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V<> Q.

17 Mai 1872.

Quatorzième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE

paraissant deux fois par mois, sous ]a direction de M. Ad. S1EET, memlire de l'Académie royale de Belgique, memlire correspondant de la Commission royale des monuments, memlire de
l'Institut des provinces de France, de la Société française d’Arcliéologie, de l'Académie de Reims, de l'Académie d!Archéologie de Madrid, etc.

On s'abonner à Anvers, chez TESSARO, éditeur ; à Bruxelles, chez DECQ et MUQUARDT ; à G and, chez
EOSTE et ROGGÉ; àLiége, chez DE SOER et DECQ ; dans les autres villes, chez tous les libraires. Pour l’Al-
lemagne, la Russie et l’Amérique : C. MUQUARDT. La France : VeRENOUARD, Paris. Pour la Hollande :
MARTTNUS NYHOFF, à la Haye. Pour l’Angleterre et l’Irlande : chez BARTHER etLOXV ELL, 14, Grgat
Marlborough Street, à Londres) — Prix d’abonnement r pour toute la Belgique, (port compris).
Par an, 8 fr. — Étranger, (port compris) : Allemagne, 3 thl 10 gr. — France, 11 fr. — Hollande, 5 fl. —

Angleterre et Irlande, 8. s. 6 d. — Prix par numéro 40 c. — itéciames : 30 e. la ligne. — Pour les
grandes annonces on traite à forfait. — Annonces : 30 c. la ligne. — Pour tout ce qui regarde l’admini-
stration ou les annonces s’adresser à M. le Directeur du Journal des Beaux-Arts, rue du Casino, à
St-Nicolas. — Il pourra être rendu compte des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction. —
M. C. MUQUARDT est le seul éditeur et représentant du Journal des Beaux-Arts pour l’Allemagne, la
Russie et l’Amérique.

SOMMAIRE : Belgique : Cérémonies publiques
célébrées aux Pays-Bas du XVIe au XVIIIe
siècle. — Corr. part. : le Salon des aquarellis-
tes. — Autre corr. part : le Salon de Liège. —
France : Corr. part. : Les livres.— Chronique
générale. — Ventes. — Annonces.

BELGIQUE.

CÉRÉMONIES PUBLIQUES

célébrées aux Pays-Bas du XVI au XVIII siècle,

LIVRES PUBLIÉS A CETTE OCCASION

(Vente Olivier du 7 Avril 1872).

Quand Erasme voulai t connaîtrela mesure
de la valeur d’un homme,il demandait à voir
sa bibliothèque. Partant de ce principe, le
possesseur anonyme de la riche collection
de quatorze cent cinquante ouvrages, parmi
lesquels on en rencontre cinq cents hors
ligne et une centaine d’introuvables, devait
être à la Fois lettré, artiste et bibliophile. A
ce prix nous regrettons de ne pouvoir le
nommer, d’autant plus qu’il y a lieu de le
supposer belge et amoureux de son pays,
si l’on juge par le nombre et le choix des
livres se rapportant à l’histoire, aux lettres
et aux arts de nos anciennes dix-sepl pro-
vinces.

La typographie incunable y était bien re-
présentée : pour la Belgique, par Matliys
van der Goes, Gérard Leeu, Michel Ilillen
van Hoochslraten et une demi douzaine d’au-
tres imprimeurs d’Anvers du XVe et du com-
mencement du XVIe siècle ; Audenarde par
un rarissime exemplaire De qualuor novissi-
mis, d’Arnold de Keysere,et Garni par deux
volumes du même imprimeur ; Bruxelles par
des ouvrages de ses plus anciens typogra-
phes, les Frères de Ici vie commune, et Lou-
vain par un très beau spécimen du Fran-
cesco Pelrarca, édition non décrite,imprimée
vers 1481 chez Rudolphe Loeffs de Driel et
cinq ou six livres de l’impresseur de C Alma
Mater, Jehan de Westphalie.

Pour la Hollande, il y avait des éditions
de Richard Paffroet et Jacob de Bréda im-
primées à Deventer ; de Peter Os van Brcda
àZwolle; de Gérard Leeu à Gouda; deCorn.
Hendrick de Lettersnvder et Jacob Jacobsz
van der Meer à Délit; (inalement, le fameux
Fasciculus lemporum de Jan Veldenar avec
ses deux cent cinquante six blasons gravés,
les plus anciens que l’on connaisse en typo-
graphie^ le livre curieux orné d’un grand
nombre de figures sur bois, de Jan Bernts
tous deux imprimés à Utrecht.

Signalons encore les Icônes Veleri Tesla-
menli dont les nombreuses planches en ti-
rages superbes sont de IIans IIolbein ; les
Victoires de l’empereur Charles-Quint,
douze estampes fort rares,et une édition des
Capricci de Cal lot, admirables épreuves des
cuivres gravés par l’artiste à Florence.

