notre
sens, le cachet qu’ils doivent avoir. De plus
ils ont un éclat fatigant, mais ici, et ce
sera leur excuse, ils sont exposés dans d’au-
tres conditions que celles pour lesquelles
ils ont été faits, il faut supposer qu’à la
distance voulue, l’acuité des couleurs lait
place à une harmonie tout au moins suîfi-
sante. Les figures du Christ et de la Vierge
ne manquent pas d’expression. M. Kuhnen
a exposé des vitraux renaissance qui sont,
ceux-là, dans le goût voulu. Ses grandes
figures, un peu guindées dans leur pose,
ont du reste une certaine grâce, et, dans
quelques parties, sont d’un dessin qui a été
très remarqué. Dans les ornements nous
avons rencontré d’excellents motifs. Les
vitraux de M. Kuhnen ont un grand aspect.
M. De Craene a exposé une S te Vierge avec
l'enfant Jésus et un St. Arnaud, tous deux
en style gothique et supérieurs,en ce point,
aux vitraux de M. Rederer, de Munich. Il
y a dans ces vitraux d’excellents passages
qui nous permettent d’espérer un bon ar-
tiste de plus dans une des branches les
plus intéressantes de l’art de la peinture et
qui touche de si près à l’art monumental.
M. De Craene, nous dit-on, s’occupe de son
art avec passion. Tant mieux, nous sui-
vrons ses progrès avec la plus vive sollici-
tude.

Les dessinateurs et les graveurs, pas plus
que les sculpteurs et les architectes, n’ont
à se louer de la place qu’ils occupent.
Quelques architectes ont vu leurs travaux
exposés contre le jour ! mieux valait ne pas
les exposer du tout.

Signalons de beaux, mais un peu froids
dessins de M. E. Devaux, de bons fusains
de MM. de Biseau, Uytlerschaut, Bilders,
Dupuis, Rorcourt et Burchard ; les dessins
de MM. Beaucé, Flameng, Guffens, Hoff,
Hoka, Keymeulen, Tuerlinckx (ce dernier a
exposé un excellent portrait) et Verdeven.

Deux graveurs allemands, Von Keller et
Mandel, brillent à l’exposition d’un vif éclat.
Peut-être un jour entrerons-nous dans le
vif d’un examen de leurs planches, car un
compte-rendu comme celui auquel nous
nous livrons aujourd’hui n’admet pas les
considérations dont il y a lieu d’accompa-
gner l’examen de pareils travaux. Nous en
dirons autant du beau St. Martin de Saven-
lliem et de la Descente de Croix de M. Franck.
Ce sera d’ailleurs rendre un hommage plus
mérité au talent des artistes. En ce qui
concerneM. Desvachez, nous ferons remar-
quer que nous n’avons plus à y revenir,
notre journal s’en étant occupé dans le N°
18 de la présente année.

M. Léopold Flameng nous est revenu
avec un contingent où nous retrouvons ces
belles qualités dont l’aurore nous avait si
vivement frappé, il y a quelques vingt ans,
et dont nous sommes fier d’avoir deviné
les brillantes ressources. Un magnifique dé-
veloppement a été donné à ce talent qui

s’est manifesté jadis au fond du petit ate-
lier d’ixelles où nous avons connu l’artiste
et d’où il s’est lancé dans la carrière. Au-
jourd’hui nous n’avons plus qu’à admirer
cette souplesse, ce tact, ce brillant, ce je
ne sais quoi de fort et de primesautier que
nous rencontrons dans les huit gravures qui
forment un des ornements les plus artisti-
ques de cette partie du Salon.

M. Bertinot a un burin exact et distingué;
de temps en temps un peu de froideur le
domine ; M. Salmon a le sentiment de la
suavité ; M. De Maniiez a gravé le Cabinet
d'Erasme, de Leys, avec beaucoup de soin
mais sans la moindre idée d’archaïsme.
C’est en somme une agréable gravure ainsi
que le : ISemens pas, d’après Coomans.

Citons une charmante planche de Van
der Sypen, une Hongroise,d’après Portaels,
pleine de distinction et de lumière ; une
merveille de M. Biot, un portrait d’homme
bien supérieur au tableau ; une planche
d’après Mme Donner, par M.Taurel, planche
gravée d’une pointe grasse et spirituelle ;
une Adoration des mages, de Steiffensand,
œuvre sérieuse dont nous parlerons plus au
long dans notre prochain n°; une jolie Berne
des deux de C. Muller et un Ccunoëns d’après
Wappers, par Meunier, gravure plus forte
que le modèle ; des planches de MM. Del-
boëte et De Meersman.