Gardons-nous d’oublier les quarante ta-
bleaux sur bois, des Troubles de France au
XVIe seede,deTortorel etPerissin, livre que
l’on n’a plus vu passer en vente publique
depuis l’exemplaire du cabinet Paelinck et
leur copie sur cuivre.plus rare,selon Brunet,
que les planches originales, dont un exem-
plaire, de troisième état seulement, aux ar-
mes de de Thou se vendit naguère quinze
mille francs.

Avant d’aborder notre série de prédilec-
tion,notons encore: La généalogie cl descente
desroys latins et romains, curieuse publication
xylographique, imprimée d’un seul côté
avec portraits, figures et blasons, arsolu-
mentnon décrite, éditée à L^ris en 1522, par
François Régnault à la marque de l’Eléphant.
Accordons une dernière mention à la Vie
des Pères clu désert, en dialecte bas-saxon,
imprimée avant 1480, d’une conservation
prodigieuse, dont les figures intactes, non
coloriées, sont remarquables par l’habileté
de faire des tailleurs en bois. Nous en pas-
sons, et des meilleurs.

La série des Cérémonies publiques des
Pays-Bas est presque complète ; il y man-
que cependant l’introuvable Entrée de Char-
les d'Espagne à Bruges le 18 avril 1515;
et le rararissime opuscule du fonds VanHul-
them, à la Bibliothèque Royale de Belgique,
intitulé Hypothèses etc. relatif à l’Entrée de
Charles-Quint, imprimé à Anvers en 1520.
A ces desiderata ajoutons le ïriumphlycke
mcom.st, de l’archiduc Mathias et du Prince
d’Orange à Bruxelles le 18 Janvier 1578 ;
l’Entrée du duc de Leicesteràla Haye,gra-
vée parDanckertz en douze planches, et que
nous avions antérieurement compulsée au
musée de Rotterdam et la fameuse planche
in-plano de l’Intronisation de l’Empereur
Charles VI àGand comme comte de Flandre,
en 1717, dont les décors furent composés
par l’architecte Jacques Colin.

Au point de vue où nous nous plaçons,l’é-
tude approfondie de chacune de ces décora-
tions temporaires,si nombreuses dans la se-
conde moitié duXYFsiècle et pendant toute
la durée du XVII et du XVIIIe, grâce à nos
[ déplorables vicissitudes politiques, est de la
' plus haute importance. C’est aux arcs de

triomphe des Joyeuses Entrées et des fêtes
publiques que nous voyons poindre les pre-
miers rayons de la Renaissance, introduire
les Comperlimenta, s’épanouir le style fia-
mand, naître la réaction néo-romaine patro-
née par Otto Vœnius, s’affirmer le style
Loyola, grâce au génie de Rubens, et finale-
ment se glisser les premiers motifs rocaille.

Dans ces magnificences éphémères nées
du talent pittoresque des artistes flamands,
nous pourrons surprendre, au débotté, les
tendances secrètes bouillonnant au fond du
cerveau des maîtres et qu’ils risquaient de ré-
aliser en bois et en toile peinte avant d’oser
les affirmer en marbre et en bronze. Nous
y pourrons suivre les fluctuations multiples
et les influences prépondérantes qui se sont
fait jour, peu à peu et successivement, dans
l’expression plastique des tendances philo-
sophiques, religieuses et matérielles de la
nation belge pendant trois siècles. L’archi-
tecture ayant toujours été le vivant et véri-
dique reflet, l’incarnation indiscutable de la
société du temps où elle fut en honneur.

Une œuvre architecturale de quelqu’im-
portance, bâtie, parlant de longue haleine,
subit forcément tout une filière de visa, de
corrections et d’approbations qui font que,
dans bien des cas, elle n’est plus que l’ex-
pression affaiblie de la pensée originale de
celui qui l’a crée.

Au contraire, toute liberté est départie
dans ces espèces de conceptions architec-
toniques purement décoratives. Qu’importe
après tout, que certaines ordonnances ne
soient pas précisément du goût de ceux qui
les commandent; dans ces œuvres d’art im-
provisées, haut le pied,ce que l’on demande
à l’artiste, c’est qu’il y ait une ordonnance
quelconque, pourvu qu’elle soit riche et
brillante, c’est, avant tout, qu’il ait fini a
temps.

Dans de telles circonstances, les artis-
tes peuvent profiter de cette liberté grande,
pour afficher librement, au grand jour, leurs
plus secrètes propensions et traduire maté-
riellement leur génie particulier, ce qui,
dans d’autres temps, devient fort difficile et
demande avant tout que les tendances et les
idées nouvelles soient partagéesou,au moins,
tolérées,par les Mécènes puissants dispensa-
teurs des commandes.

L’opinion des gens auxquels une œuvre
architecturale quelconque est soumise, pèse
toujours d’un grand poids dans l’écono-
. mie esthétique de celle-ci. A partir du XVIe
siècle, époque ou il délaissa la tâche coD
 
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