On voit aussi,dans ce compartiment spé-
cial, des eaux-fortes qui ne doivent pas
passer inaperçues : ce sont celles de M.
Storm Van ’s Gravesande, marines et pay-
sages enlevés prestement et d’une factu-
re peu commune ; celles de M. Numans
parmi lesquelles on remarque tout particu-
lièrement la belle Vue de Dordrecht, publiée
par notre Journal l’année dernière : les
Champavert, de M Aubrv, petites planches
toutes pleines de ragoût et de sel ; celles
enfin de MM. Chaineux, Lalanne et Teys-
sonnières.

La Statuaire.

La Statuaire belge aura été représentée
au Salon de 1872 comme jamais il ne lui
est arrivé de l’être depuis 1850. Un mou-
vement progressif très-accentué s’est
visiblement manifesté là et nous allons en
recueillir avec soin les témoignages. Nous
allons, pour cette partie de notre lâche,
suivre, catalogue en main, la série des tra-
vaux de l’espèce, y compris les médailles
et les camées. 11 va sans dire que nous
n’avons pas la prétention de tout voir, de
tout examiner. Nous nous arrêterons seu-
lement devant les objets exposés qui nous
ont le plus frappé.

Bourc. — Le. Lézard. Du mouvement,
de la grâce naturelle bonne statue. —Ch.
Brunin, Milanaise. Buste d’une vérité et
d’une expression ravissantes. Oui, c’est
bien la milanaise à la taille un peu courte
mais riche et sculptée, au visage ramassé
et pétillant d’expression fine et railleuse,
au mouvement prompt et subit ; c’est, non
pas le portrait d’une femme, mais on pour-
rait dire que c’est le portrait d’une nation.
Ce marbre est une réussite ; il a provoqué

et obtenu un des plus jolis succès du Sa-
lon. — Carrier-Belleuse. Nous n’avons rien
à apprendre à nos lecteurs sur le talent
de ce puissant praticien. Sa Flore est bien
dans son élément mythologique et le Buste
de Napoléon lil est superbe d’expression.
Les instincts de cet empereur déchu sont
reflétés sur son visage avec un effroyable
bonheur. — Ccittier. Les travaux de
ce sculpteur les mieux réussis sont ceux
qu’il a exécutés pour le monument Coc-
kerill. Son Houilleur et son Pudleur ne
sauraient avoir l’apparence d’œuvres an-
tiques puisqu’ils représentent des person-
nages empruntés à la société moderne,
mais tels qu’ils sont, ils personnifient ad-
mirablement le type physique et la valeur
morale des représentants du travail dur
et dangereux de l’extraction de la houille
et de la trituration du fer. Ces deux
belles créations de M.Caltier s’éloignent, il
est vrai, des grâces et des beautés acadé-
miques, mais elles satisfont, selon nous, à
un besoin des progrès modernes qui s’est
manifesté sous le nom d’art industriel. — Dec-
kers dans son Plus d’amour, a voulu exploi-
ter une idée abstraite dont il y avait peut
être meilleur parti à tirer mais qui en somme
constitue un travail soigné donc la ligne a
beaucoup de grâce. La tragédie, du même,
destinée au théâtre flamand, a de l’ampleur
et de l’aspect. Ce statuaire révèle une or-
ganisation d’une trempe au-dessus du vul-
gaire et est formé à bonne école. —
DeGroot a le sentiment de son art, il en
connaît les ressources et sait les faire va-
loir. Son Mercure est une œuvre grandiose,
hardie et élégante. Tout y est grâce et ma-
jesté,tout y respire une facilité ainsi qu’une
indépendance d’idées auxquelles l’école
belge ne nous avait pas habitués. Le buste
d'enfant et le médaillon aux deux portraits
participent des mêmes brillantes qualités.

— Desenfanls. Son Ondine, c’est à dire une
jeune fille qui craint l’eau, ne manque pas
de grâce. Sa Tresseuse est trop lourde et
est aussi dépourvue de finesse dans l’exécu-
tion. Nous avons vu mieux de lui. Son Or-
seleur Napolitain est très réussi. — Paul De
Vigne, jeune artiste de beaucoup d’avenir.
Sa République est une excellente élude ; son
Héliotrope vise à l’effet tout en témoignant
d’excellentes intentions— Draie...La sta-
tue de Ranch est l’évènement du Salon ;
tête admirablement rendue, pose superbe,
draperies d’un jet simple et grand, ensem-
ble austère et magistral, un chef-d’œuvre
dans toute l’acception du mot. Nous appre-
nons avec bonheur que l’auteur a fait hom-
magede cette statue au gouvernementhelge

— Ducaju. A la garde de Dieu. : statuette
jolie d’idée mais d’aspect un peu vulgaire.

— Dulrieux — Deux bustes très ressem-
blants— Fiers. Une statue pour tombeau,
idée ancienne renouvelée avec assez de
bonheur. Le Canard, exellent groupe pour
jet d’eau et d’une facture large — Frailàn.
Un premier enfant. Ghef-d’œuvre de grâce
et d’exécution ; on admirerait ce marbre
charmant sans la moindre restriction, n’é-
tait legeste de la jambe gauche qui témoigné
 
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